The Spectacular Now de James Ponsoldt s'est surtout fait connaître pour avoir fait sensation dans quelques festivals dont celui de Sundance en 2013 où il a remporté le prix spécial du jury des meilleurs acteurs pour le duo Miles Teller et Shailene Woodley, cette surenchère d'éloges fut un peu comparable à celle qu'avait eu Fruitvale Station (en moins forte peut-être) qui avait reçu quelques prix assez prestigieux notamment le grand prix du jury et du public à Sundance (encore lui) ainsi qu'un prix à Deauville et à Cannes. Dans le cas des deux films, inutile de dire qu'on en attendait beaucoup et toujours dans le cas des deux films, nous quittons la salle (ou salon), déçu. Certes le film de Ponsoldt et de Coogler se laisse regarder avec plaisir (et intérêt) mais ce qu'on nous avait promit n'est pas là, les nombreux avis concernant The Spectacular Now promettait un film frais et nouveau dans le traitement des personnages et pourtant je n'ai pas été transporté plus que ça... pas au début en tout cas.
Le début, ou plutôt les 45 première minutes, m'ont un peu (voire beaucoup) fait ch*er, j'ai un peu bloqué devant tout ces personnages en somme très classiques et dont le traitement psychologique inexistant ne me permettait pas de m'identifier à eux, alors bien sur ce n'est pas cliché (encore heureux) mais franchement, le mec fêtard buvant et s'amusant pour oublier un peu ses problèmes (familiaux) et la fille timide ayant elle aussi une famille un peu m*rdique, qui vont se rencontrer et s'aimer, c'est déjà vu, c'est même le sujet de la quasi-totalité des teenage movies. La love story à laquelle on assiste ne m'a pas touché et encore moins intéressé et ce n'est pas la mise en scène, un peu molle (malgré une belle photographie), qui a changé quelque chose. Reste un aspect "improvisé" et "vrai" (que l'on retrouve dans beaucoup de films indés) chez les acteurs qui rend bien, à ce niveau-là, rien à dire, c'est très bien interprété mais ce n'est pas assez pour éveiller mon intérêt.
En revanche (bah oui sinon j'aurais pas mis une telle note), la deuxième partie m'a beaucoup surprise, on passe assez brutalement de quelque chose de basique à un film étonnamment sombre et dense, ce qui était alors effleuré dans la première partie, prend vraiment une place importante dans la seconde, je parle bien sur du besoin de Sutter (Miles Teller) à revoir son père, et lorsque cette scène de rencontre survient,
la joie laisse place à la déception, la déception de voir que son père n'est qu'une épave réfugié dans un bled paumé et alcoolique, qui plus est.
D'ailleurs, le thème de l'addiction à l'alcool gagne aussi en profondeur grâce à une idée que l'on retrouve notamment dans La Bête Humaine de Zola qui est que "si mon grand-père et mon père était alcoolique, alors cela aura des répercussions sur ma personne", un concept vraiment intéressant tant il crée une empathie pour le personnage concerné, ici, Sutter.
Heureusement, donc, qu'il y a cette seconde partie pour rattraper la première, beaucoup trop décevante par rapport aux dires de la critiques présentes lors de Sundance, son manque d'originalité que ce soit dans le déroulement de l'histoire voire dans celui de la mise en scène rendent ces 45 premières minutes chiantes, on se fout (enfin je me fous) de ce qui se déroule sous mes yeux, le désintéressement le plus complet, on retiendra donc quelques scènes de la seconde partie émotionnellement fortes et sincères ainsi qu'une très bonne prestation d'acteurs.
Rien de très "spectaculaire"...