La Loi de Murphy est le premier long métrage de Christophe Campos. Après des études de publicité et de commerce, ce dernier a débuté sa carrière dans l'audiovisuel comme assistant réalisateur pour une émission diffusée sur Canal +, Avance sur image, qui a débouché sur L'Oeil du cyclone. " J'ai réalisé " L'Oeil du cyclone " pendant plusieurs années, confie le cinéaste. J'ai ensuite été remarqué par Bandit, la société de production de Jean-Baptiste Mondino : j'ai fait des clips et des pubs. J'ai travaillé pour Quad. Ensuite, j'ai réalisé 3 ou 4 courts-métrages tout en continuant à travailler pour Canal + sur " Les Guignols ", pour Omar et Fred et pour les programmes courts de la chaîne. A ce moment-là je me suis lancé sur mon premier long métrage. Mais mon background c'est pub, clips et télé ! "
Pour Christophe Campos, l'expression La Loi de Murphy évoque " la loi de l'emmerdement maximum ". " Par exemple, ce matin tu prends ton vélo. Eh bien, il va être dégonflé, tu vas avoir des pavés et le vent dans la tronche, confie le réalisateur. C'est une accumulation de galères inévitables ! C'est pareil quand tu es sur l'autoroute sur la file qui n'avance pas. Pour le film, l'idée était de partir d'un type proche de la fin de ses emmerdes. Mais elles vont toutes s'agglutiner et l'empêcher de réaliser son but. La Loi de Murphy, c'est l'addition d'emmerdes ! "
Dans La Loi de Murphy, Christophe Campos a souhaité mélanger trois styles visuels. " Ce sont mes influences principales. Premièrement, j'ai puisé dans les films français des années 70 de Georges Lautner, confie le réalisateur. Deuxièmement, il y a des clins d'oeil aux séries télévisées américaines. J'ai regardé des épisodes de séries comme Urgences, Lost, les disparus, Prison Break ou Grey's Anatomy. Je voulais m'inspirer de la façon dont les plans sont filmés, caméra à l'épaule. Les téléspectateurs sont habitués à ce que ça bouge, à ce qu'on ait un point de vue de l'intérieur. Sinon, à part Scrubs, qui est un peu trash, les séries américaines sont souvent épurées et froides. Je voulais quelque chose d'un peu sale et de français ! Enfin troisièmement, je fais référence aux films de Guy Ritchie. "
Parmi les films américains ou français qui ont été pris en référence par Christophe Campos, citons Serpico, les films de la Blaxploitation ou de Mario Van Peebles. " J'adore les films de zombies, qu'il s'agisse de l'univers de George A. Romero ou de Shaun of the Dead, confie le réalisateur. J'aime Le Crime farpait d'Álex de la Iglesia. Il y a aussi une référence non voulue au personnage de Requin dans James Bond. J'ai découvert un acteur dans une pub anglaise pour l'écologie. Je l'ai trouvé hallucinant. On m'a dit qu'il était français. Je l'ai fait jouer. Ensuite, on m'a beaucoup dit qu'il ressemblait à Requin. J'ai trouvé génial d'avoir ce genre de clin d'oeil ! Enfin, il y a aussi une référence à Starsky et Hutch pour la scène avec Omar dans la voiture juste après le braquage. Dans les années 70, je regardais cette série le dimanche après-midi. Du coup, on a Antonio Fargas alias Huggy les bons tuyaux dans le film ! "
Dans ce film, Fred Testot a la particularité de jouer quatre rôles différents : le responsable de la morgue, le réceptionniste de l'hôtel, le candidat du jeu télévisé et le père de Luciano. " Quand je lui ai parlé du projet, j'ai évoqué les personnages joués par Peter Sellers dans Docteur Folamour de Stanley Kubrick, confie le réalisateur. L'idée de camper 4 personnages qui n'ont pas de rapport avec l'intrigue l'a amusé ! Il adore se déguiser et prendre des voix différentes. De plus, il n'avait pas envie que le duo Omar et Fred vampirise le film. Fred a mis des faux nez. On a fait appel à la maquilleuse qui travaille avec Jonathan Lambert sur l'émission de Laurent Ruquier. On l'appelait " Le caméléon " ! Ce serait à refaire, je lui donnerais le rôle d'un mec plus impliqué dans l'histoire des diamants volés façon Mission : Impossible. "
Christophe Campos raconte comment il est parvenu à obtenir la participation amicale d'Antonio Fargas, alias Huggy Les Bons Tuyaux dans Starsky et Hutch : " J'avais vu qu'Antonio Fargas tournait dans des clips de funk à Los Angeles. Mon premier assistant réalisateur m'a dit qu'il avait un agent en France. J'étais halluciné. Il a enquêté. Le temps a passé et il a fini par me dire : "Antonio Fargas, c'est possible ! ". La production pensait qu'il allait exploser le budget. En fait, il est venu en avion en classe éco. La grande classe ! Ensuite, on l'a chouchouté. Quand il est arrivé à l'hôtel, il m'a serré dans ses bras. Ça a été un grand moment ! Ça été super de travailler avec lui. Avec les autres comédiens il a été génial. Il avait énormément réfléchi à son rôle. L'idée qu'il soit juif de Brooklyn est venue de lui. "
La Loi de Murphy s'est initialement intitulé Diamants sur ordonnance puis A bloc.
Le tournage a débuté le 26 janvier 2009 et s'est déroulé durant 6 semaines entre Paris et Angoulême.