Le réalisateur Granier-Deferre ayant connu ses heures de gloire dans les années 80 mais ne s’étant pas remis de son dernier film qui fut un échec. Le revoici donc avec une nouvelle comédie et traitant d’un sujet délicat à adapter au cinéma, ce film malheureusement n’arrive pas à ce dégagé des clichés collant aux films de ce genre mais ne s’apparente tout de même pas à un échec. Le film colle plus à un bon téléfilm (ce que le réalisateur a fait durant quelques années) et ce malgré le casting 4 étoiles aussi prestigieux soit-il, son thème ouvrait aussi les pistes d’une bonne comédie comme on les aime tant certaines situations auraient pu faire rappeler à certains spectateurs leurs propres mariages et pour ceux pas encore mariés de rêver à cette cérémonie. Bien que le thème ne soit pas trop original : mariage bourgeois et confrontation de deux familles avec des personnages tout aussi loufoques les uns que les autres. On a ainsi le droit à un prêtre qui bâcle volontairement la cérémonie car il revoit son amour de jeunesse ressurgir, une sœur rebelle qui tombe amoureuse de la sœur de la mariée, les belles-mères assez spéciales, bref plein de personnages aussi étranges qui appuie l’histoire et bien que certains thèmes puissent faire grincer des dents certains spectateurs : mariage d’un prêtre, moquerie d’handicapée, on est surpris et gêné d’en rire.
Le tout interprété par des acteurs qui s’en tirent avec les honneurs, Clémence Pésy et Jérémie Rénier s’en sortent très bien, pour ce qui est du reste Christophe Alévèque est amusant, lui qu’on voit si peut au cinéma, Julie Depardieu dont il aurait été amusant de la voir dans un autre type de rôle que celui-ci, l’employer ainsi à contre-emploi afin d’obtenir la bonne surprise du film, bien que sa prestation est tout à fait correct ici. Avec un casting pareil on aurait donc aimé plus de fantaisie de la part du réalisateur au lieu de cela, il ne s’autorise pas à aller au bout de choses, les quelques scènes intéressantes sortant du lot et étant vraiment réussi : à savoir drôle et bien interprété sont très vites aplaties par la multitude de clichés présent dans le film : les discours à deux balles et un peu trop simplistes de nos jours : soyez heureux et restez vous-même.
On reconnait que le réalisateur/auteur arrive grâce à ce mariage, à dépeindre une palette de personnages atypiques tous les uns que les autres, comme la patriarche cachotière, les sœurs ennemies… bref en rajoutant en plus le rôle du prêtre je-m’en-foutiste, vous obtiendrez un film dans la lignée d’un des précédents films du réalisateur : Que les gros salaires lèvent le doigt !, on a donc certes droit à des personnages réalistes dont certains spectateurs retrouveront un membre de la famille dotés d’un grand cynisme qui n’est pas pour nous déplaire. Plein de bouleversements vont faire que l’on va prendre plaisir à suivre ce mariage qui se révélera être un exutoire, on prend plaisir à les voir évoluer, chuter et le tout interpréter par d’illustre comédien Danille Darieux qui est superbe dans ce film et dont sa prestance et son charisme illumine les scènes où elle intervient, Jean-Pierre Marielle… bref tout une panoplie de grands acteurs ou de ce en devenir qui fait que le film Pièce montée n’est pas si mauvais que cela, la confrontation de génération d’acteurs étant aussi un beau spectacle apparentière à ne pas louper.
Pour ce qui est du résultat final ne jetons pas directement la pierre au réalisateur/auteur, Pièce montée est une adaptation d’un roman de Blandine Le Callet minimisant ainsi les possibilités de libertés, ainsi on aperçoit quelques moments de creux, quelques séquences bancales voir complètement hors sujet dans le cours de l’histoire. Comme le début qui est tout simplement inutile tant on apprendra mieux sur les personnages durant la cérémonie qu’avant caractérisé par la première partie. Rien qu’à voir la scène dans le restaurant qui restera tout simplement inutile.
Alors certes le réalisateur tire parfois trop souvent le film vers la morosité et un mélange des genres pas toujours maitrisé, mais derrière l’aspect général Vaudeville du film se cache tout de même une belle histoire d’amour porté par Marielle et Darrieux, on ne peut ainsi pas rester insensible à ce duo.
critique sur:cthiboy.blogs.allocine.fr