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scorsesejunior54
151 abonnés
694 critiques
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2,5
Publiée le 10 avril 2009
Après avoir délaissé les productions purement transalpines pour aller faire un petit tour outre-Manche et réaliser "Blow Up", Michelangelo Antonioni traversait carrément les Océans en 1970 lorsqu'il nous livra "Zabriskie Point", étrange long-métrage où des approches radicalement différentes du cinéma se confrontent pour le meilleur et pour le pire. Déséquilibré et donc forcément inégal, le film peut toutefois se découper en deux parties distinctes (y compris en terme de qualité). La première, surprenante (pas dans le bon sens du terme) offre un condensé des pahmplets d'extrême-gauche très à la mode à l'époque, narrant une révolte estudiantine ayant mal tourné. La mise en scène se rapproche du reportage, le cadre étant constamment instable, le montage parfois à la limite de l'hystérie. Les discours sont formatés, l'esthétique sent le conformisme à plein nez : bref, on s'ennuie ferme. Et puis, lorsque Antonioni se lance dans une déconstruction de son récit, qu'il envoie bouler l'intrigue de base pour isoler deux personnages dans un espace vide devenant leur monde, tout prend sens. Reprenant le procédé de "l'Avventura" en lui donnant un côté plus anarchique, M.A. mène de main de maître un essai planant jusqu'à sa transition vers le final un brin hésitante. La rencontre, la séduction, le tout sans donner de repères précis au spectateur font partie des choses que le maestro savait faire passer à l'écran. La preuve une fois de plus dans cette production un peu barrée touchant occasionnellement (précisément lors de deux séquences) au sublime. Le final, d'une grande puissance (tant psychologique que visuelle) n'est pas sans rappeler dans ce qu'il entreprend celui de "L'Eclisse" : même culot et même mépris des conventions pour quelques minutes jouissives. Ce qui ressort donc de "Zabriskie Point", c'est la faculté d'adaptation d'Antonioni (et de son style) à un univers complètement différent de celui qu'il étudie habituellement. En cela, cette tentative est passionnante.
Pas un grand film. Néanmoins ce film hippie par excellence a le mérite d'aborder des thèmes très intéressants : anti-capitalisme, anti-société de consommation, forces de l'ordre corrompus et libération sexuelle dans l'Amérique post-68. La mise en scène est assez contemplatif tout en étant érotico-poétique, et c'est assez bien filmé comme souvent chez ce technicien Antonioni.
Un film superbe de Michelangelo Antonioni... Un film puissant parlant entre-autres de la société de consommation avec une maturité et une pertinence exceptionnelles, et au rythme d'une narration extraordinaire (Antonioni oblige...), très originale, et d'une grande force, racontant une histoire simple, comparable a un simple poème, avec une telle splendeur, avec tant de grandeur... Et tout cela est renforcé par une bande originale géniale, notamment composée par Pink Floyd. "Zabriskie Point" est un hymne a l'antimatérialisme d'une intensité inouïe.
Antonioni nous avait déjà habitué à des films à l'esthétique superbe et glacée, et c'est le cas ici. Il capte à merveille ce que ces décors de déserts infinis ont à offrir. Par contre, il nous avait également habitué à des films riches et pertinents, voire passionnants, et là rien de cela. L'intérêt étant absent, le film devient très vite ennuyeux. Dommage.
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0,5
Publiée le 22 juin 2021
L'attaque prévisible d'Antonioni contre le capitalisme est non seulement intellectuellement creuse mais elle n'a (ou n'avait) rien de nouveau à offrir ce ne sont que les mêmes vieux flics unidimensionnels à la gâchette facile des hommes d'affaires discutant d'affaires et des plans interminables de panneaux d'affichage vantant les mérites de produits moralement décadents destinés à une population de droite odieuse égoïste et avide qui ne pense qu'à elle-même à sa famille à son travail et à ses enfants. Le Grand Schtroumpf Antonioni tout comme ses Schtroumpfs à cheveux longs de la fin des années 60 n'ont pas remarqué l'aspect le plus évident et le plus vital de leur mouvement stupide. Ils étaient autorisés à tenir leurs réunions risibles et à exprimer leurs opinions anti-establishment librement au sein de ce même establishment. La plus grande ironie à propos des hippies et d'Antonioni est qu'il ne l'a pas compris non plus son jugement étant obscurci par l'inhalation de cocaïne et une consommation excessive de LSD est que les hippies étaient malheureusement les déchets du capitalisme. Ce n'est que dans un système capitaliste qui fonctionne bien que l'on peut trouver cette espèce appelée hippie une bande de perdants gâtés ingrats et égoïstes des classes moyennes et moyennes supérieures. Zabriskie Point s'éternise Antonioni prend son temps en incluant des scènes trop longues et sans intérêt avec un facteur d'ennui élevé. Ses tentatives de symbolisme sont ennuyeuses et banales. Ce film est la manière d'Antonioni de dire que la révolution violente est la solution. C'est ce que nous obtenons d'un vieux cinéaste saturé qui vit dans des villas et dîne dans les meilleurs restaurants français et italiens...
Pour sûr c'est un film culte. Mieux vaut fumer un pétard en le regardant et surtout ne pas chercher à savoir d'où vient la peinture ou l'essence pour repartir avec l'avion. C'est ça la magie du cinéma !
