Un film original, qui prend aux tripes grâce à la simplicité de sa réalisation, aux thèmes abordés et à l'interprétation impeccable des acteurs. Pour un premier film c'est une véritable surprise et un vrai succès. Ça sent l’expérience, ça sent le souiller, ça sent le cinéma, comme on en voit peu en France!
C'est long et confus; je n'ai pas aimé. Dinara Drukarova est excellente. Ce n'est pas suffisant pour donner un semblant d'unité à cer imbroglio. Pour le final, la réalisatrice en a trop fait. Avec deux histoires au lieu de deux, le film aurait mieux passé la rampe.
Ce qui frappe d'emblée à la vision de ce film, c'est l'extraordinaire honnêteté et sincérité de la réalisatrice dans sa démarche. Elle ne cède rien, ne concède rien dans les portraits qu'elle dresse de ces trois destins qui finissent par se croiser tant dans la crudité de ses portraits que dans la force des valeurs de plan ou des mouvements de caméra qu'elle utilise. Ambigus dans leur fonctionnement, aucun de ses personnages n'est manichéen démontrant chacun leurs limites, leurs faiblesses mais aussi leur formidable énergie et leur détermination à retrouver leur dignité. Par une construction narrative très sophistiquée et étrangement naturelle, Léa Fehner parvient, malgré la sécheresse des rapports, à nous bouleverser et ce, malgré quelques maladresses dans sa manière de laisser quelques scènes s'éterniser inutilement. On saura gré à tous ses interprètes de s'être donné aussi viscéralement et aussi sincèrement que leur réalisatrice.
Pour un premier long métrage, la jeune réalisatrice frappe très fort ! Film captivant du début à la fin, superbe ambiance, les acteurs sont excellent, les trois portraits sont passionant, belle bande son, excellente réalisation, très belle maitrise ! Film superbe en tout point ! un grand bravo à Léa Fenher. Il est vraiment dommage que le film n'est pas était mieux distribué, car le film aurait mérité d'être vu par beaucoup de monde. Un grand film, LE meilleur film français de l'année 2009 ! (Bien au dessus de "Un prophète" de Jacques Audiard de mon point de vue) Si vous en avez l'occasion, aller le voir, le film vaut vraiment le coup d'être vu ! Très belle surprise.
Film dur et intense à la fois sur des moments de vie de différents personnages, avec comme seul lien le parloir d'une prison. De bons jeux d'acteurs, de beaux cadrages et de belles lumières. Bravo pour ce premier film, hâte de voir les prochains. A voir Absolument!!
Premier long-métrage et déjà, les signes d'une réalisatrice prometteuse à suivre de près ! Une oeuvre chorale dans laquelle trois destins que tout oppose vont pourtant finir par se réunir dans un seul et même endroit, le parloir d'une prison. Entre le livreur à la dèche qui accepte de prendre la place d'un autre en prison, la mère de famille anéantie qui cherche à comprendre afin de faire le deuil de son fils ou encore cette adolescente insouciante qui s'éprend d'une petite frappe. Tous sont remarquablement dépeints, tous vivent dans une solitude pesante, en échec social ou un mal de vivre dont ils espèrent trouver réponse au sein du parloir. Une réalisation riche où fourmille moult idées à travers des portraits saisissants et marquants (mention spéciale à Reda Kateb). Un premier film prometteur pour la suite, saisissant et criant de réalisme.
Une trentaine de personnes dans la salle et pas une qui se lève au générique de fin!!! A juste de titre pour ce film au titre si juste, qui ne s'affiche pas sur les colonnes morris mais que l'on découvre en lisant les pages du web, de magazines ou des bouches des amis de bon gout.
Cette vision unique de l'extérieur de l'univers carcéral est aussi puissante que l'intérieur vu par Audiard il y a quelques mois. Moins coup de poing mais une aiguille sensible qui entre en vous avec lenteur et profondeur en meme temps que l'on s'habitue à la detresse des visages de ceux qui attendent avec force à l'extérieur, qui veulent comprendre, ou grandir.
D'où bien sur une palette d'acteurs épatants, comme Vincent Rotters bien loin d'etre bichonné par Vanessa Paradis comme à ses débuts. Et surtout on y retrouve Reda Kateb, le gitan du Prophète d'Audiard, déjà époustouflant dans son role de racaille de cité dans la Saison 2 d'Engrenages. L'élasticité de son visage et de son corps, qui traverse tous les états, de la fragilité à la dureté et montre qu'il n'est pas cantonné à faire le voyou.
Le silence de la patience règne jusque dans le ciel de Marseille. Quelques notes de piano accompagnant les petites phrases à voix basse abassourdissent le spectateur.
Le polar français c'est Jacques Audiard . . . et aussi Léa Fehner. Bravo.
Acteurs particulièrement crédibles alors que les rôles sont très dans le pathos, réalisation et prise de vues des personnages maîtrisées (sauf peut-être les premières scènes). Un vrai grand premier film français, à voir absolument.
Film prenant par son scénario avant tout, très riche et profond en sentiments . Ces trois histoires sont bien filmées, même si le film est un peu long , surtout au démarrage . On se laisse néammoins emporter par le talent déjà prometteur de sa réalisatrice, à qui je prédis un bel avenir . le film repose avant tout sur les épaules de ce jeune paumé de la vie ( Stéphane ) qui va devoir faire un choix douloureux et lourd de conséquences ( admirable prestation , toute en nuances de son jeune interprète ) , mais aussi de la mère algérienne, dont les silences et les regards, au parloir de la prison, devant le meurtrier de son fils, valent tous les dialogues , même les plus forts ; sa phrase-leitmotiv ( "je veux comprendre " ) est le même coup de poignard à l' encontre de l' agresseur de son fils , que ce geste qui l' a définitivement privée de son enfant . J' espère que ce film ne va pas trop quitter trop tôt l' affiche, et qu' on le retrouvera aux places d' honneur, dans plusieurs catégories de récompenses , l' an prochain, pour les Césars .
Le titre de ce premier long métrage est magnifique et saisissant (savoir se prendre en mains, dans la douleur et l'adversité - leçon de vie, de courage et de dignité), mais il renvoie à un dessein très ambitieux, et là les moyens mis par Léa Fehner au service de son grandiose propos ne sont pas tout à fait à la hauteur. Le scénario qui propose trois figures à la dérive avec comme seul dénominateur commun la prison de Luynes (une ado de bonne famille en quête d'aventure et qui croit la trouver dans une passion éphémère pour un jeune déclassé tout aussi paumé qu'elle, une mère courage algérienne qui n'a plus de repères, ni sociaux, ni familiaux, et qui veut comprendre pourquoi le compagnon de son fils l'a tué, et un raté d'âge moyen en couple avec une hystérique) manque de chair et se laisse aller à de nombreuses invraisemblances (la plus remarquable étant la substitution lors du parloir final), il y a beaucoup de longueurs et la mise en scène est plus complaisante que nerveuse, comme elle aurait dû l'être. Mais il y a malgré tout l'ébauche d'un talent original, quelques moments réussis (surtout quand Zohra est à l'écran) et la vision douloureusement exacte de l'horreur carcérale, habilement envisagée ici du seul côté des "familles", ultime rempart contre la déshumanisation pour les détenus.