Le Sang des Templiers marque la troisième réalisation en format long métrage de Jonathan English après Nailing Vienna (2002) et Minotaur (2005).
Le projet du film est né après que Jonathan English, qui voue une fascination sans pareil aux châteaux forts, ait visité la forteresse de Rochester, bâtisse du XIIè siècle située au sud-est de l'Angleterre. Le cinéaste y a été frappé par l'architecture du château, construit de façon à être imprenable. Durant la visite, il a appris le récit d'une bataille à Rochester durant le XIIIème siècle. Un roi d'Angleterre a tenté d'y pénétrer avec une horde de mercenaires afin de se réapproprier son autorité très affaiblie. Face à lui, un tout petit groupe de chevaliers a résisté sans fléchir, subsistant grâce à de l'eau et de la viande de cheval. Ces événements historiques ont été le point de départ du scénario du Sang des Templiers.
Jonathan English souhaitait tourner un film d'action qui se déroule à l'époque médiévale et qui soit empreint de réalisme brut de coffrage. Les Vikings (1958), Le Cid (1961) et Le Seigneur de la guerre (1964) lui ont servi de référence. English explique par ailleurs que le scénario du film a été pensé comme une sorte de version médiévale des Sept mercenaires (1960).
L'équipe de réalisation du Sang des Templiers est parvenue à réunir 25 000 000 $ pour financer son film sans passer par le système des studios. Les sociétés qui ont produit l’œuvre n'avaient jamais participé à un projet de cette envergure.
Jonathan English a souhaité s'entourer d'une équipe technique des plus solides : le directeur de la photographie, David Eggby, a été chef opérateur sur Mad Max et Pitch Black et le storyboarder est celui de la saga Jason Bourne. Le cinéaste a utilisé le système d'"image-shaker" qui a été pratiqué sur le tournage d'Il faut sauver le soldat Ryan, notamment pour l'épique séquence d'ouverture. Deux caméras 5D ont été réquisitionnées et avaient déjà servi à Michael Bay pour certaines séquences de Transformers 2: la Revanche.
Pour les besoins du tournage, une réplique du château de Rochester a été bâtie dans la campagne au Pays-de-Galles. Il a fallu douze semaines pour édifier le monument après que l'équipe de décoration ait récolté toutes les informations nécessaires sur l'architecture de la forteresse. Les intérieurs ont été conçus pour ressembler à ceux de l'authentique monument tout en restant légèrement en décalage.
L'équipe artistique du Sang des Templiers a constitué une importante collection d’ustensiles et d'armes utilisés par l'armée de Jean-Sans-Terre au moment de l’assaut de Rochester. Parmi eux, des catapultes, un trébuchet, et une tour de siège grandeur nature.
Le tournage du Sang des Templiers s'est déroulé en automne dans la région galloise. Un choix délibéré de la part de l'équipe de réalisation, afin de recréer les conditions météorologiques de l'époque. De ce fait, les acteurs ont dû jouer dans la boue, sous des rafales ultra-violentes de vents qui soufflaient à plus de 100 km/h, avec des pluies torrentielles et interminables. Le producteur du film, Andrew Curtis, se satisfait de ces conditions pour le moins extrêmes : "Nous avons fait vivre l’enfer à tout le monde – et cela se voit à l’écran".
Les batailles du Sang des Templiers sont visuellement éloignées de celles de bon nombre de productions contemporaines. Jonathan English a voulu évacuer l'aspect héroïque des combats et s'est attaché à montrer, sous une lumière crue, la réalité des batailles médiévales: "Très peu de films montrent la réalité d’une attaque à la hache et le fait qu’il faut frapper à deux ou trois reprises. Je voulais montrer ce que ces armes faisaient aux gens. Quand une arme de plusieurs kilos vous frappe à 50 km/h, les dégâts sont terrifiants. Voir en vrai ce que font ces armes, c’est une violence qui n’avait encore jamais vraiment été montrée."
Paul Giamatti, qui est un fervent amateur d'histoire, affirme que le personnage de Jean-Sans-Terre est l'un des suzerains les plus sanguinaires de toute l'époque moyenâgeuse de l'Angleterre. Interprétant le rôle de ce monarque tyrannique, l'acteur ira jusqu'à dire qu'il s'agit d'un "individu contrarié et retors, une version anglo-saxonne de Hitler".
L'acteur James Purefoy a appris à s'exercer avec une épée longue de 167 cm aux deux tranchants bien aiguisés. Du fait de la taille imposante et du poids important de cette arme, Purefoy a été obligé d'adapter ses mouvements, de manière à fluidifier son maniement de l'épée. Il a même été amené à créer des chorégraphies de combat spécialement pour cette lame impressionnante. Le comédien en détaille les caractéristiques : "Elle vous entraîne autant que vous l’entraînez. Nous savons qu’une épée longue ne peut pas couper un bras d’un seul coup. Pour être efficace avec cette épée, elle doit toujours être en mouvement et suivre le rythme du combat – et quand elle est lancée, on ne peut rien faire contre elle".
Le colosse Tchèque Vladimir Kulich interprète ici Tiberius, le chef des mercenaires danois, chargé par le Roi Jean de prendre d'assaut la forteresse de Rochester. A la tête d'un millier d'hommes, il se retrouve dans la situation inverse du 13e Guerrier où il devait résister avec douze autres combattants aux hordes wendel prenant d'assaut le village viking.