Ha voilà un Antonioni qui est un bon et beau film et surtout qui se regarde sans s'ennuyer. On a beau avoir un Italien à la mise en scène et une oeuvre très contestataire Zabriskie Point a une ambiance 100% américaine très ancrée dans la vague de la fin des années 60 et laissant deviner le cinéma pessimiste de la prochaine décade. C'est bizarre que Zabriskie Point m'ait plu alors que la plupart des autres oeuvres de ce réalisateur ne m'ont guère passionné ; là je me suis laissé emporté par Zabriskie Point. Une des forces du film ce sont les scènes dans la désert, la dernière séquence aussi est puissante. Zabriskie Point possède aussi une excellente B.O..
Je n’avais jamais vu un film d’Antonioni. Je n’ai peut-être pas choisi le bon pour commencer. Je me suis ennuyé tout le long. Le tout m’a paru terriblement daté. Je ne me suis pas attaché aux personnages et j’ai décroché assez vite du récit. Le tout m’a laissé de marbre, aucune émotion ne se dégage de ce film pour moi. Et puis c’est long et lent. Grosse déception, cela ne me donne pas envie de voir d’autres films du réalisateur.
Alors là, ça envoie du pâté en croûte les mecs ! Quel superbe film de gauchiste que nous avons là ! Et ben quoi, "Punishment park" (que j'avais adoré) en était un aussi, c'est quoi le lézard ? La différence, c'est que Watkins, que ses idées furent bonnes ou mauvaises, assumait sa façon de penser, ne surfait sur aucune vague et aller au bout de ses idées ne lui faisait pas faire dans ses brailles. Alors que dans le cas de "Zabriskie point", Antonioni nous sort tout le catalogue du petit bourgeois révolté en mettant en scène des personnages principaux médiocres, révolutionnaires de palais, enfants de, qui rêvaient de changer le monde mais qui se dégonflaient dès qu'il fallait vraiment aller à la castagne. S'envoyer en l'air dans le désert (même si je ne renie pas le côté amusant de l'expérience), voler tout et n'importe quoi, flinguer du flic ou être à ça d'avoir une demie molle en rêvant qu'un hôtel explose, c'étaient donc ça les méthodes pour lutter contre la société de consommation, la Droite et le capitalisme ? Il y a bien qu'à la toute fin des années 60 et au tout début des années 70 que l'on pouvait croire à des trucs pareils. Ajoutez à cela un incroyable auteurisme boursouflé tout partout confinant à ennui du tonnerre et la boucle est bouclée. Seule la bande son justifie l'étoile donnée.
Un film d'époque qui fait preuve d'une liberté qu'on cherche aujourd'hui. Même s'il s'égare parfois dans le fantasme pur, c'est un film qui provoque un vrai frisson visuel.
A la charnière des années 60 et 70, Michelangelo Antonioni fait un état des lieux de la société américaine. Induisant de façon implicite la question polémique du Vietnam, le réalisateur étend son propos aux valeurs institutionnelles de cette démocratie se muant au besoin en état policier face à la contestation étudiante et sanctifiant la société de consommation. Antonioni égraine tous les phénomènes de la démesure et du mode capitalistes (publicité envahissante, structures autoroutières, etc, etc...) auxquels s'oppose une partie de la jeunesse américaine. Soupçonné du meurtre d'un policier, Mark s'enfuit à bord d'un petit avion de tourisme et se pose quelques part dans le Grand Canyon. Il y rencontre une jolie secrétaire. Brève rencontre dans un un paysage aride et lunaire, tel un sanctuaire, qui est comme une trêve avant le retour aux réalités du monde. Indissociable du propos, l'esthétisme de la réalisation et de la photographie produit des images superbes, fascinantes, de l'Amérique. Comme si Antonioni voulait opposer une beauté formelle, paradisiaque, des Etats-Unis à leurs moeurs, à leur impérialisme économique dévoyant l'homme et dégradant la nature. Au terme du film, au propre comme au figuré, le cinéaste fait voler en éclats la civilisation capitaliste.
Des belles images et un joli bronzage pour Daria Halprin. Heu, mais dites donc n'auraient ils pas oublié de construire un scénario, pour moi ça reste une ébauche. Je suppose que la réputation du film doit beaucoup au final explosif de la société de consommation sous fond de pink floyd.
Un film étrange entre ode hippie défoncé et voyage au bout de l’enfer de la Vallée de la Mort, particulièrement naïf. Ce film d’Antonioni déroute mais laisse un sentiment d’aigre-doux, quelque chose fait rester le spectateur devant l’écran.
Les A.G. qui discutent, beaucoup pour...fabriquer de l'ennui, des croyances, vider sa rancoeur et hurler son envie de changer le monde...Un cloaque. L'action mais la fuite. La liberté ou sa sensation. l'amour ? Le sexe oui . Un seul destin : la mort. Antonioni a compris qu'il était impossible de changer les choses. A moins de dérégler l'ensemble par la violence et dans un temps circonscrit, rien n'avance. Les manifestations comme moyen de se faire entendre ? Désillusions en chaîne. Beauté explosive de la bourgeoisie qui disparaît mais qu'en fantasme, rêve extraordinaire mais c'est l'argent qui a le pouvoir. Frustration de la jeunesse, satisfaction bourgeoise. De 1970 à 2009 qu'est-ce qui a vraiment changé ? Les peurs et les ignorances sont les mêmes. L'esthétisme du film est somptueuse, la beauté du désert comme seul place possible du paradis. Un paradis fait de sexe, d'oisiveté, est-ce possible ? Non, retour à la civilisation qui ne veut plus de vous, marginal que vous êtes. Un film déroutant et qui a un goût bien amer au vue de l'histoire écoulée depuis...