"Ironclad" se présente d'emblée comme le "Robin des Bois" des pauvres. Même contexte historique, même héros renfermé à la barbe naissante, même parfum épique... Sauf qu'avec ces ingrédients Ridley Scott donne naissance à un film, au sens noble du terme, tandis que Jonathan English parvient tout juste à créer un bon téléfilm. On peut d'ailleurs se demander jusqu'à quel point le premier a inspiré le second, tant "Ironclad" a des accents ridleyscottesques. Ainsi, l'acteur britannique Derek Jacobi jouait déjà aux côtés de Russel Crowe dans "Gladiator". Même l'affiche du film de Jonathan English plagie celle du péplum de Ridley Scott. C'est troublant. Quoiqu'il en soit, "Ironclad" fait bien rire. Les chevaliers se font couper en deux, le héros est increvable, Jean sans Terre est caricatural, la fin téléphonée... Franchement, si je vous dis : petit, hargneux, buté... ça ne vous rappelle pas un célèbre chef d'Etat français ? Eh bien c'est le personnage de Jean sans Terre dans le film. Idem pour les scènes de combats, elles sentent le fake à plein nez. Voir tant d'hémoglobine et de membres coupés, ça me rappelle un peu "Sacré Graal", référence élogieuse certes, sauf qu'il s'agit d'un film comique. Au-delà du côté grand-guignolesque "d'Ironclad", même l'ambiance n'y est pas. BOF trop légère au début, images moches, dialogues manquant de mordant. Le pire, c'est peut-être cette espèce de tremblotte qui saisit Jonathan English quand il s'agit de filmer les scènes d'action. Moi ça m'a foutu la gerbe de voir la caméra se balancer dans tous les sens. On comprend bien qu'il s'agit de rendre l'action plus vivante, mais le résultat final est une catastrophe. Enfin, arrivé à la moitiédu film on s'emmerde puissance dix. Le siège du château traîne en longueur, on a presque hâte qu'ils se fassent tous défoncés. Deux heures, c'était visiblement trop long. Et c'est bien dommage, car "Ironclad" ne manque pas non plus de qualités : une chorégraphie guerrière intéressante, de bons costumes, une BOF de qualité dans la seconde partie, un héros qui joue bien (contrairement à d'autres quiches, comme le jeune puceau), de la qualité historique.