A l'image d'une Phèdre de Racine et loin du merveilleux Bourgeois Gentilhomme, la journée de la jupe est un film antihumanisme qui, devenant le contraire de ce que fut le très - trop ? - positif Entre les Murs, expose une vision pessimiste de l'altérité. Jamais réactionnaire, Isabelle Adjani incarne l'idéal démocratique des Lumières dans la transmission du savoir où, confrontée à la misère humaine et sociale, en est réduite à faire classe à une demi meute d'animaux. Difficile, alerte, le film de Jean-Paul Lilienfeld expose une société en décomposition, fragmentée entre idéal et réalité, ses rêves démocratiques et sa violente réalité totalitaire. D'une République malade, d'une démocratie en danger, la Journée de la jupe devient le symbole d'une inégalité française. Si l'on regrettera son final un peu trop larmoyant, la liberté de ton est admirable dans une société où la langue de bois règne en maître. Un peu, finalement, comme Monsieur Jourdain est obligé d'apprendre la prose pour paraître sur la scène du monde qui se fait paraître à elle même.
Un film coup de poing, qui appuie là où ça fait mal, qui est simple et intense, porté par une Isabelle Adjani désemparée troublante et à bout... Ça vous prend aux tripes, ça vous expose les faits, ça vous désole et ça vous secoue : un vrai bon film, merci pour ce moment...
La journée de la jupe dénonce d'une certaine façon dont les enseignants se trouvent obligés d'exercer leur métier. Excédé par le comportement de ses élevés cette prof ne va avoir d'autre choix que d'employer les méthodes extrême, que lui font subir tous les jours des classes inapte à suivre les cours qu’elle enseigne. Ce sont les dérives d'un système qui sont ici poussées à l’extrême, si on peut reprocher la méthode employé dans le film,on ne peut reprocher le fait que l'école à un réel problème qu'elle cache jusqu’à se que ces principaux acteurs ne soient pousser à bout.
Un film du genre à faire rager les bobos bien-pensants qui vivent dans un quartier tranquille et qui n'ont jamais posé un orteil dans les banlieues difficiles ne peut pas être entièrement mauvais. Il nous rappelle par la même occasion dans le cas où les visions de "L'Histoire d'Adèle H." ou encore de "L’Été meurtrier" seraient trop lointaines pour s'en souvenir (ce qui n'est pas le cas pour moi personnellement, en particulier pour le premier film !!!) qu'Isabelle Adjani, un visage de mérou en plus hélas, est une sacrée put.... d'actrice formidable, capable d'insuffler une bonne dose d'intensité à elle seule. Bon dommage qu'elle ne soit pas toujours entouré d'interprètes à la hauteur (ceux qui jouent les élèves se démerdent pas mal tout de même !!!), en fait principalement ceux qui composent l'équipe d'intervention (dont Denis Podalydès qui confirme ce que je pensais déjà de lui à savoir qu'il est un acteur absolument médiocre !!!) mais l'ensemble a comme autre qualité de dire des vérités sur un sujet très d'actualité qu'on a pas envie d'entendre mais qu'on doit entendre. Donc pour la comédienne exceptionnelle qu'est Isabelle Adjani et pour ces quelques vérités, cette "Journée de la jupe" mérite qu'on l'inscrive dans son calendrier des "films à voir" si ce n'est pas fait.
A la base uniquement destiné à la télévision pour la chaîne Arte,"La journée de la jupe"(2008) est finalement sorti sur grand écran. Traitant de la désintégration sociale au sein de l'institution scolaire,il remet sur le devant de la scène une Isabelle Adjani étonnante en prof de Français qui pète les plombs,mais qui se croit toujours au théâtre. Le point de vue de Jean-Paul Lilienfield,a priori consensuel,et oeuvrant à démontrer la sécheresse des relations hommes/femmes,les ignorances religieuses ou les comportements violents,penche plus du côté du réac'. Les jeunes acteurs,la plupart issus des minorités,sont appliqués,peut-être trop,pour qu'on y croit. Toute la partie extérieure au huis clos dans l'amphithéâtre,c'est à dire les négociations policières et ministérielles semblent tout droit sortis d'un épisode de Julie Lescaut. Ca sent la démagogie à plein nez. Malgré tout,quelques vérités sont dites,il est toujours indispensable de les rappeler à défaut de les contrer et la désespérance d'une prof livré à elle-même et qui cache un secret finit par faire passer un message significatif.
