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Un visiteur
5,0
Publiée le 17 avril 2009
Contrairement à ce que le titre pourrait laisser croire, le film n'est pas centré sur la dimension "livre Guiness de l'évasion".. Plutôt que les performances (tout à fait exceptionnelles d'ailleurs..) d'homme d'action de Vaujour, il s'occupe du fond, c'est à dire de sa vie intérieure, du pourquoi de sa rebellion contre la société, et de sa "quête de sens" comme dit l'intéressé. On n'a pas l'habitude de parler de cette dimension des braqueurs.. Un film différent donc. Et un film qui conduit à ce qu'il y a de plus essentiel ici bas. A voir!
Là où l'on s'attendrait à être fasciné par le personnage, on voit un homme incapable de se poser autrement qu'en victime, propos soutenu avec ferveur par la réalisatrice. Les seules victimes de cette folle aventure sont lui et ses proches. Un manque terrible de distance empêche la réalisatrice d'interroger la déviance du hors-la-loi. Comme Jamila, elle semble être tombée amoureuse.
27 ans de prison marqué par 5 cavales dont une digne d’une production Hollywoodienne (s’échappant de la prison de la Santé en 1986 à bord d’un hélicoptère !!). Michel Vaujour aura rythmé les JT entre les années 80 & 90, libéré depuis 2003, il se livre face caméra et répond aux questions de Fabienne Godet. C’est un homme simple, très intelligent, las d’une vie de bandit et encore très émotif lorsqu’il évoque ses souvenirs avec ses copains, les vrais. Ce n’est pas une confession, plutôt un témoignage de ce qu’il a vécu ou plutôt enduré, entre ces quatre murs où chacune de ses pensées rebondissaient aux quatre coins de la pièce. Transféré dans le QHS (Quartier de haute Sécurité) à l’âge de 24 ans, Michel Vaujour n’était pas un prisonnier comme les autres. Fabienne Godet lui donne la parole, ainsi qu’à ses amis et sa famille. Son témoignage passionne tout au long, grâce à une mise en scène dénuée de tout artifice, à la manière de Raymond Depardon ou comme le faisait si bien l’émission Strip-Tease.
Manque de recul dans cette longue interview dans la quelle Vaujour se raconte avec un talent certain, mais en ne dévoilant que ce qu'il veut de sa vie passée. Ce documentaire aurait gagné encore en intérêt à être plus fouillé. Tel que, c'est quand même une confession passionnante - dans un autre contexte familial (le sien étant rien moins qu'épanouissant !) ce garçon sensible (bien qu'il s'en défende) et remarquablement intelligent aurait pu avoir un tout autre destin ; sa seule école, ce fut la prison, qui a fini de le "sculpter" en rebelle, mais lui a aussi offert l'opportunité de se choisir une vraie famille (son "frère" Gilles, ses femmes) : il y a gagné une vie de marginal, de hors-la-loi magnifique (5 évasions réussies), mais que de douleur ! Son soliloque obsessionnel sur l'enfermement donne à voir un témoignage bouleversant, dans une langue d'une grande richesse, et qui a des accents dépassant largement les souvenirs bornés du malfrat : c'est de condition humaine qu'il est ici question.
Ce documentaire d'une rare intensité est une véritable surprise. On est littéralement pris dans le récit de la vie de cet homme qui ne cesse d'interroger le sens de son existence sans détour et par des moyens dont peu de personnes en seraient sorties vivantes. Ce témoignage est captivant. On ne voit pas passer les 1h50.
Un film coup de poing qui fait réfléchir et qui est chargé d'une grande force émotionnelle. Je ne m'attendais pas à être aussi secoué par les descriptions des QHS faites par Michel Vaujour qui dégage tant d'humanité et pour lequel on ne peut éprouver que de l'empathie. Bravo la réalisatrice!
Un grosse déception que ce biopic sur Michel Vaujour, l'homme qui s'évada 5 fois de prison (dont une fois de la Santé en hélico, qui dit mieux ?). On pouvait s'attendre à un documentaire intéressant tant l'homme doit avoir des choses à raconter mais au final on s'ennuie très vite, Vaujour racontant inlassablement la même chose de sa voix monocorde si bien qu'au bout de 10 minutes tout ou presque a été dit. Il ne se remet pas non plus en cause une seule fois (à moins qu'il ne l'ai fait durant le 1/4 d'heure où je me suis endormi) ce qui est assez gênant, à l'entendre l'ancien braqueur qu'il était a presque été victime d'un système qui le dépasse, ce qui n'est peut-être pas totalement faux mais un peu simpliste. Enfin d'un point de vue méthodologique, Fabienne Godet trébuche méchamment puisqu'elle n'a aucun recul sur son sujet qui donne l'impression de la happer complètement, le réalisateur étant Vaujour lui-même. Le film est d'ailleurs dédié à sa compagne Jamila comme si le générique échappait lui aussi à sa réalisatrice. Un film inintéressant car plus proche d'un monologue horriblement long que d'un vrai travail documentaire.
