C'est intéressant de voir un film de grand réalisateur et de constater qu'on s'y ennuie fichtrement.
Nul n'est obligé d'adorer Mozart !
De ce CARMEN JONES, je ne retiens que l'audace nécessaire de faire un film uniquement joué par des comédien·ne·s à la peau noire (en 1954), une sensualité visible, et une réalisation "compétente".
Tout le reste ne m'accroche pas: le thème (l'amour c'est très compliqué), la musique, la manière dont c'est chanté (play-back bien fichu, mais visible, donc je ne crois pas au fait que les voix viennent de l'intérieur des corps. Les voix ne sont d'ailleurs pas celles des comédien·ne·s. Du coup, la chanson la plus émouvante est celle chantée par Cindy Lou "dans sa tête", lèvres fermées).
Il me semble ne voir que des artifices. Bellafonte, apparemment complètement amoureux de Cindy Lou, la plaque en quelques heures pour la "fascinante" Carmen et est prêt à donner du poing ou du couteau contre les militaires, les policiers, un champion de boxe, pour ne pas la perdre. Donc il en prend plein la tronche, mais finit, dans un accès de rage amoureuse, par étrangler Carmen en... 9 secondes ! (J'ai calculé).
Mon impression générale est que Préminger a saisi un sujet racoleur et spectaculaire, sans intérêt, et y a mis sa compétence de réalisateur. La compétence, effectivement, y est, mais quel ennui !
Tout ça, à part la couleur de peau et quelques scènes sensuelles, me semble très conventionnel.