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Tupois Blagueur
66 abonnés
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3,5
Publiée le 19 octobre 2014
Voilà une cause qui a tout l'air d'être, à première vue, désespérée : essayer d'enseigner à des adolescents issus d'un quartier sensible le respect mutuel et la discipline. Car c'est avant tout cela qu'essaye d'interroger le cinéaste chez le spectateur. Peut-on changer les choses quand tout semble immuable ? Normalement la prof, incarnée par une magnifique Isabelle Adjani à fleur de peau, devrait être considérée comme l'antagoniste : elle prend en otage ses élèves avec une arme et les menace avec. Mais Une discussion s'engage avec un négociateur qui vient de se faire plaquer par sa femme et celui-ci se rend bien compte au bout d'un moment qu'elle a été poussée à bout et qu'elle a pété un plomb. Cette anti-héroïne qui ne sait plus vraiment où elle en est suscite dès le début l'empathie, surtout quand on voit le comportement des élèves envers elle. Dès lors, on ne cessera jamais de la soutenir jusqu'à ce que la prise d'otages se termine de manière tragique. Avec une mise en scène nerveuse, une intrigue bien écrite et des personnages parfois ambivalents, "La Journée de la jupe" nous fait successivement rire, angoisser, devenir tendu, émouvoir, compatir, nous questionner, mais en toujours en laissant scotché le spectateur à son siège. Un vrai moment de cinéma qui ,malheureusement, est très réaliste.
La journée de la jupe commence en force, une petite demi heure de franche nervosité inspirée de certains films de John Carpenter (pour l'enfermement des personnages) et de Sidney Lumet (pour la virulence des dialogues et les tensions sociales). Malheureusement, la suite est vite décevante. Si on excepte des scènes d'action bien assumées telle la rebeuh qui prend le relais de l'enseignante qui craque (une bonne idée de scénario) le film n'est alors une accumulation de poncifs qui agacent très vite. On assiste alors à une énumération des problèmes de société et des racailles de banlieue (viol d'une jeune fille, racisme, influence de la religion, la sexualité, la prison ...) La lassitude arrive trop vite et celle-ci est attisée par le côté "téléfilm de France 3" lors de l'arrivée des CRS et de Podalydès au jeu très convenu avec cette ministre insupportable. Il faut saluer la très belle performance d'Isabelle Adjani, en hystérique touchante et certains des jeunes (surtout les filles) sont très bien. Un film plein de défauts (le scénario tiré par les cheveux avec le jeune à la fin qui croît pouvoir se réfugier en Australie, peu crédible) mais avec un certain savoir faire dès que la scène se limite à la salle de classe, telle une scène de théâtre où on répète du Molière. On est obligé de penser à Entre les murs ou à l'Esquive mais du fait de la faiblesse du scénario, nous sommes loin du niveau de ces films qui n'abordaient jamais de front le problème des banlieues, d'ailleurs le thème était bien plus palpitant.
Un film bouleversant d'une puissance phénoménale où Adjani est au sommet de son art. Lilienfeld décide de s'attaquer à un sujet sensible... sacré défi, d'autant plus dans une période où "Entre les murs" reçoit la Palme d'or pour un film finalement plutôt optimiste. Ici, le propos est désespéré, la violence est implacable, les protagonistes sont radicaux et on se retrouve tout de suite dans une véritable poudrière. Le réalisateur parvient dés les premiers plans à mettre la pression sur le spectateur grâce à une mise en scène très fine et totalement étouffante. Sans même connaître l'histoire, on sent tout de suite que tout cela va mal tourné et le cinéaste maintient toujours son film sur le fil du rasoir, sans jamais tomber dans le spectaculaire. Peut-être veut-il aborder trop de sujets et tombe-t-il un brin dans certains clichés, mais rien n'y fait on est happé, terrifié, bouleversé. Les acteurs sont tous fascinants, les collégiens sont naturels, détestables et réalistes à souhait. Adjani quant à elle est époustouflante de folie et porte sur elle toute la pression de ce personnage. Magnifique.
