Entre un racisme latent et des raccourcis ethnico-religieux, le tout sur fond de féminisme convaincu et d'anti-racailles, l'ensemble est une preuve formelle qu'à vouloir faire simpliste, on devient plus extrémiste que les extrémistes eux-mêmes.
Le pire, c'est que l'ensemble est enrobé dans une mise en scène pathétique, où le réal ne réussit pas une seule seconde à donner l'impression d'assister à autre chose que du théâtre filmé. Quand on sort du huis-clos, c'est, de toute manière, pour être confronté à des débiles profonds, du prof qui se croit cool parce qu'il se justifie par le Coran, à la "meilleure amie" qui défend la femme à travers un merveilleux discours du type "elle, au moins, elle baisse pas son froc".
Le pire du pire, le voilà.
C'est insidieux, et pourtant, ça crève les yeux pendant tout le 'film'. Un petit mot, par ici, un petit mot par là. D'autant plus que le réal se plante complètement en utilisant la jupe, longtemps symbole de l'oppression des femmes (interdites de pantalon) comme symbole de libération, le tout avec une classe 100% musulmane, comme si la démonstration allait mieux passer si on réduisait tout à l'Islam.
Mais au final, c'est un bien grand discours pour un film qui, en soit, ne fait qu'expliquer qu'il faut niveler le débat par le bas. Où la vraie culture, c'est de connaitre le vrai nom de Molière, mais pas de comprendre ses textes.
Les jeunes ne sont intéressés que par le foot, le fric et la violence ? On va donc leur filer une bourge cinglée qui file des coups de boule pour calmer ses élèves.
Une merveilleuse leçon d'éducation civique, comme le cinéma français "engagé" sait nous en pondre.
Bourré de clichés jusqu'à l'indigestion, jusqu'au surréalisme, La journée de la jupe voudrait faire indigner le peuple à échelle nationale en survolant complètement le problème à trop brasser large. Remarquez, c'est vrai que c'est quand même bien plus difficile de chercher des causes profondes. Mieux vaut rester surperficiel.
Gerbant.