C'est un sujet ultra sensible qui est abordé dans ce film: le manque de discipline dans les établissements de banlieues difficiles et l'incapacité des enseignants à supporter la pression à laquelle ils sont soumis. Isabelle Adjani incarne Sonia Bergerac, une professeure de français dans un de ces établissements et traverse une période difficile de sa vie: elle supporte mal que son mari ait décidé de la quitter. L'indiscipline de ses élèves et leur manque de respect à son égard est la goutte d'eau qui fera déborder le vase: après avoir trouvé une arme à feu pendant un de ses cours et avoir involontairement blessé un élève, elle panique et prend sa classe en otage. S'ensuit alors un bouleversement de circonstances par lequel, tantôt elle prend ses élèves en otage, tantôt c'est l'un des élèves qui devient le preneur d'otages, au gré de la possession de l'arme à feu. On voit alors les victimes et le preneur d'otages perdre pied, craquer, exprimer toute leur colère, leur frustration. Et c'est toute l'instabilité émotionnelle des personnages qui se révèle ainsi. Malgré la complexité des personnalités qui donne au film une certaine épaisseur, l'intrigue, par ses revirements de situation un peu trop nombreux, devient confuse sur la seconde moitié du film. Mais finalement, cette confusion n'est-elle pas le reflet de la confusion qui peut régner dans l'esprit des personnages, ou dans l'esprit de toute victime de prise d'otages, ou d'un preneur d'otages qui n'aurait agi que dans un moment de perte du sens de la réalité? Si le film n'échappe donc pas à quelques maladresses, il reste néanmoins très fort, au risque de déplaire à certains esprits bien pensants. Car l'approche ici n'est pas aussi manichéenne qu'elle peut paraître au départ. Ainsi on nous montre que les caïds connaissent eux aussi la peur, et pas seulement dans le contexte de cette prise d'otages. La tension permanente est bien maintenue par un huis-clos omniprésent et par le remarquable jeu des acteurs, Isabelle Adjani en tête, qui parviennent à compenser les faiblesses scénaristiques.
Isabelle Adjani surfe sur son talent pour prendre à bras-le-corps ce huit-clos plutôt statique par sa situation et sa moralité. Du début à la fin, le spectateur est étouffé par un milieu sombre, où le travail laisse place aux mensonges et à la connerie humaine. Peut-être que ce long-métrage laissera des traces concernant une société désemparée face à la violence et à l'insulte gratuite mais il coince dans la banalité, les gros mots, les actes criminels comme le viol. Le réalisateur aurait pu faire passer le message autrement et plus sèchement. Il a juste utilisé la simplicité des jeunes de banlieue, en caricaturant un peu trop le côté pervers d'un homme piégé par son environnement et qui ne reçoit aucune aide. Si l'on regarde maintenant l'affiche, on a le professeur qui pointe son arme vers le bas (on aurait tendance à dire qu'elle ne veut faire de mal à personne) et un livre qui est plus en hauteur, montrant l'envie de donner le savoir à ceux qui n'en n'ont pas. Au second plan, les élèves à terre, faibles. Il y a autorité exagérée. Un message qui passe cependant. La scène finale offre toute la dramaturgie du film : au premier plan, le cimetière ; second plan, la cité. Il n'y a qu'un pas vers la mort. Et enfin le dernier plan avec l'homme au milieu de ces femmes, ces jupes, s'inclinant vers le cercueil d'une femme, d'une héroïne.
La journée de la jupe est un film qui crie. Un film indigné, mais aussi engagé vers le progrès des mentalités qui ont tendance à sérieusement se laisser aller à régresser en ces temps de crise. Parfois (trop souvent ?) caricatural, volontairement, pour mieux nous remuer, nous gifler son message. Et voici Isabelle Adjani, en femme ordinaire, pas star pour trois sous face à une troupe de jeunes acteurs méritants qui eux aussi poussent le bouchon aussi loin que possible pour mieux nous remuer les tripes. Car oui, c'est bien de cela qu'il s'agit, d'ailleurs si je devais donner une seconde note uniquement sur ce critère, ce film atteindrais cinq sur cinq au à mon tripomètre, mesure extrêmement précise s'il en est. Pour tous ceux qui comme moi détestent les films tièdes, on aurait tort de décourager ce genre d'initiative. Et vive Isabelle Adjani, une artiste intelligente, inventive, cultivée, qui sait parler de son art comme trop peu de personnes peuvent le faire.