« La journée de la jupe » est un fiasco. Un huit clos sans tunes caricaturé à l’extrême même s’il faut reconnaître que ces images plates et désordonnées révèlent une finalité plausible vers laquelle se rend un système éducatif à l’agonie.
Pale et mal interprété ce ramassis d’images récupératrices complètement livré à lui-même s’autodétruit dans un suivi inconsistant faisant de ses têtes de ponts, Professeurs, Proviseur, Policiers et ministre de l’éducation nationale des marionnettes risibles annihilés par la débilité de leurs propos.
Il ne suffit pas de prendre de l’extérieur la température d’un milieu social sur le flanc puis de l’offrir à une actrice aux joues surgonflées désirant redorer son blason sans l’assembler de manière crédible et surtout honnête envers un milieu au bord de l’explosion.
Le contenu n’est qu’une mauvaise pièce de théâtre servant la soupe à un élément central hurlant et gesticulant, presque inoffensif dont les élèves comédiens font semblant d’avoir peur afin s’assurer la longévité de cet opus bourré d’extravagances.
Un prof de Français issue de l’émigration tentant de sauver la culture et la laïcité par la force en enseignant Molière à des oisillons barbares récupérés par le coran sans l’avoir lu reste le point fort virtuel d’un sujet hélas traité dans la maladresse et le débordement. Dommage.
Un film français ... mais bien ! C'est malheureusement trop rare. La journée de la jupe dénonce à la fois les conditions et les difficultés rencontrées par les enseignants pour faire leur métier dans des quartiers "sensibles" et aussi une certaine dérive de la société française, notamment concernant les rapports hommes-femmes au travers du prisme de la religion. Excellent film qui dit bien ce qu'il à a dire, sans y aller par quatre chemins. Certaines vérités qu'on n'entend plus, le politiquement correct étant de mise, son énoncées crument et sans langue de bois, pour notre plus grand plaisir. Isabelle Adjani s'en sort bien, les élèves sont convaincants également. Denis Podalydes en négociateur du RAID, quant à lui, peine à trouver le ton juste, d'ailleurs le côté policier du film est à mon avis moins réussi que le côté prise d'otage avec les élèves. On s'étonnera du différend entre le négociateur et son supérieur, ainsi que de l'évocation de ses problèmes de couple qui interfèrent avec les négociations ou encore de l'absence de psychiatre. Cet aspect du film a été négligé et c'est dommage car c'est un travail essentiel du RAID et du GIGN. Un excellent film qui remet les pendules à l'heure, que je regrette de ne pas avoir vu avant malgré quelques faiblesses et invraisemblances (la fin est assez brouillonne) qui ne gâchent toutefois pas notre plaisir.
Quant une prof de Français pète les plombs en plein cours au point de prendre en otage ses élèves, cela donne une toute autre vison du système éducatif ! Très loin de l’image que pouvait nous donner Entre les murs (2008), La Journée de la jupe nous plonge de plein fouet dans une salle de classe où des élèves de divers origines (blacks, blancs, beurs) se déchirent à base d’insultes. Leur prof n’est hélas pas épargnée et va en prendre pour son grade. Las de devoir supporter ce genre de brimades à longueur d’année, elle craque et les prend en otage. Jean-Paul Lilienfeld ne cherche pas à faire du politiquement correcte, on s’en rend compte très rapidement. Pris au cœur de ce cercle infernal et impuissant face à cette descente aux enfers, on reste de marbre, interloqué et surpris de la tournure que prennent les évènements. Si le scénario va trop loin à de nombreuses reprises, on y fera abstraction, face aux excellentes prestations de Isabelle Adjani & Jacky Berroyer.
