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Estonius
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5,0
Publiée le 9 août 2016
Il y a trop de tristes sires qui se croit autorisés à dénaturer les œuvres lyriques en n'en conservant que la musique (et en plus c'est à la mode) que c'est avec appréhension que je me suis décidé à visionner ce "Carmen Jones". Bien m'en a pris. C'est tout simplement magnifique. L'esprit de l'opéra de Bizet (et donc de la nouvelle de Mérimée) est parfaitement respectée puisqu'on nous montre une femme qui se déclare libre de faire ce qu'elle veut de son corps. Dorothy Dandridge dans le rôle Carmen y est éblouissante, c'est parfaitement réalisé, bien filmé avec des couleurs somptueuses, on ne s'y ennuie jamais. Bref c'est un chef d'œuvre. Bien sûr on peut toujours chipoter et trouver par exemple que la scène des cartes ne sert à rien (comme dans l'opéra d'ailleurs) mais non, c'est un chef d'œuvre, alors on ne chipote pas.
Transposition à une époque quasi-contemporaine du film de "Carmen" qui doit autant à l'opéra de Bizet qu'à la comédie musicale d'Oscar Hammerstein avec une distribution composée exclusivement d'afro-américains. Le générique d'ouverture de Saul Bass est étonnant de modernité, la photographie en couleurs est superbe et Preminger est loin d'être un manche pour ce qui est de se servir du format Cinémascope, en témoigne surtout les scènes avec beaucoup de figuration. Au niveau musical, on voit que le réalisateur veut fortement marquer sa différence en s'éloignant considérablement des numéros dansés et ayant fortement recours au montage de la comédie musicale hollywoodienne habituelle, en filmant simplement, voir même un peu statiquement, ses comédiens en train de chanter sur des variations musicales de Bizet. La mentalité des protagonistes par ailleurs avancent sur ces variations musicales. Ces partis-pris de mise en scène sont intéressants mais nuisent beaucoup à l'intensité et à l'émotion du film. Cependant la comédienne Dorothy Dandridge (qui n'a pas volé sa nomination à l'Oscar qu'elle aurait beaucoup plus mérité que Grace Kelly !!!) brille dans chaque scène dans laquelle elle apparaît par son élégance, sa grande beauté et sa forte sensualité (aidé il est vrai par une mise en scène audacieuse sur ce plan !!!) et est certainement le coeur même du film.
Pas vraiment convaincu. Ça n'apporte rien. Au contraire ça élague. C'est du digest. C'est mal chanté. La dramaturgie n'est pas explicite. On y trouve même un peu d'humour. Et le pire c'est la musique de Bizet derrière les dialogues quand ce ne sont pas des airs principaux.... Sacrilège......
Cela commence vraiment bien ,du cinema musical qui bouge et qui chante et puis tout doucement le film s'alourdit pour finir en opéra filmé ce qui n'a pas lieu d'être.Preminger est parfois pesant,c'est un de ses défauts mais ici dans un drame musical cela devient génant.Il reste bien sur de grands moments comme l'arrivée du champion de boxe ou le morceau à 4 voix puis à 5 qui précéde le depart à Chicago.Carmen est trés attirante, dynamique et sa sensualité ne se départit jamais mais ce n'est pas suffisant pour jouer dans la cour des grands...Donen,Minnelli,Walters,Berkeley et quelques autres semblent indéboulonnables dans ce genre cinématographique. Nous ne sommes pas au théatre, il est necessaire que les personnages nous touchent et que chacun d’eux provoquent une émotion chez les cinéphiles. Si ce n’est pas le cas même la plus belle des mises en scènes tombe à plat, il ne reste que de l’admiration. Pourquoi ici ? C’est justement sur ce point que tout se joue. Carmen et jo qui sont ont un destin tragique quasiment écrit d’avance devraient nous émouvoir aux larmes. Or personne ne pleure ? Ne restent que le spectacle,la magnifique musique,la couleur mais tout demeure collé à l’écran...Où est le cinéma, tel que le serait un tout petit bout de McCarey par exemple?
