Pour son premier long métrage, le jeune californien d'origine suédo-japonaise Cary Fukunaga frappe fort. Cet ancien étudiant de l'Institut d'études politiques de Grenoble gifle les spectateurs avec un film sur les espoirs et les désespoirs des populations jeunes de l'Amérique centrale : Honduras, Mexique. Un film dans lequel règne la violence, mais également l'amour; avec la guerre des gangs dans une ville du nord du Mexique, les rites abominables qui y règnent, les clandestins qui viennent du sud, malmenés, rackettés. Un film désespérant, au sens premier, étymologique du mot. Mais aussi, un film très américain, avec tous les ingrédients qui interviennent forcément dans un tel film : violence, bien sûr, mais aussi rédemption, sentiment, vengeance, un brin de pathos, etc. Un film pas totalement calibré mais ... pas loin ! Un film indépendant, donc pas hollywoodien, mais ... pas loin ! Un film, par ailleurs, très bien photographié par le brésilien Adriano Goldman qui a d'ailleurs été primé pour ce travail au Festival de Sundance 2009. Un mot sur la musique : tout au long du film, on entend plusieurs chansons aux rythmes de cette région du monde, avec, en particulier, pas mal de cumbia, colombienne à l'origine, mais dorénavant bien implantée dans presque toute l'Amérique hispanique. Un film dont on ne sort pas indemne.