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LucienLaurent
5 abonnés
392 critiques
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3,5
Publiée le 9 janvier 2013
Dans "Amerrika", on suit le parcours d'une Palestinienne qui émigre aux États-Unis avec son fils adolescent. Elle doit faire face au choc des cultures et tente de s'en sortir, aidée par sa sœur et son beau-frère, déjà installées sur place. Cela donne un film simple et humaniste, qui se laisse suivre sans déplaisir, même s'il n'évite pas quelques clichés.
L'american dream n'est pas toujours facile à réaliser c'est une des facettes de ce film que j'ai beaucoup apprécié. L'obstination de l'héroïne pour surmonter les obstacles ,les idées reçues, les clichés, la difficulté d'affronter l'adversité à vivre ce déracinement même lorsque l'on n'a pas de pays, est un bel exemple. Un belle réalisation qui nous est offerte.
Cherien Dabis s'intéresse particulièrement au problème de l'exil et de l'intégration, étant elle-même d'origine jordanienne née aux Etats-Unis. Son héroïne, Muna, et son fils adolescent, Fadi, vont donc affronter eux aussi ce périlleux et radical changement de vie. Dans les territoires occupés, la vie quotidienne est faite d'humiliations et de difficultés au moindre déplacement. Les jeunes n'y ont pas d'avenir. Fadi rêve donc de l'"Amerrika", terre de tous les possibles à ses yeux d'enfant impatient. Il n'a de cesse d'entraîner sa mère dans l'aventure d'autant plus que la soeur de Muna, Raghda (Hiam Abbass que l'on retrouve toujours avec plaisir) et son mari médecin, Nabeel, sont installés depuis dix ans dans une petite ville de l'Illinois. Muna laisse donc derrière elle sa mère vieillissante, son frère et surtout son pays. Les premières effusions passées, la réalité ne tarde pas à révèler son déplaisant visage. Les Etats-Unis mènent la première guerre du Golfe et tout ce qui ressemble à un arabe est aussitôt pris pour cible. Fadi en fait la douloureuse expérience dans son collège, bien que ses cousines l'abreuvent de conseils pour faciliter son intégration. Muna aussi se heurte à l'hostilité des employeurs et ne trouve qu'un travail de serveuse. Nabeel perd un à un ses patients, les difficultés financières s'installent. Pourtant, dans ce panorama de désillusions brillent quelques rayons de soleil. Comme partout, certains humains n'ont pas oublié la compassion ni la fraternité et tendent la main à Muna et aux siens : Matt, son jeune collègue de travail et l'employée de la banque voisine où elle est "censée" travailler. Sans oublier M.Novatski, le directeur du collège, qui rappelle beaucoup le professeur Walter Vale du film "The visitor". Ainsi à l'hiver qui fige le paysage et les coeurs, succède le printemps de l'espoir dans un avenir meilleur. Cherien Dabis nous rappelle ici les ravages de "l'amalgame" et le pouvoir d'un simple regard bienveillant envers "l'autre".
Ce portrait de mère courageuse qui arrive aux Etats Unis pour élever son fils décemment se révèle être une vraie réussite ; tour à tour drôle, touchant, et évitant les clichés. Soulignant aussi les aprioris qui peuvent encore subsister dans ce pays marqué par le 11 septembre et la Guerre en Irak, mais voulant à tout prix rester positive, la jeune réalisatrice Cherrien Dabis fait par ce premier long métrage un état des lieux des mentalités sans chercher à stigmatisé quoique ce soit.
Une interprétation magistrale, une direction d'acteurs excellente et un scénario bien écrit . De la difficulté de l'exode et de l'intégration aux Etats-Unis sur fond de racisme anti-arabe.
Un film que l'humaniste autant que le cinéphile aimeront sans doute. C'était l'un des tous meilleurs de la sélection à la Quinzaine des Réalisateurs de Cannes en 2009, mais il n'y a qu'un vainqueur! On peut avoir une carte d'identité nationale et avoir à rechercher son identité car on se sent apatride, situation ambiguë qu'en France aussi bien des français connaissent (pas encore assez français pour la France, mais déjà plus assez algérien pour l'Algérie). C'est un peu le message qui ressort du film de Cherien Dabis qui connait bien ces genres de situation. Et en plus c'est bien tourné, bien joué avec ce qu'il faut de passion...
Le sujet traité m'a suffit à effectuer le déplacement, tant il est intéressant d'observer l'arrivée d'étrangers dans un pays dont une partie de la population vous est hostile. Sur un ton jamais larmoyant ni compassionniste, la réalisatrice nous offre un portrait touchant d'une mère et de son fils parfois maltraités par la bêtise humaine. Nisreen Faour, l'héroine, est superbe de naturelle et de générosité et sa performance mérite d'être soulignée.