Pas grand chose à redire sur ce film qui fait clairement réagir. J'ai vu beaucoup de monde le descendre gratuitement à sa sortie mais je ne comprends pas pourquoi. Je ne connaissais pas Adjani avant de voir ce film et je l'ai trouvée excellente dans son rôle, d'un bout à l'autre. L'idée scénaristique peut paraître un peu "grosse" au début, mais en regardant le film j'ai été surpris par le réalisme de la trame. Ceux qui clament que ce film a des connotations racistes à l'égard des jeunes de banlieue n'ont clairement pas compris le film. Si La Journée de la Jupe aborde quelques clichés et montre ce milieu avec beaucoup de pessimisme, il reste cependant positif sur plusieurs points, montrant des élèves touchants et mûrs. Le film aborde des tas de sujets intéressants, notamment la question du respect qui n'a plus beaucoup de sens pour la jeunesse d'aujourd'hui, ou encore la laïcité de l'école en France. Isabelle Adjani fait des merveilles par son jeu assez impressionnant et les autres acteurs, notamment Denis Podalydès, rendent leur personnage attachant. L'humour est aussi très présent, car le pesonnage principal a une belle repartie et certains dialogues sont savoureux. Bref, un bon film choc qui tient en haleine jusqu'au bout. J'ai simplement été déçu de la fin qui a été pour moi complètement en décalage avec le reste du film. Je ne sais pas si Lilienfeld a beaucoup hésité sur le dénouement de son film, mais il y avait certainement mieux à faire que ce truc excessif. Une jolie fin quand même grâce à la musique.
Quand je lis que ce film est rempli de clichés j'ai envie de d'inviter à ces fins critiques dans un établissement ZEP. Pour être enseignant sur zone de remplacement depuis huit ans dans le 93, j'ai rencontré des quantités d'élèves qui vivent dans leurs propres stéréotypes. Où que je suis parti enseigner (ou faire de la garderie), j'ai rencontré des élèves aussi débiles, brisés, analphabètes et sauvages qu'on les voit dans "la journée de la jupe". Ce film est bouleversant parce qu'il met les pieds dans le plat à salades, les salades qu'on nous vends depuis des années à l'éducation nationale, avec des programmes qui ne fonctionnent pas et la demande de falsifier les notes pour que celles-ci ne paraissent pas trop basses. L'école à deux vitesses est une réalité, certains établissements sont des no-man's lands comme on le voit dans cet excellent film. Si vous pensez que l'école se passe encore comme dans "le Petit Nicolas", c'est vous qui êtes coincé dans un stéréotype...
Jean-Paul Lilienfeld a osé, et il a bien fait ! "La journée de la jupe" est un grand film, une oeuvre poignante qui nous met face aux problèmes de notre société avec beaucoup de tact et d'intelligence. Isabelle Adjani, tout comme le reste du casting, est tout à fait crédible. On a droit à pas mal de rebondissements, j'ai acroché de bout en bout. J'aurais bien accordé à cette petite perle du cinéma français une note de 5/5 mais je n'ai pas aimé la fin alors je lui accorde une note de 4,5/5.
La journée de la jupe c'est tous les clichés sur la vie dans les cités mis dans une tranche d'1h30. Rien ne nous est épargné : les armes, le langage, la situation des filles, les viols, les mères béates devant leur caïd de fils, les profs qui craquent...et patati et patata. C'est en quelque sorte Entre les murs sans l'intelligence et l'humanité. C'est aussi un grand numero d'Adjani-coucou-me-revoilà dans un rôle "vous vous rendez compte c'est ce que j'aurais pu devenir, j'ai eu chaud". La première heure ça va mais ensuite ses larmoiements, aboiements, yeux écarquillés, gesticulations, le tout avec une veste blanche qui reste immaculée malgré un tabassage au sol, tout ça donc devient très très fatigant. En prime, ce film qui se veut réaliste montre les agents du RAID comme des abrutis congenitaux, incapables de se sortir d'une operation pas très compliquée, ne pensant qu'à régler leurs comptes ou à pleurnicher sur leur épouse. Ben voyons, c'est bien connu ces gars là sont des amateurs sentimentaux. J'ai eu mal pour ce pauvre Podalydes que d'avoir joué un rôle aussi stupide. En conclusion j'espère que le scenariste et la real n'ont pas été payés très cher car le moins qu'on puisse dire est qu'ils ne se sont pas foulés.
