Un groupe d'amis de longue date (ils se connaissent depuis la fac de droit) quitte Téhéran pour aller passer trois jours au bord de la Caspienne. C'est Sepideh qui a tout organisé, comme d'habitude, mais l'impéritie de la jeune femme fait qu' il faut se replier sur une villa qui n'est plus louée depuis longtemps, avec vitres cassées, crasse incrustée, mobilier minimum etc. Le plus cependant : la bâtisse est implantée directement sur la plage. Le film commence joyeusement, façon villégiature sans histoires avec Sepideh, Amir, Peyman et les autres (3 couples, dont 2 avec enfant (s), mais aussi Ahmad, récemment divorcé et...Elly). Cette dernière est l'institutrice de la fille de Sepideh, et l'organisatrice se doublant d'une entremetteuse, elle la destine à l'esseulé. Elly veut cependant repartir dès le deuxième jour, comme elle l'avait indiqué d'entrée de jeu à Sepideh, mais celle-ci la retient, allant jusqu'à cacher son sac et son portable. La comédie vire alors à la tragédie, quand Elly disparaît. Le récent succès d'"Une Séparation" a conduit à ressortir en salles le film précédent d'Asghar Fahradi, et c'est avec cette reprise que je découvre pour ma part "A propos d'Elly". En renouvelant le thème de l'Arlésienne (car Elly est présente physiquement au début du récit) le scénariste Fahradi le fait avec brio, la personnalité de la timide et mystérieuse jeune enseignante se révélant peu à peu au fil des heures d'une recherche de plus en plus en plus fébrile, puis accablée quand l'hypothèse de la noyade devient la seule crédible, même si la mer n'a encore rejeté aucun cadavre. Mais le drame m'a paru revêtir un peu trop les exaspérations d'un quasi-psychodrame devant la caméra du cinéaste Fahradi pour emporter une totale adhésion du spectateur, et il y a de nombreuses longueurs (comme dans "Une Séparation") qui pour moi encombrent l'histoire plus qu'elles ne la font progresser. En revanche, la fin en pointillés, là encore comme dans le récent "Ours d'Or", en dépit d'un possible effet de système, me paraît en accord parfait avec le ton et le récit, et la distribution est tout aussi remarquable.