Très bonne surprise! Je n'étais pas très emballé par ce film et j'ai très rapidement déchanté. Bonne histoire, où chacun peut se reconnaître d'une façon ou d'une autre (dans la peau de l'autochtone ou de l'immigrant). Cherien Dabis soulève dans un premier temps le problème des Palestiniens, étrangers dans leur pays; victimes de l'excès de zèle et de la bêtise du régime israélien. Tant qu'à faire...autant être étranger dans un pays qui propose des perspectives d'avenir! Ensuite vient le problème de l'intégration dans la société américaine à un moment critique (guerre du Golf II). L'intégration se fait très difficile avec une diabolisation du monde arabe (et de tout ce qui s'y rapporte). Une nouvelle histoire de rêve américain déchu? Je ne pense pas, au contraire. A partir du moment où la famille décide de dire merde à la connerie, de s'assumer en tant qu'arabe, et de s'assumer en tant que serveuse d'un fast food même si l'on aspire à mieux, tout devient possible, à commencer par le bonheur et les rêves.
Sur la forme, à noter une réalisation impeccable de Cherien Dabis, et des acteurs excellents, avec entre autre Nisreen Faour que je demande à revoir.
Petit film sans réelle prétention cinématographique, mais profondément attachant et plein d’humanisme. C’est l’histoire toute simple d’une femme palestinienne dont la vie sera impactée par les événements de l’après 11 septembre, et qui se décidera à émigrer pour les Etats-Unis avec son fils. Une sorte de mère courage dont la lutte pour la dignité ne peut que susciter la complicité du spectateur. Quelques scènes assez cocasses contribuent à dédramatiser le propos, et Cherien Dabis parvient en évitant les clichés à rendre cette histoire plutôt réaliste.
Vraiment très bien. L'histoire est simple, ancrée dans l'actualité, mais vraiment bien traitée. Une belle illustration du racisme, des préjugés, de la désinformation, mais aussi de la réponse la plus intelligente : ignorance, résignation, profiter pleinement de la vie qui continue. Le film trouve souvent l'équilibre entre émotion et comique, et est en plus servi par une interprétation habitée.
« On choisit pas sa famille » . C’est un peu le thème qui résume l’histoire de cette palestinienne qui part migrer aux Etats-Unis avec son fils. C’est le quotidien de cette population qui décide de quitter leur pays pour une vie meilleure et qui rencontre l’hostilité des résidents dans un pays qui était dans leur rêve. C’est presque une autobiographie de Cherien Dabis d'origine arable qui a réalisée ce film et qui est née aux Etats-Unis.
Rien de révolutionnaire question scénario et mise en scène mais tout le charme de ces petits films qui, grâce aux acteurs et à un regard bienveillant et sensible sur les choses de la vie montrent sans bruit ni pathos "des uns" et "des autres" avançant malgré tout et se donnant souvent la main. Rafraîchissant !
Je suis allez le voir par pur hasard, le résumé ne pas branché du tout. Dès la première scène j'ai senti quelque chose de familier; la couleur des murs, la musique, et en suite les plaques d'immatriculation des voitures, j'ai presque senti les odeurs. En fait ça se passe chez moi, en Palestine.
Bien que ma critique ne sera nullement objective, je vous assure que j'ai vécu des moments très fortes en émotions, j'étais surpris de voir les gens rire sur des blagues pleines en subtilités et en connotations que seuls les palestiniens sensés les comprendre-en sous titrage en plus!- Comme quoi l'humour n'a pas de frontières...
Le générique défile avec au fond la musique de Marcel Khalifa, cela m'a secoué jusqu'aux racines, cette musique qui évoque tellement de souvenirs pour chaque Palestinien, surtout quand on est loin de la patrie.
L'histoire? c'est l'histoire de beaucoup de Palestiniens qui leurs seul souhait est de sortir et s'en sortir, de quitter la misère, le danger et les barbelés métallique tout en prenant la vie avec beaucoup d'ironie et de philosophie, et surtout beaucoup d'humour!
Cherien Dabis et Hiam Abbass, mon dieu, et je pèse mes mots, que ces deux femmes ont fait du beau travail ! En me levant de mon siège, à la fin du film, j'ai croisé deux employé(e)s du cinéma qui venaient nettoyer : étrange, j'ai eu envie de leur parler, de leur dire des mots gentils voire de les prendre dans les bras. C'est dire combien cette présentation du drame palestinien est communicative. Quelle prouesse aussi, que de ne pas tomber dans le mélo avec un sujet à ce point volcanique, ou dans le "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil"... La réalisatrice Cherien Dabis a un cœur grand comme ça ; et quel bon goût, aussi, de ne pas montrer l'aboutissement de la relation prometteuse entre le proviseur juif et l'héroïne arabo-chrétienne. Et puis le jeune Melkar Muallem : non seulement il est beau (ça, il n'y peut rien), mais son jeu est très juste. Né en 1993, ça lui fait un avenir très prometteur... En tout cas, je remercie de tout cœur tous ces artistes et je leur souhaite beaucoup de bonheur.