Dead Snow est un nanar étonnant, qui se permet de citer ses références ouvertement (les jeunes qui parlent de Braindead, Vendredi 13, Evil Dead et Evil Dead 2, rejouent la scène du "I'll be back" qui prédestine à mourir dans Scream...). Un humour méta qu'on a vraiment bien aimé, en plus du grand délire sur l'attaque des zombis nazis au ski, on a signé pour ça. C'est une bouffée d'air frais que procure ce scénario joyeusement bête, avec ses ados qui s'amusent à se faire peur, avant qu'une amie passe par la cuvette des toilettes ("Brains-potting" !), et qu'arrivent les affreux nazis en quête de tripes à dérouler... On apprécie aussi l'effort fait sur le scénario, Wirkola cherchant à donner une histoire originelle à ses monstres, leur donnant aussi un but à accomplir, et s'en sert même pour un dernier petit twist à la seconde ultime avant le générique. On ne reprochera pas à Wirkola d'avoir manqué d'idées sur ce Dead Snow, même s'il avoue vite ses limites, à savoir un budget certainement dérisoire qui l'oblige à ne dévoiler vraiment ses monstres que très tardivement dans l'intrigue (on n'en pouvait plus d'attendre, avec les premières scènes d'attaques où on ne voit rien qui ne font que décupler notre impatience...). La BO est fun (tantôt du métal, tantôt une petite musique guillerette en pleine attaque), les plans gores sont généreux en tripes, et les personnages sont de bonnes caricatures de films d'épouvante (
celui qui se recoud lui-même la jugulaire, avec des petits jets de sang intermédiaires, avant de craquer et finir au scotch... On a rigolé. Ou celui qui se coupe le bras pour se séparer d'une morsure de zombi, qui se fait immédiatement mordre de nouveau à la cuisse, et qui est blasé
... On a encore rigolé). Dommage que le film tarde à faire intervenir ses monstres, surtout visiblement à l'écran, et que les effets spéciaux soient si mauvais (les éclaboussures de sang, les tripes qui sont des tubes souples à l'embout collé sur l'acteur, les prothèses faciales des nazis qui sont très épaisses - on devine le visage dessous - idem le maquillage léger des figurants zombis qui laisse parfois deviner leur visage). Car Dead Snow, à l'instar de son réalisateur Wirkola, en a beaucoup dans le crâne, et dans la combi de ski.