On croît, tout d’abord, être chez Claude Sautet. Ces jeunes couples avec enfant, tous copains de Fac, heureux d’être ensemble, insouciants, qui louent pour un long week-end une villa en bord de mer, cela nous rappelle quelque chose? Le leader de la bande, c’est la belle Sepideh. Sepideh est dynamique mais aussi : manipulatrice, menteuse… Elle a invité Elly discrète, un peu mystérieuse pour lui faire rencontrer Ahmad qui rentre d'Allemagne après un divorce. Impossible donc de se sentir dépaysé dans cette comédie de moeurs pleine de vivacité. Mais, le climat va changer. Dans la seconde partie, on sera plutôt chez Myrick et Sanchez (le projet Blair Witch)….Le film vire au drame. Elly est censée surveiller les enfants, tout à coup, on se rend compte qu'un petit garçon est en train de se noyer, la caméra s'affole, l'image part dans tous les sens, à la surface de l'eau, sous l'eau... ce n'est que lorsque le petit garçon a pu être réanimé que l'on se demande: mais où est donc Elly? Noyée? ou partie, puisqu'on sait qu'elle souhaitait partir avant les autres? Au fond, que sait-on d'Elly? Rien -même pas son nom de famille. Du coup, on s'accuse, on se déchire, entre couples, et à l'intérieur des couples. Tout cela est vraiment angoissant, on est complètement dans l'histoire, pris, ligotés par l'histoire. Reste la dernière partie du film, où se révèle la sensibilité iranienne qui nous apparaît comme longue, après que le secret d'Elly soit découvert. Il faut bien dire que, pour nous autres occidentaux, il n’y a rien d’étrange à ce qu'une jeune fille harcelée par un fiancé collant dont elle ne veut plus parte en week end pour faire éventuellement une autre rencontre. Donc, ces longues, longues discussions autour du cas d'Elly et de la responsabilité de Sepideh -on passe un peu à côté. Ca n'empêche pas que c'est un film magnifique, prenant, superbement interprété, intelligemment filmé et franchement, ces iraniens -ils sont bien tout comme nous.