Après Lions et Agneaux et le méconnu La Conspiration (sorti directement en vidéo chez nous), la star des années 70-80 Robert Redford nous revient une nouvelle fois, occupant le poste d’acteur et de réalisateur. Si ce cher Gatsby (l’ayant interprété avant DiCaprio dans le film éponyme) savait émouvoir (avec notamment Et au milieu coule une rivière et L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux) tout en montrant son amour pour la nature, le bonhomme semble vouloir revenir à l’époque des Hommes du Président. Celle du thriller politique. Un retour qui ne s’est pas fait en fanfare avec Lions et Agneaux, jugé par beaucoup comme soporifique. Sous surveillance se présente-il sous de meilleurs augures ?
Et bien, sur le papier, oui ! Enfin, plutôt sur l’affiche. Car ce qui met aussitôt l’eau à la bouche, c’est la composition de son casting hors normes ! Où ce cher Redford semble mélanger les anciens collègues (lui-même, Susan Sarandon, Julie Christie, Nick Nolte, Chris Cooper, Brendan Gleeson, Richard Jenkins…) et ceux de la nouvelle génération (Shia LaBeouf, Anna Kendrick, Terrence Howard…). Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’acteur/réalisateur ne s’est pas entouré de branquignoles. Tous, sans exception, joue comme il se doit (et ce même si certains en sont vraiment réduits à des personnages secondaires peu imposants) ! Si cela n’est pas surprend de la part de certains, il est étonnant de voir à quel point les jeunots de cette bande se montre bluffant. Un constat qui s’adresse surtout à ce cher LaBeouf, bien loin des Transformers, Indiana Jones 4 ou Guerre des Stevens. Le comédien interprétant ce journaliste culoté avec conviction.
Second point positif de Sous Surveillance : son scénario de base. Si le film n’a rien de vraiment original, il se développe néanmoins sous la forme d’une enquête. Celle où un ancien activiste du groupe Weather Underground (dont les militants usaient de la violence pour boycotter la guerre du Viêt Nam) voit son passé se dévoiler au public et fuit les autorités, un journaliste téméraire collé aux basques. Du coup, les raisons et les actions de ce papy révolutionnaire nous sont dévoilées petit à petit. Comme si nous suivions cette enquête et apprenions chaque détail en même temps que le personnage de Shepard (LaBeouf). De ce fait, Sous surveillance se présente tel un bon petit thriller qui se laisse suivre et qui tient plutôt en haleine… du moins durant sa première partie.
Et c’est là que le film commence à souffrir de défauts qui lui sont fatal. À commencer par la tournure que prend le scénario. S’il est intéressant de voir le passé du personnage se dévoiler au fur et à mesure que l’enquête avance, il est fort dommage que l’ensemble parte dans une traque qui semble n’avoir aucune fin et qui manque cruellement de panache. Notamment à cause d’une certaines répétitivité des rencontres auxquelles nous assistons (Sloan/Redford cherchant une personne et lui demandant de l’aide avant d’en rechercher une autre). Monotonie devient rapidement le mot clé de ce scénario, encombré de quelques dialogues qui deviennent vite pompeux et qui plombent le rythme du film.
Le rythme du film… Mauvais terme, étant donné que Sous surveillance n’a pas de rythme. En allant voir ce film, on se doute bien que ce n’est pas un blockbuster d’action auquel nous allons assister. Mais rien n’empêchait Redford d’instaurait du panache à l’ensemble. Une énergie qui aurait rendu cette enquête bien plus haletante de bout en bout. Et qui justement aurait donné du rythme ! Malheureusement, Redford se fait vieux… Tellement vieux que sa nostalgie des années 70-80 parasite son long-métrage. Une mise en scène bien trop mollassonne, Redford qui semble renier son message « anti-politique » (en faisant douter son personnage des actions passées qu’il a accompli et de la cause pour laquelle il se battait), un final…
Si l’acteur/réalisateur a travaillé convenablement son propos en adaptant ce roman de Neil Gordon, son Sous surveillance se présente comme un film d’une autre époque au lieu d’un bon thriller sortant du lot. Si ce dernier vaut le coup d’œil avec une distribution alléchante, le résultat se rapproche bien plus d’un « gentil » Expendables. Un rendez-vous de vieux acteurs qui se sont réunis à l’écran histoire de…