Interdit en France suite au procès fait par les héritiers des librettistes -Meilhac et Halévy-de l'opéra de Bizet, il a fallu que le livret tombe dans le domaine public pour qu'on puisse voir enfin cette fameuse Carmen "noire". Hélas, cet ouvrage hybride a peut être fait un 'musical" honorable à Broadway, mais au cinéma, c'est pitoyable et il eut mieux valu laisser tomber aussi la musique de Bizet que Belafonte est incapable de chanter et qui est totalement saugrenue dans ce contexte. Belafonte est d'une fadeur absolue, Dandridge est médiocre et tout l'environnement est celui d'une opérette ringarde. Comme quoi on peut constater, une fois encore, que Preminger n'est pas un aussi grand réalisateur qu'on le dit!
Broadway qui transpose le flamboyant opéra de Bizet dans le Sud noir américain. Le film est myhtique. Il figure même dans la liste des 1001 films à voir avant de mourir ! Le livret de Oscar Hammerstein, la sensualité de Dorothy Dandridge dans le rôle titre, l'utilisation audacieuse du Scope par Preminger sont entrés dans la légende. Pourtant, en voyant, près de soixante plus tard le film dans une petite salle du 5ème, j'avoue avoir été un peu déçu. La faute au doublage maladroit des acteurs pendant les passages chantés ? aux paroles américaines sur les airs archi-connus de Bizet ("Love's a baby that grows up wild" sonne quand même moins bien que "L'amour est enfant de bôhème") ? aux déshabillés de Dorothy Dandridge qui à l'époque avaient agité les ligues de vertu mais semble bien innocents aujourd'hui ? Surtout je ne comprends pas en quoi est si fascinant le fait de transposer Carmen dans le Sud américain. A ce compte là pourquoi pas Carmen chez les Inuits ? ou Carmen chez les Indiens Navajos ?
Pas mal du tout, la fin est un peu trop longue, mais le film arrive à nous porter. Les musiques ponctuant et caractérisant les séquences et les personnages sont très dansants et les chants sont prenant bien que certains sont un peu forcés et frôlent l’opéra. La mise en scène est théâtrale, parfois bien dosée, parfois un peu trop théâtrale. Le scénario est assez intéressant mais les personnages ont une évolution un peu étrange, et ne collent pas avec leur personnalité présentée. Ça reste un film à voir, et à conseiller.
Un musical réalisé par le grand Otto Preminger. Les voix sont superbes et la mise en scène est dynamique et joyeuse malgré le drame qui couve, quand une femme Carmen s'affranchit des règles et convie à l'amour libre. Un thème universel qui s'affranchit des tabous.
C'est intéressant de voir un film de grand réalisateur et de constater qu'on s'y ennuie fichtrement. Nul n'est obligé d'adorer Mozart ! De ce CARMEN JONES, je ne retiens que l'audace nécessaire de faire un film uniquement joué par des comédien·ne·s à la peau noire (en 1954), une sensualité visible, et une réalisation "compétente". Tout le reste ne m'accroche pas: le thème (l'amour c'est très compliqué), la musique, la manière dont c'est chanté (play-back bien fichu, mais visible, donc je ne crois pas au fait que les voix viennent de l'intérieur des corps. Les voix ne sont d'ailleurs pas celles des comédien·ne·s. Du coup, la chanson la plus émouvante est celle chantée par Cindy Lou "dans sa tête", lèvres fermées). Il me semble ne voir que des artifices. Bellafonte, apparemment complètement amoureux de Cindy Lou, la plaque en quelques heures pour la "fascinante" Carmen et est prêt à donner du poing ou du couteau contre les militaires, les policiers, un champion de boxe, pour ne pas la perdre. Donc il en prend plein la tronche, mais finit, dans un accès de rage amoureuse, par étrangler Carmen en... 9 secondes ! (J'ai calculé). Mon impression générale est que Préminger a saisi un sujet racoleur et spectaculaire, sans intérêt, et y a mis sa compétence de réalisateur. La compétence, effectivement, y est, mais quel ennui ! Tout ça, à part la couleur de peau et quelques scènes sensuelles, me semble très conventionnel.