L'histoire de 4 New Yorkaises victimes de la mode qui vont on ne sait pas trop pourquoi débarquer à Abu Dhabi, vous savez, le pays où les femmes sont libres de s'habiller comme elles veulent du moment que c'est en noir de haut en bas. Bah oui, on parle souvent des iraniens et des afghans parce qu'ils sont soit revendicateurs soit violents, mais les pays les plus intégristes en matière de discrimination féminine sont de loin les Émirats du pétrole. Sauf que comme tout le monde en croque, personne ne dit rien, et au moins ne sont-elles pas dans la misère. Ce n'est pas une fille voilée du Qatar qui vient de se faire voler 25000 Euros en liquide pour son shopping sur les Champs Élysées qui me dira le contraire.
C'est vrai que parfois je suis naïf, sans doute trop fatigué pour réfléchir longtemps, je me demandais vraiment ce qui avait pris les producteurs de nous faire le plan bling bling oriental à ce point sur la base de 4 ados attardées qui sont plutôt le symbole de la réinvention de la vie à deux si possible épicée. L'autre truc qui aurait dû me mettre la puce à l'oreille, c'était la très profonde tiédeur avec laquelle la critique accueillait ce film normalement inoffensif. C'est sûr que la langue de bois fait des ravages qui commencent à peser lourd sur l'information en démocratie française.
Tout correspondait pourtant au niveau logique commerciale. Quand Israël fait des pubs toujours au bon moment (juste après l'assaut de la flotille « Gazaid » dans les eaux internationales) pour le tourisme dans ce désert toujours calme entre deux roquettes ou attentats, il faut bien dire que Dubaï ou Abu Dhabi eux font le plein de bobos sans scrupules (genre Brad Pitt) mais pas sans dollars. Ils faut dire que ces voisins là sont plus au calme et que le bling bling couleur doré pousse à la vitesse du bambou. Peu importe le prix humain à payer pour construire et entretenir des Las Vegas de pacotille où l'on ne peut même pas jouer aux jeux d'argent ! Je parles des ouvriers et des employés étrangers (chinois, indiens, pakistanais) bien sûr puisque l'intelligentsia arabe du Moyen-Orient n'a pas le droit de travailler... dans ce genre de choses trop dégradantes pour des chefs de tribu surdiplômés.
On imagine bien le poil à gratter que constitue le succès commercial des « perles » du désert pétrolifère pour tous les Israëliens nomades de la planète. Surtout un Darren Star, créateur de la série
Et on s'aperçoit que ça touche même les plus modérés, je parle des juifs New-Yorkais comme Sarah Jennifer qui à déclaré être choquée par le traitement des femmes à Dubaï, puisque que comme 100% des people, elle se sent obligée de passer des vacances là bas. Il n'est un secret pour personne qu'à la louche, 70% des séries américaines TV sont financées par des producteurs juifs, jouées par des acteurs juifs et je ne parlerais pas des histoires (allez citez moi une saison où vous n'entendez pas « Mazel tof »). A ma grande surprise « Sex and the City 2 » est donc devenu entre leurs mains un manifeste antiAbuDhabi, pour toucher au cœur les autochtones. Évidemment c'est super bien fait, aucune faute de goût et encore moins un relent de racisme sourd. Mais au final c'est bien pire. Tout ce que pense une humanité laïque et cultivée des traditions musulmanes et de la religion en général est résumée en 1 heure. Sauf qu'il ne serait venu à personne l'idée de faire un film là dessus. Surtout une comédie qui se croit intelligente.
Le pire étant sans doute la scène du mariage homosexuel juif, qui tend finalement à démontrer qu'on peut rire de tout avec les juifs, même de la religion, mais pas aux Émirats du désert. Connaisseur du sujet, je vous déconseille néanmoins si vous êtes homosexuels de vous faire marier par un rabbin qui a 30 ans de Talmud dans la tête ! On est bien dans une « comédie » à charge. Quand on pense à l'excellent « Rien que pour vos cheveux » qui cassait du sucre sur les juifs et les palestiniens de manière égale et qui nous donnait de bons souvenirs de l'auto dérision juive dans son meilleur jour, on a beaucoup de mal avec ce brûlot bien pensant qui avance presque à couvert.
Sans ce point de vue politiquement incorrect, difficile de comprendre quoique ce soit au choix de ce pays. Par ailleurs tout le monde s'est sans doute bien compris, car on voit très peu de vues extérieures d'une ville qui n'a manifestement pas accueilli le tournage. Et le film a très bien pu être tourné à Hollywood vu que la ville des plans larges semble en images de synthèse. Renseignements pris, tout le côté ethnique a été fait au Maroc, précisément à Marakech, qui n'a pas voulu être cité au générique ! L'argent, il fait le malheur de ses victimes comme de ceux qui en profitent !
Le plus drôle dans le navrant étant la scène des tchadors de pétasses à mules, prototype exact de la crise de conscience tardive, genre on a bien cassé du sucre sur nos voisins éleveurs de chèvres mais bon on a une sacrée leçon d'espoir avec cette leçon d'espoir. Strings sous voiles !