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moket
542 abonnés
4 352 critiques
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4,0
Publiée le 8 avril 2010
Un film très intense, émouvant et juste. Très bien réalisé et interprété, le film dresse des portraits de personnages magnifiques. On peut regretter certains creux dans le scénario, mais dans l'ensemble on ne s'ennuie pas !
Pas mal pour une première oeuvre, mais les bons sentiments (le personnage interprété par le réalisateur est sans doute en voie de canonisation: pas une plainte contre ses agresseurs alors qu'il est à demi paralysé!) ne font pas forcément les bons films. Tout est approché, suggéré mais on reste en surface des histoires qui s'entrecroisent. Il manque un peu de profondeur, et aussi un peu d'ellipse pour ne pas ressembler à une gentille série de télévision. Le rythme nerveux de la présentation des personnages s'essoufle rapidement pendant l'enquête de police, le rétablissement du médecin et les embrouilles des petites frappes de banlieue. L'histoire du veuf éploré est inutile et n'apporte rien de plus au scénario.
Coup d'essai et coup de maître pour Tête de Turc, le premier film écrit et réalisé par le comédien Pascal Elbé. Elbé nous livre un polar social et accessoirement son point de vue sur les banlieues françaises en ayant le bon goût d'éviter les clichés propres aux reportages diffusés sur TF1. Tout part d'un fait divers : un médecin qui intervient dans une cité dont la voiture se fait caillasser avec lui à l'intérieur. Cette agression va provoquer des réactions en chaîne parfois pas toujours très bien maîtrisées par le réalisateur. Prenons l'exemple de la femme du personnage interprété par Simon Abkarian. Celle-ci ne pourra être secourue du fait de l'agression du médecin et décédera dès le début du film ce qui provoquera un sentiment de vengeance de la part du veuf. Mais cette intrigue est clairement sous exploitée et peut-être pas la plus intéressante. Ce n'est qu'au moment où Elbé filme les banlieues qu'il est le plus juste. Il ne juge pas, il montre ce qu'il a vu au moment de l'écriture du scénario. Des flics désabusés, des pompiers, des médecins refusant de pénétrer dans certains quartiers. Des banlieues laissées à l'abandon (pas de commissariat de police, ascenseurs en panne) par les pouvoirs publics, des femmes qui élèvent seules leurs enfants, des familles obligées de déménager devant la violence de certains jeunes. On en sort révolté, en colère un peu contre tout le monde. On constate que depuis les émeutes de Mantes-La-Jolie au début des années 90, celles de Clichy en 2005 ou de Villiers-Le-Bel en 2007, rien n'a changé. La misère sociale s'est amplifiée. C'est peut-être ça le plus violent.
J'ai vu un film... digne des grands polars des années 70, avec une thématique, malheureusement, actuelle. Tous les comédiens crèvent l'écran, quels que soient leurs rôles et leurs personnages. Les dialogues sonnent justes, sont modernes et quotidiens... Pascal Elbé réalise là un petit bijou de précision et de réalisme. Les dialogues sont vraiment de très haut niveau. Ce qui touche dans ce film, c'est l'émergence d'une dimension "morale" mais sans discours manichéen ou moralisateur... On suit le mensonge, comme une boule de neige qui dévale une pente et qui enfle au fur et à mesure pour être trop grosse, et exploser comme une "boule au ventre" devenue trop lourde à supporter. J'ai particulièrement apprécié le jeu de ce jeune comédien, Samir Makhlouf,, très juste et très émouvant. Ronit Elkabetz est une reine. Bravo également à Roshdy Zem et à Pasccal Elbé pour leur magnifique interprétation. Un très beau et bon film, donc...
