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Yannickcinéphile
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2,0
Publiée le 20 avril 2016
Le Sexe nu est ce que l’on peut appeler un pensum érotique, caractéristique de la filmographie de José Bénazéraf. Malheureusement c’est quand même assez nettement indigeste ! Ok le réalisateur livre un travail formel soigné. Conférant à son film une atmosphère glacée, avec des cadrages alambiqués mais des plans souvent fixes ou stagnants, Bénazéraf offre une mise en scène recherchée, et il parvient par un tour de force à profiter de ses décors minimalistes, grâce à un soin certain apporté à la disposition du mobilier, aux couleurs, et à la lumière. La scène de l’appartement avec un lit et une baignoire est une réussite, et pourtant, on ne peut pas dire que faire avec moins c’était jouable ! Honnêtement le film a belle allure, malgré des scènes érotiques un peu stagnantes qui souffrent aussi du côté glacé et figé du reste du film. Face à cela on est triste de voir la faiblesse de l’histoire. Un homme raconte ses frasques amoureuses diverses ! C’est très répétitif, ça manque de variété, ça peine à être ludique (malgré quelques moments sympas surtout dans la première partie), ce n’est pas spécialement drôle, et c’est parfois d’une certaine prétention affectée (Bénazéraf ne manque quand même pas de s’auto-citer !). Le rythme est mou, et le faible nombre de dialogues, l’abstraction que semble vouloir mettre le réalisateur dans son film finisse de rendre l’ensemble vraiment pontifiant et peu digeste. C’est dommage. En plus on ne peut pas dire que l’interprétation soit très convaincante. Les acteurs n’ont il est vrai pas grand-chose à faire, puisqu’il n’y a presque pas de dialogue et que le réalisateur semblait vouloir un travail figé de ses comédiens, qui sont la plupart du temps inexpressifs. En plus les personnages ne sont absolument pas dégrossis. Par ailleurs Bénazéraf nous sert une bande son proprement hallucinante. Si ça se calme par la suite, la première demi-heure est un carnage pour les oreilles, la souffrance endurée est terrible ! Clairement le réalisateur a du talent, et sait créer une ambiance, il a une patte originale et visuellement il livre un travail sans reproche. Mais alors ici il met son talent au service d’un vide pseudo-philosophique pontifiant vraiment bourratif. Par certains aspects on dirait du Jésus Franco, en un peu plus classieux et maitrisé quand même. 2