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schemaman
17 abonnés
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5,0
Publiée le 26 avril 2009
Il existe désormais dans nos pays une part très faible voire inexistante laissée à la liberté de la presse et la liberté d'expression tout simplement. Il faut voir ce film non seulement pour apprendre des choses mais encore soutenir l'action de ceux qui se défendent avec courage pour ces droits fondamentaux bafoués de même qu'il faut soutenir l'action des Reporter Sans Frontière, Amnesty, Human Rights Watch et autre ACAT (Action des Chrétiens pour l'Abolition de la Torture). Bravo à Hollman Morris, il existe très peu de journaliste ayant son courage ET la possibilité de l'exercer (ce qu'il n'a plus par force).
Le nombre d'étoiles signifie peu de choses pour un tel document dont l'intérêt va bien au-delà d'une quelconque notation. L'important c'est que le travail du journaliste colombien Hollman Morris soit connu du plus grand nombre et que la notoriété le protège des menaces de mort qui pèsent sur lui. Qu'a-t-il donc fait pour devenir un homme à abattre? Tout simplement son métier avec conscience et sans concession. Il a montré le sort des paysans qui cultivent la coca parce qu'il faut bien gagner de quoi vivre et qu'on ne leur propose rien de mieux. Il a filmé l'armée colombienne qui brûle les champs de drogue mais aussi les cultures vivrières et, tant qu'elle y est, les maisons des cultivateurs! Et que deviennent ces gens dépouillés de tout? Ils sont "déplacés", émigrent vers des pays guère mieux lotis que le leur ou vont grossir les rangs de la guerilla, vous savez, celle dont on a tant parlée à propos d'une certaine franco-colombienne! Car la Colombie est un pays en guerre, les groupes paramilitaires de tout poil se livrent à toutes sortes d'exactions en toute impunité et Hollman Morris s'efforce de le faire comprendre à ses compatriotes dont la majorité reste bien indifférente... Il leur montre pourtant aussi dans son émission télévisée "Contravia" (A contre-courant) les charniers qu'on exhume un peu partout et où des mères tentent de repérer les restes de leurs fils "disparus" sans laisser de traces. Il révèle encore le quotidien angoissant de sa famille, une femme et deux jeunes enfants qui se déplacent avec leur garde du corps. L'action de cet homme pose le problème du rôle du journaliste dans notre société : témoin neutre ou éveilleur de consciences? On songe au roman de Pérez-Reverte, "Le peintre de batailles", dont le héros photographe de guerre avait choisi de ne pas s'engager. Morris est plus généreux ou simplement plus humain, il met sa propre vie dans la balance pour dévoiler la sombre réalité de son pays afin que nul ne puisse dire : "Je ne savais pas!".
Toute la valeur du film est dans ce qu’il dénonce d’une réalité qu’on ne devrait pas ignorer mais qu’on ignore ou, pire encore, qu’on justifie. Bravo pour Hollman Morris qui est la cible directe des attaques de notre populaire président mafieux.
Vu en avant-première. C'est une grande claque!!! Le portrait de ce résistant de l'information est bouleversant et nous rappelle que le combat, c'est l'espoir.
Un film indispensable. Un journaliste, un citoyen qui prend le risque de nous montrer ce que le pouvoir nous cache, ce qui dérange. Une leçon de journalisme, qui pose les questions justes.