« Tête de turc », le premier long métrage de Pascal Elbé (2010), est un film très fort. Dans une cité comme il en existe dans toutes les grandes villes, 2 frères d’origine arménienne travaillent : Atom (Roschdy Zem) est policier et essaie de « mater » la population et Simon (Pascal Elbé lui-même) est médecin pour SOS Médecins et a soigné et « communiqué » avec toutes les personnes de cette cité. Suite à une interpellation par la police, les jeunes de la cité s’embrasent et un cocktail molotov tombe sur la voiture du médecin dont la vie sera sauve grâce à Borat (Samir Makhlouf), un jeune turc. L’incident prend une ampleur politique nationale et le jeune turc est décoré pour son courage même s’il refuse au début cette médaille « On ne m’achète pas avec une médaille. Non je serai une balance ». L’enquête d’Atom laissera des doutes sur les magrébins interpellés et grâce à son réseau dans la cité, il découvrira la vérité. Sur cette histoire se greffent plusieurs autres histoires : Atom avait un petit frère, Havé, mort noyé à l’âge de 3 ans… histoire tue à Simon par ses parents ; le couple d’Atom vacille du fait de son implication dans son travail ; le copain de Borat qui est au parfum et qui résiste à la tentation d'être une balance ; les dealers qui s’en prennent au jeune turc car la présence de la police fait baisser leur commerce ; un homme dépressif dont l’épouse est morte alors qu’il essayait d’appelé en vain le médecin hospitalisé ; Nina dite « la teigne » qui est la petite amie de Borat et rêve de partir en Turquie ; Sibel (Ronit Elkabetz), la mère courage de Borat et de son petit frère Nuri (le fils du réalisateur) qui pour ne pas porter le voile dans son pays trime en France et espère que grâce à cette médaille, sa famille pourra être régularisée et sortir de cette cité. La partie policière de ce film est très bien menée même si la fin n’est pas très claire (est-ce le veuf qui tire sur le policier en se trompant de cible ?) mais disons que cela arrange la fin de l’histoire. Hormis également le fait que Sibel et son jeune fils s’installent chez le médecin, ce film sans dimension « moralisatrice », est magistralement mené et montre hélas les désastres créés par la mise à l’écart de toutes ses populations multi-ethniques non intégrées.
L'acteur-scénariste Pascal Elbé, révélé par l'excellent Père et Fils de Michel Boujenah, signe un premier film très réussi au scénario efficace avec des acteurs très justes, à l'exception du jeune Samir Makhlouf et de sa petite amie, pas toujours très naturels. Le scénario, véritable drame cornélien, comporte tous les ingrédients de la tragédie et le suspense tient en haleine jusqu'aux dernières minutes. Quant à la réalisation de Pascal Elbé, elle est sobre avec de très beaux plans. Si le montage pèche parfois un peu et que le scénario n'évite pas certaines incohérences, l'ensemble fait preuve de suffisamment de maîtrise et de justesse pour séduire. Un premier film très prometteur pour la suite si Pascal Elbé décide de poursuivre dans la voie de la réalisation.
La banlieue, l'immigration, l'opposition et l'impossible dialogue entre les forces de l'ordre et la jeunesse, la famille, le racisme, la bêtise, la violence, la loi du silence, la drogue, l'éducation, Pascal Elbé passe en revue les malaises de notre société en se nourrissant de tout ce que l'on connait bien. Grâce à un scénario original qui ne cesse de gagner en force à mesure que l'on avance dans le récit, Elbé arrive habilement à noyer ce côté rabâché dans la dualité perpétuelle de son personnage principal. Ce jeune qui se veut à la fois bourreau et sauveur est au centre de ce film aux personnages soignés, profonds et justement interprétés. Que ce soit Roschdy Zem, Samir Makhlouf qui donne vie à ce jeune Borat, le trop peu présent Simon Abkarian, où n'importe quel second rôle, tout semble soigné et, sans dresser de jugement, Elbé insiste sur le fait que nous n'évoluons pas dans un monde manichéen. Il fait ainsi perpétuellement jouer la notion de causes à effets évitant la victimisation et la généralisation. Seuls bémols, le veuf trop peu exploité qui ne semble être qu'un prétexte et une fin malhabile et expédiée qui nous laisse un peu perplexe malgré sa cohérence. Dommage car le film ne dure pourtant qu'une heure vingt. Avec un peu de recul, un film fort, juste et adroit au niveau du scénario qui mérite qu'on s'y attarde.
Manque sérieusement un morceau de film, l'un des personnages ne servant strictement à rien (l'homme qui a perdu sa femme)... dommage, on se serait alors approché d'une petite merveille du genre "collision", à la place, on se retrouve avec un scénario finalement un peu plat qui n'alterne pas assez les personnages et les scenes. Le film se laisse quand même agréablement regarder.
Pour son premier long métrage derrière la caméra, Pascal Elbé réalise un thriller musclé et efficace. Une œuvre ambitieuse menée par des acteurs exceptionnels, qui a le mérite de se dépouiller de toute morale. Les clichés sont évités avec intelligence, malgré cet énième film autour de la banlieue. Mais c'est avant tout une histoire de rédemption que nous présente ici le réalisateur, qui aborde également des thèmes centraux tels que la vengeance, la famille, la violence, la rivalité fraternelle. Autant d'éléments séduisants qui font que Tête De Turc vaut le coup d'oeil. Malgré une fin qui nous laisse un peu sur notre faim, on attend impatiemment le deuxième film d'un réalisateur à suivre.
