Avec ses 3 premiers films en tant que réalisateur ("XY", "Quatre garçons plein d'avenir" et "HS Hors Service"), on ne peut pas dire que Jean-Paul Lilienfeld ait marqué jusqu'ici l'histoire du cinéma français. Sans doute en sera-t-il autrement avec ce film/téléfilm, marqué par sa tête d'affiche, Isabelle Adjani, et vu par plus de 2 millions de spectateurs lors de son passage sur Arte ! Comme "Entre les murs", auquel on ne peut s'empêcher de penser en voyant "La journée de la jupe", ce film réunira un gros public d'enseignants et sera perçu de façon différente par ce public particulier et les autres, parents d'élèves, élèves ou simplement cinéphiles. Il faut commencer par dire que, globalement, "La journée de la jupe" est quasiment un thriller, c'est-à-dire un film prenant qui laisse assez peu de place à une réflexion immédiate. Lorsqu'à la sortie du film, la réflexion s'installe, on ne peut manquer de trouver l'intrigue quelque peu manichéenne, avec, d'un côté, une prof avec qui on est naturellement en empathie et, de l'autre, les autres profs qui sont presque tous représentés comme des démagos totalement laxistes. Genre prof d'"Entre les murs", justement. Mais revenons au cinéma. La réalisation, est donc, dans le genre thriller, plutôt réussie. Adjani est parfois (souvent) sublime de justesse mais semble, de temps en temps, complètement à côté de la plaque. Jackie Berroyer, d'habitude excellent, n'est pas convaincant dans le rôle du Principal complètement dépassé. Denis Podalydès est excellent dans le rôle d'un policier du RAIS auquel, par ailleurs, on a du mal à croire : trop humain, trop sensible. Malheureusement, on croit beaucoup plus à l'autre policier du RAID, joué par Yann Collette, qui lui, souhaiterait dès le début foncer dans le tas. En résumé : film à voir; on réfléchit après.