Témoignage bouleversant, vraiment, ou "comment un homme intelligent et sensible peut , à un moment donné, basculer d'un côté... ou de l'autre ?". Ce documentaire et Michel Vaujour sont honnêtes, du début à la fin. L'immense force de ce témoignage bouscule toutes les idées reçues, et, paradoxalement, est aussi efficace qu'un discours du Dalai Lama (ceux qui l'ont vu ne seront pas choqués par le parallèle). Ce documentaire a une réelle valeur pédagogique. Je lui souhaite d'être vu par le plus grand nombre, jeunes et moins jeunes.
Curieuse idée que de sortir en salles cette très très très longue interview d'un homme pas vraiment causant, et qui semble n'avoir retenu de ses 17 années de prison qu'un “c'est dur d'être enfermé” qu'il répète à intervalle régulier. Plus intéressant sans doute pour le rapport de fascination que sa réalisatrice entretient avec cet ex-mauvais garçon devenu un homme au regard éteint, très loin du héros médiatique qu'il fut après sa cavale en hélicoptère, ce film laisse parfois entrevoir de beaux moments, comme ces plans où elle suit Vaujour à distance, aux lisières brumeuses d'une forêt, écoutant dans une aube brumeuse le brame des cerfs, et observant les animaux sauvages se glissant entre les fourrés (on voit un renard qui passe en douce, comme un joli rappel du fugitif que Vaujour fut toute sa vie). Car dans ces entretiens longs et répétitifs, où on apprend pas grand chose de cet homme secret si ce n'est sa passion de jeunesse pour les animaux, il aurait été pourtant captivant de creuser cette affection d'un enfant pour les animaux sauvages, corbeaux, rapaces... (on pense au KES de Ken Loach), et la manière dont elle fut gâchée par une vie de révolte inféconde.
Le seul titre invite déjà à la réflexion : pourquoi "ne me libérez pas" ? Le documentaire, lui, plonge au cœur du vécu et des motivations d’un homme incarcéré 27 ans, évadé 5 fois et repris à chaque fois. Comme s’il y avait là quelque défi à relever. Personnage entier et inaliénable, doué d’un caractère en acier, Michel Vaujour force l’admiration par son regard lucide sur la vie, sa générosité à l’égard des autres, et la sagesse qu’il a acquise pendant ses 17 ans d’isolement dans un bloc de béton de 9m². Ni plaidoyer ni propos intimiste, le film progresse sobrement, livrant l’authenticité et la simplicité d’un homme resté fidèle à lui-même jusque dans la plus sombre adversité. Il ne demande rien. Il raconte et commente les étapes et les choix qui l’ont conduit à évoluer de différentes façons. On salue la confiance qui a su s’installer entre Michel Vaujour et Fabienne Godet, et on s’enrichit au passage sur la question humaine. Le fil conducteur est un inaltérable amour de la liberté, vis à vis des schémas sociaux compris, et une systématique remise en situation d’émancipation.
Ne me libérez pas c'est exactement l'anti Mesrine. Dans Mesrine ça montre, ça démontre, ça vrombit, ça braille, ça défouraille. Ca permet à Cassel de s'assurer un Cesar bien normé. Dans Ne me libérez pas on ne donne à voir que des paysages et quelques visages dont celui de Michel Vaujour. Et on entend celui-ci dire sa vie avec des mots extrêmement précis, extrêmement pertinents, on l'entend ne pas glorifier ni renier ses personnalités passées. On est aux antipodes du spectacle. Il n'y a pas d'acteurs, pas de reconstitution grandiloquente. Juste quelques images d'archive et une personne au parcours proprement hors norme. Une personne qui, ça ne fait aucun doute, est un grand yogi.
Petite annonce : sujet en or, personnalité cinématographique à 100% cherche réalisateur-trice avec au moins 3 mois d'expérience, ayant la gentillesse de couper ses questions au montage SVP! plus un cadreur avec un minimum de gout, un monteur (tout court) et un producteur capable d'accompagner un projet. PS : Je me suis chargée de m'évader de la salle à la moitié du film et j'ai pas été la seule...
Une vraie claque d'émotion et de vie! On craint la lourdeur de la prison, la haine d'un homme qu'on imagine brisé par 30 ans de détention et de cavale... et on rencontre une très belle âme, pétrie de bon sens, de malice et de générosité. On ressort de ce film particulièrement ému, par le parcours unique de Vaujour bien sûr, mais surtout pour tout ce qu'il révèle de notre propre vie. Bravo pour la mise en scène - honnête et brute, à fleur de peau et au plus proche de son sujet.
Un témoignage touchant et poignant. Toutes les prises de parole sont sincères, et rien n'est caché. La BO qui accompagne le film est somptueuse (du piano et de la guitare). J'ai apprécié le coté "confession intime", voir même à certain moment cette impression de regarder un épisode de l'émission streap-tease.