Intéressant de visionner "Tête de Turc" après "les complices". Le premier se situe indéniablement deux crans au-dessus du second. Une construction narrative autre mais bien plus haletante, ainsi qu'un montage efficace apporte la touche captivante qui devrait seoir à chaque thriller. La description d'un ghetto bien actuel sans complaisance mais avec justesse, apporte un bonus psychologique et social au film. Très bonne surprise de voir Pascal Elbé derrière la caméra : un réalisateur est né que l'on se réjouit de voir confirmer.
Il est des films qui vous laissent des sentiments mêlés. Tête de Turc est de ceux-là. L'histoire est simple, avec des accents de tragédie grecque. Les personnages se démènent, mais ils restent prisonniers de leurs fidélités et de leur propre image : le flic cherche à venger son frère ; le jeune héros cherche à oublier son geste qu'il n'explique pas ; le copain au parfum résiste à la tentation d'être une balance ; et le veuf désespéré cherche un coupable à son malheur... Tout ce petit monde s'agite dans son bocal, en ne donnant jamais l'impression d'être maître de son destin. Le malheur semble être un fatal engrenage. Quelle image négative de la banlieue ! Cela dit, l'histoire est efficace, et le scénario bien construit. Alors, on se laisse prendre par le récit. Mais cette adhésion n'a pas été complète, en ce qui me concerne. La faute à une fin un peu rapide, mais aussi surtout à un casting discutable (Roschdy Zem en frère de Pascal Elbé, peut mieux faire !). On peut aussi être indisposé par l'angélisme déroutant du scénario : la famille turque du jeune héros est tellement «cosy» qu'on se demande ce qu'il va faire sur les toits ! Trois étoiles, quand même, pour les bonnes intentions du réalisateur Elbé !
Un bon film chorale avec pour toile de fond la banlieue. En une poignée de secondes, la vie de différents personnages basculent, Pascal Elbé aussi à l'aise derrière que devant la caméra en profite pour éviter tout manichéisme mais plutôt une réflexion sur la culpabilité. Dommage néanmoins que le scénario soit parfois un peu confus notamment avec une fin un peu bâclée car les acteurs sont vraiment bons et la réalisation de bonne facture.
Ce que j'aime bien dans ce film, c'est qu'il illustre assez bien les deux tentations des pouvoirs publics pris au sens très large (maire, mais aussi et surtout flic, médecin, pompier etc). D'un côté, on ne veut pas laisser les quartiers au mains d'une poignée de voyous qui font la loi (ou plutôt la défont) ni abandonner les autres résidents, de l'autre on a envie de tout envoyer balader et de ne plus trouver d'excuses. Les pouvoirs publics d'en haut ont plutôt envie de mettre la poussière sous le tapis et de pousser une gueulante de temps en temps, pour faire genre, mais la vérité est crûment montrée : l'Etat n'est plus représenté dans ces zones de non-droit que par quelques flics ou médecins encore bien courageux mais au bord de la crise de nerfs... Quand je pense qu'il y en a qui ont vu dans Tête de Turc un film "stigmatisant" ou "raciste"... Mais au secours, faut arrêter de faire l'autruche à un moment donné. Un vrai film social, oui, bien au contraire, ni facho ni angélique. Elbé a trouvé un équilibre assez juste. Bon, sinon, pour en revenir sur la forme, elle n'est pas franchement à la hauteur du fond. La mise en scène a des partis pris assez efficace pour ce qui est du rythme et de la tension, mais la trame est finalement assez téléphonée et la direction d'acteur est aux abonnés absents. Heureusement pour le film, ce ne sont pas des manches pour la plupart d'entre eux : Roschdy Zem, Simon Abkarian, Ronit Elkabetz, Laure Marsac, Valérie Benguigui, c'est incontestablement du solide et le jeune qui fait le héros tourmenté par sa conscience s'en sort pas mal non plus.
Les intentions de Pascal Elbé sont bonne, mais le film manque cruellement de rythme, les acteurs secondaire ne jouent pas très bien! Même si le milieu des quartiers sensibles est assez bien retranscrit (pas comme un reportage à la TF1), le film n'arrive jamais à nous emporter dans son univers. Toujours a cause de petites scènes de 30 secondes pour assurer la transition entre 2 scènes comportant les mêmes personnages. Elbé n'en est a qu'a son premier coup d'essaie, c'est excusable. Dommage. Un meilleur casting (Exepté Rochdy Zem et Elbé just enorme), un meilleur montage aurait donner une toute autre dimension au film.