Rituels funéraires nippons
Un jeune homme violoncelliste, après la dissolution de son orchestre, renonce au métier de musicien et s’expatrie dans le village de son enfance avec sa jeune épouse. Par nécessité financière et surtout sur un malentendu, il se retrouve à exercer, à contre cœur (au départ), le métier de préparateur de corps pour des pompes funèbres.
Dans la campagne nippone, cette activité et la relation aux défunts sont tabous ; il cache donc à son entourage et à sa femme la nature de sa profession. Plongé dans une culture très différente de nos coutumes occidentales, on apprécie surtout la grâce et l’esthétisme des derniers gestes envers les défunts. Toutes les scènes de préparation des corps sont filmées avec beaucoup de délicatesse, on éprouve une certaine sérénité devant ces événements difficiles. De plus, le réalisateur nous entraîne très rapidement du rire aux larmes ; la mort se trouve démystifiée. Departures, le titre, incarne le départ : la mort, une nouvelle vie, un nouveau métier, une naissance, le deuil d’une mère disparu, le deuil d’un père absent, le renouveau d’une relation, un retour aux racines ; les « départs » sont nombreux dans ce film.
Malheureusement, je me demande si çà ne vient pas du fort décalage culturel avec le Japon, l’histoire sentimentale entre les époux semble superficielle dans ces ruptures et retrouvailles. Je me suis retrouvé déconcerté par le traitement de la relation de ce jeune couple : les ruptures pour des motifs peu compréhensibles, des gestes peu convaincants, la quasi absence de contacts physiques, les retrouvailles prévisibles mais peu convaincantes,… Le scénario, très travaillé sur le thème de la mort, paraît léger sur les relations humaines entre les protagonistes.
Film à voir pour tout ceux qui aiment s’immerger dans une culture différente. Une vision et une relation à la mort différente de la notre, un vrai voyage.