Une petite comédie avec des gros gags franchouillards, qui font rire quand même. Le coup de la merde d’oiseau qui tombe sur la gueule, ça fonctionne toujours, à fortiori quand il s’agit non pas de pigeons mais de cigognes, une variante surprenante.
Sérieusement, l’idée originale est excellente, un type qui ne peut avoir d’attaches sentimentales avec le sexe opposé car il lui cause immanquablement les pires tracas. Ce type rencontre la femme de sa vie, comment donc va-t-il s’y prendre pour la garder malgré ce handicap certain?
Pour incarner ces deux personnages, le choix de FXD (François-Xavier Demaison, je ne le répéterai pas) et de Virginie Efira s’avère judicieux,tant l’un et l’autre, bien que très différents au premier abord, se complètent bien à l’écran, on croit au couple.
Alors le contenu substantifique est assez satisfaisant, mais qu’en est-il du contenant? C’est décevant voir pire.
Tout d’abord, l’idée du narrateur est sympathique, mais même si FXD est un très bon lecteur comme il l’a prouvé encore dernièrement lors d’une très bonne Grande Librairie sur France 5, on se lasse à la fin d’entendre ce que l’on pourrait nous donner à voir.
Ensuite, la galerie des personnages secondaires est pénible: beaucoup de rôles clichés ultra surjoués, avec au summum de cet art un Elie Semoun qui campe un personnage de sketch. A noter Thomas Ngijol, qui à contre-courant ne joue pas du tout, mais se contente d’être là, je m’attends presque à le voir nous sortir le Top 5 des opérations ratées.
Enfin , l’enrobage global catastrophique. En matière de réalisation, je pense que tant va le cuche à l’eau qu’à la fin il se brise. Ralentis merdiques, accélérations inutiles, image sale et terne, le réalisateur ne peut se voir reprocher de ne rien tenter, seulement de tout rater. Et le pire ce n’est pas cela, c’est la musique. Beaucoup trop forte, trop présente et bien souvent inadéquate, elle gâche souvent le plaisir des instants drôles ou émouvants. Musique de téléfilm, à peine.
Sachant que beaucoup de films d’une bien meilleure qualité sont en ce moment à l’écran, combien de chances à celui-ci d’être un succès immérité? Comme quoi une promotion réussie donne envie, mais ne faisons donc pas confiance à la télévision qui parle du cinéma, excepté Le Cercle beaucoup plus honnête, dont je ne sais même pas d’ailleurs s’il existe encore.
Revenons-en au film: un bonbon fraise-épinard-moutarde. Tant mieux si tu aimes les trois mélangés, tu risques surtout de n’aimer qu’un seul des ingrédients, voir même de rejeter le mélange globalement. F.O