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Romain Z
13 abonnés
246 critiques
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3,5
Publiée le 21 janvier 2024
Incontestable manifeste de la Nouvelle Vague japonaise, Contes cruels de la jeunesse tourné en 1960 , encore d’avantage que le précédent film d’Oshima, rompt avec les propositions formelles des maitres des années 40 et 50. Camera et filmage mobiles, violence et sexualité frontales… et le choix de mettre en scène cette adolescence à la fois nihiliste, sombre et ivre de sensations nouvelles, témoin et partie prenante de la mutation du pays vers l’horizon d’une modernité occidentale ou l’argent semble cyniquement avoir raison sur les valeurs d’un Japon qui appartient à une autre histoire
Je ne sais pas si c'est la restoration qui joue dessus, mais c'est un film qui donne envie de retourner au cinéma ! Une image, et surtout une lumière, à couper le souffle; un jeu d'actrices, et d'acteurs, réaliste et humain; un scénario haletant; et une atmosphère de complicité et de suspense tout du long. C'est un grand oui.
Manifeste de la nouvelle vague Japonaise en 1960, "conte cruel..." est le "A bout de souffle " français ( bien que Godard soit Suisse). Portraits intemporels de la jeunesse, le film n'a aujourd'hui rien perdu de son actualité. Moment où la confrontation avec la réalité de la vie et avec les premiers sentiments amoureux est la plus intense, le film ne laisse pas indifférent. La réalisation est inventive et Oshima montre qu'il est déjà un grand cinéaste. Même s'il n'atteint pas la maîtrise des maîtres Japonais de l'époque ( Ozu, Naruse, Mizoguchi et Kurosawa) son film est à voir. On regrettera toutefois le montage qui n'est pas toujours très réussi. Avec le temps , Oshima développera un cinéma de facture plus classique et rencontrera le succès en Occident. Pour ma part, je préfère ce qu'il réalisera pendant cette période des "contes cruels.." que furent les années 60.
Bon, la saison du cinéma japonais nous permet de constater qu'il y avait aussi de sacré nanards dans le cinéma japonais, même chez les plus grands! On est en présence d'un des premiers films de Nagisa Oshima (1960, il paraît que c'était la "nouvelle vague japonaise"), et on est loin, oh bien loin! de l'Empire des sens ou de l'univers fascinant de Furyo. Non, on est plutôt en présence d'une sorte d'imitation pataude de Blackboard Jungle, où l'on voit pleurnicher une ado au visage poupin sous une choucroute teinte en roux... Eh oui, Makoto (Miyuki Kuwano) préfère traîner en ville à boire des coups, devant un père totalement passif, que d'aller à l'école. Elle se fait violer par Kiyoshi (Yusuke Kawazu), vaguement étudiant, mais ça fait rien, en fin de compte, elle l'aime, et le couple va monter des coups pour se faire du fric, suivant un processus d'entôlage des plus classiques : Makoto fait du stop dans de belles voitures conduites par des messieurs d'un certain âge, et au moment où celui ci, émoustillé, espère pousser son avantage, Kiyoshi surgit, tape sur le pépère dragueur qui préfère vider son portefeuille plutôt que d'être conduit au commissariat....
Il y a un certain nombre de comparses, étudiants ou voyous, tous dénués du moindre sens moral, tous obsédés par l'argent, alors, comme il faut bien que le film ait un sens, on nous explique que, s'ils sont comme ça, c'est que la génération qui a survécu à la guerre n'a pas su transmettre de valeurs à celle qui la suivait. Mais comme c'est filmé de façon incohérente et globalement très mal interprété, on n'en retiendra pas grand chose.....
Le film en lui-même est relativement ennuyeux. On ne parle que de jeunes qui suivent une fille. Et les plans sont interminables. La tension monte quand la violence point: sexuelle, morale ou physique. Ce qui ne semblait être qu’une espèce de quête de la sexualité devient un film sordide et tragique.
Portrait au scalpel d'une jeunesse déboussolée et désillusionnée, dans une société vouée toute entière au culte de l'argent. Un film radical qui reste une oeuvre maîtresse dans l'oeuvre d'Oshima.
