Voilà un film bien difficile à classer. Il y a du génie comme du très mauvais. Le propos: Jean Sans-Terre (interprété avec brio) essaie de reprendre son trône. Pour éviter un débarquement français, il doit occuper un château. Or, une petite troupe l'occupe déjà; nous allons suivre le siège. Le sujet de départ ("carta magna") est intéressant, bien que mal présenté: elle était surtout une carte des droits des riches et des seigneurs, pas du tout des droits du peuple. Le siège est fort intéressant: on voit bien l'accès mis sur l'alimentation, les moyens de défense, les armes et l'eau. Coté attaque, on voit bien la difficulté, l'ennui, la boue... C'est rarement bien expliqué dans les films, bon point donc. Les techniques d'attaques, de défense, sont aussi présentées. La violence des combats n'est pas cachée comme dans beaucoup de films historique: très bon point. Quelques traits d'humour, comme le roi John qui détruit une partie des chroniques: il a été souvent soupçonné d'en avoir supprimé ses échecs :-) Hélas, il y a des bizarreries criantes: on chauffe l'huile sur le sol, bien loin du point d'utilisation; il suffit à un petit jeune de s'entrainer quelques heures pour arriver à se battre avec une lourde épée de plusieurs kilogrammes (n'importe quoi), des gens se suicident sans raison, les templiers couchent bien facilement, on va dans le camp adverse sans une seule arme et personne ne pense à faire une fosse dans le sas entre les grilles (on se doute bien que les assaillants vont passer là)... L'épisode du tunnel avec un incendie est correct: Jean Sans-terre a fait saper les fondations avec un tunnel. Les madriers ont été incendiés avec du lard venant de 40 de cochons requis par le roi -- mais que le lard, pas les animaux entiers, ça ne marcherait pas ! Les femmes étaient effectivement "euthanasiées" en cas d'envahissement, bon point aussi. Pour résumer, un film intéressant, avec des bonnes idées et des bêtises consternantes. Gros abus du filtre jaune, aussi. Au final je mets 4,5 étoiles pour le sujet général, le courage de montrer la violence, et les références historiques.