Je suis loin d'être un grand fan d'Adjani. Ici, j'ai été époustouflé par son jeu torturé et un scénario à la hauteur de sa performance. Un film qui va avec son époque, où chacun à sa vision de cette société qui se pourrit de plus en plus et dont tout le monde se fout. Il s'agit d'un documentaire en somme.
LA JOURNEE DE LA JUPE frappe très fort. On ne prend pas le temps de laisser le film s'installer. Et tant mieux. Tout est dans la précipitation, dans la brutalité du propos, avec une tension transmise qui nous crispe au siège, nous fait retenir notre souffle et ne laisse aucun moment dé répits. Isabelle Adjani est à la fois bourreau et victime, consciente et inconsciente de ses actes, dépassée par la génération qui l'entoure, régressive, malsaine, pleine de racailles, fumistes, violeurs de cité, pétasses d'HLM... C'est là que l'on pourrait percevoir l'oeuvre comme quelque chose de facilement et honteusement démago, un anti-film social où l'on répond fermement à la dernière Palme d'Or comme quoi l'éducation nationale n'est plus au bord de la crise de nerfs, elle a les deux pieds dedans, dépassée par les agitations d'ados infectes et d'individus laxistes. LA JOURNEE DE LA JUPE userait t-elle de clichés, de dénonciations répétitives ? Non, on se contente de filmer une prof, partisane des droits de l'homme - dans un cadre où le respect est difficilement inculqué - de la libre expression de chacun, d'une société multiraciale où l'enseignement dans les écoles laïques y est primordiale et perçu comme une alternative pour des gens exposés en permanence au racisme et à l'exclusion. Alors, le film joue surtout avec la pudeur d'une femme usée par des comportements inacceptables de ses élèves, qui clame la laïcité et le respect de la femme. Une féministe engagée dirions-nous, non juste une femme révoltée par cette société où l'individualisme et le manque d'éducation ne fait qu'augmenter. Un appel au secours inapproprié mais qu'on ne peut juger sans pour autant le cautionner. Un huis clos rythmé, jouant avec nos nerfs, interpellant sans cesse notre réflexion; une Isabelle Adjani impressionnante dans ce chef d'oeuvre plus réaliste qu'inpensable, bouleversant de bout en bout.
La journée de la jupe est surprenant, car, avec un début insupportable, peut être par son réalisme, arrive à un semi huis clos intéressant où les rôles s'échangent parfois, comme dans Molière justement. Le malaise de l'école et des quartiers dits populaires est bien retranscrit bien qu'un peu trop caricatural. Isabelle Adjani est pour une fois moins intéressante par sa beauté que par son talent, ça change et Denis Podalydès donne une certaine profondeur ou du moins 'originalité' à ce rôle de flic un peu creux, il faut bien l'admettre. La scène de l'assaut est un peu surréaliste, il est vrai, mais c'est un parti prit dans lequel le film s'engage au fur et à mesure, et je veux bien y adhérer car il m'est idée que dans un espace clos, les émotions se bousculent beaucoup plus rapidement et fort que dans la vie quotidienne. Dans les points positifs, je soulignerai le dernier plan, qui se construit lentement pour se terminer en un tableau d'une grande beauté. Toutefois, le film n'est techniquement et scénaristiquement pas surprenant tout du long, beaucoup de plans très télévisé gâchent par moment le visionnage, ce qui est bien dommage. Mention Bien.
Tiré d'un fait réel, ce film est un petit bijou, mettant en avant la talentueuse Isabelle Adjani. Force, émotion, et sujets tabous sont traités avec justesse et détermination. A voir!