Même s’il a été jugé scandaleux par la bien-pensance nippone à sa sortie du fait du caractère criminel de ses jeunes héros et des sujets abordés tels que la prostitution et l’avortement, les techniques de prises de vue employé par Oshima, caméra à l’épaule et décors réels, ont permis à son film de se faire connaitre à l’international comme l’œuvre matricielle de la Nouvelle-Vague japonaise. Son succès au box-office auprès de la génération d’après-guerre lui a également valu une réputation sulfureuse puisqu’il leur faisait découvrir de façon très crue la violence qui rongeait leur pays, devenant en ce sens un brûlot politique très fort. Si aujourd’hui cette absence de repères moraux peut sembler obsolète tant les actes de chantages et de racket auxquels s’emploient Kiyoshi et Makoto ne sont rien en comparaison de ce que le cinéma japonanis a pu depuis nous offrir de plus brutal, la thématique de l’amour pathologique (qui sera au centre des chefs d’œuvres suivants du réalisateurs, à commencer par L’empire des sens) est déjà finement explorée. Finalement, pour le public occidental moderne, c’est inéluctablement le montage du film qui représente ce qu’il y a de plus violent et de plus choquant dans cet ancien film culte.
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4,0
Publiée le 26 février 2014
Nouvelles tendances et nouvelle vague japonaise! En effet, les « majors » , toujours pour concurrencer la tèlèvision et attirer un nouveau public, se devaient de miser sur les espoirs de la jeunesse, les cinèastes plus âgès disparaissant malheureusement (Mizoguchi en 1956, Ozu en 1963), ou rèpugnant à introduire sexe et violences dans leurs films! Mais la sociètè japonaise changeait, et de nouveaux noms apparaissaient au gènèrique de films plus ou moins scandaleux, rèalisès parfois en toute libertè, du moins celle accordèe par la censure...et par le succès au box-office! Le plus important de ces noms est celui de Nagisa Oshima, dont les dèbuts à la Shochiku furent pour le moins fracassants...et brefs. "Contes cruels de la jeunesse" est peut-être son meilleur film qui obtint un grand succès auprès des jeunes! Avec un ton très nouveau pour une oeuvre rèalisèe seulement en 1960, ce fut un coup de maître pour Oshima qui n'en ètait seulement qu'à son deuxième long-mètrage pour le cinèma! Quand deux jeunes gens pratiquent le chantage, cela donne de saisissants « contes cruels de la jeunesse » à l'esthètique sans faille qu'il serait dommage de louper! De plus, le film est à l'image de Yusuke Kawazu et Miyuki Kuwano, un peu perdue et sans foi ni loi! Ajoutez y une atmosphère oppressante et des sèquences ètonnantes et vous obtenez un essentiel du cinèma nippon...
Drôle de sentiment que d'estimer que ce film ne fait que copier Godard et la nouvelle vague française: on y voit "A bout de souffle" partout, l'audace en moins, quoiqu'en dise la critique dithyrambique.
La caméra de Hoshima nous fait sourire d'admiration. Une telle maîtrise, et qui plus est à cette époque, mérite louange. Par contre, l'interprétation est pitoyable. A tel point que le film en devient froid, distant. Un gâchis.
Les procédés de la Nouvelle vague française sont repris avec énormément de talent. La caméra sur l’épaule, le rythme de la rue, s’allient parfaitement avec la brutalité, la vivacité, l’urgence dans les comportements des jeunes gens et les réalités auxquelles ils sont confrontés, évoquées sans idéalisation, brut de décoffrage avec beaucoup d‘audace. Ça fonctionne surtout très bien au début, quand est montré la rencontre, le début de la liaison entre les deux amants. Le film perd de ses qualités lorsque l’histoire s’approfondit et paraît alors un peu long. La fin est un peu surjouée dans le genre violence et amants maudits… Mais globalement c’est surprenant, vraiment à découvrir.
Assez nerveuse, très "nouvelle vague", l'oeuvre de N.Oshima ne convainc pourtant jamais vraiment. La faute à l'interprétation sans reflet, probablement.
J'attendais avec impatience de voir Contes Cruels de la Jeunesse d'Oshima. C'est chose faite, et le film m'a plutot emballé. Contes cruels fait très Nouvelle Vague française par sa rapidité, la caméra à l'épaule, et les longs plans fixes. L'histoire d'amour et de sexe de deux jeunes très différents : une jeune fille de famille aisée qui a eu (à l'inverse de sa soeur) une éducation relâchée, et un loubard, sans attache qui cherche l'affection d'une mère (La vieille dame). Contes Cruels montre la jeunesse d'une époque, en plaçant d'ailleurs des images d'archive dans le film, une jeunesse qui vit pour le plaisir, sans le trouver. Le sort tragique des amants éclate la liberté de la jeunesse, et met un terme a ce magnifique conte réaliste qu'est Contes Cruels de la jeunesse.