Le traitement du sujet reste épineux: soit on le traite de manière consensuelle et intellectuelle, et on passe souvent à côté de son propos, soit on le traite de manière directe et frontale, et on risque la démagogie, le racisme et l'islamophobie. Lilienfeld le traite en choisissant l'option 2 pour susciter une réflexion qui amènerait vers l'option 1. Le débat continuera à l'après-projection car le film se garde bien de tomber dans le piège de donner des réponses, sauf si le spectateur ne se limite car sa première lecture (soit l'option 2). La prof est prise en otage par ses élèves qui lui imposent des conditions professionnelles et psychologiques qui, par un concours de circonstance, la pousse vers l'irrémédiable rôle de preneur d'otage de ses élèves: qui sont les victimes? Le réalisateur pose sa caméra dans la classe pour une immersion totale, d'où cette impression de réalisme qui baigne le film. C'est parfois maladroit, mal foutu. Les propos sont crus et directs, les pirouettes scénaristiques sont parfois grossières (la fuite du proviseur,le viol, les coups de pistolet finaux...), le film flirte parfois avec la facilité pour attiser le(s) malaise(s), mais c'est aussi, surtout, pour accentuer cette impression de réalisme et renforcer le suspens. Chaque scène et chaque acte des protagonistes font pousser un curseur vers une fin qui s'annonce tragique, bravo au scénario habile. Les jeunes acteurs semblent sortir du "cru" et leur jeux ambigus et disproportionnés souligne leur mal-être et leurs incohérences. Adjani prouve ici qu'en restant simple, on peut-être une Actrice naturelle à l'interprétation redoutable. Regarder sous une jupe peut paraître grossier, regarder sous celle-ci n'est pas désagréable et mérite de s'en rincer l'oeil. L'interprétation de ce qu'on y a vu peut varier d'un regard à l'autre, tant mieux s'il fait réagir, le film aura atteint son unique but..............
Magnifique, enfin un film un peu plus violent et qui remet en question la situation des cités/banlieues françaises. Contrairement à un certain "Entre les Murs", on a un professeur qui pète les plombs, et qui retient en otage neuf élèves de sa classe. S'en suit une évolution du personnage, et une analyse des banlieues délaissées par la France et l'impression du désintéressement des jeunes de l'école après que leurs parents aient travaillé aussi dur pour venir dans cet "Eldorado". Ça donne à réfléchir. On découvre peu à peu l'histoire de chacun, et le pourquoi du comment. Isabelle Adjani, méconnaissable (je n'ai su qu'au générique de fin), joue un de ses meilleurs rôles, tout simplement. Okay, elle joue un peu la donneuse de leçon, mais on a besoin de ça, bordel! La prestation des adolescents est convaincante et leurs réactions peuvent paraître réel. Ensuite on a la mise en scène, très propre fixe, avec quelques travelling assez classe. Excellent film, Bravo!
Le succès médiatique de ce téléfilm représente un phénomène social inquiétant, car le navet de Lilienfeld, minable réalisateur de série Z, véhicule le racisme, l'islamophobie, la stigmatisation des jeunes de banlieue et l'appel à la "self justice". Certes Adjani s'en sort bien, mais tous les personnages sont caricaturaux, les profs comme leurs élèves et les flics. Peut-être cette histoire correspond-elle aux fantasmes de certains profs qui rêvent de flinguer quelques élèves irrespectueux ? Quoi qu'il en soit, l'extrême-droite fasciste et raciste ne s'y est pas trompée et a mis en ligne sur ses sites les scènes les plus racistes. On ne peut que conseiller l'excellente analyse que Mona Chollet a fait de ce film dans Le Monde diplomatique.
voila comment réagirai votre profe de francais si vous lui faisier trop de (petit taquinerie) attention a ne pas poussez les prof a bout ! bon filme dans lequel la prof est confronter a un choix et elle decide de se defoulé et de montrer commen elle voi les chose bon senario et dur de fair un commentair sans fair de spoiler.
Un drame français qui a le mérite de s'attaquer à des problématiques encore taboues, autour de la condition féminine dans les quartiers. Retour gagnant pour Isabelle Adjani, plutôt crédible en prof de banlieue prête à péter les plombs. Quelques invraisemblances dans le scénario, mais la montée en tension est bien rendue. Original.