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Hotinhere
578 abonnés
5 024 critiques
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3,5
Publiée le 12 avril 2021
Dans l’Amérique des années 60, un étudiant injustement accusé du meurtre d’un policier s’enfuit dans la Vallée de la Mort. Un road movie visuellement sublime qui offre une description poétique des mythes de la contre-culture américaine, et dénonce les travers de la société de consommation.
Réalisé dans la mouvance des révoltes étudiantes californiennes de la fin des années 60, "Zabriskie Point" est une réussite. On passera sur quelques invraisemblances scénaristiques qui n’intéressent visiblement pas le réalisateur (l’avion volé aussi facilement qu’on vole une pomme dans une épicerie, l’itinéraire routier peu vraisemblable Los Angeles-Reno via Death Valley…), et on retiendra la beauté des images qui défilent à l’écran, depuis les plans du début sur un L.A. envahi de panneaux publicitaires jusqu’à l’explosion finale sur la célèbre musique des Pink Floyd. Antonioni n’est ni le premier ni le dernier à tirer parti des paysages de l’Ouest, mais il y trouve un cadre parfait pour symboliser l’idéal de liberté de ses deux héros. Le choix de Mark Frechette et de Daria Halprin comme icônes de cette jeunesse rebelle est excellent. Leur histoire d’amour dans les paysages grandioses de la Vallée de la Mort (malheureusement parasitée par une inutile scène d’orgie) donne à "Zabriskie Point" une dimension lyrique et intemporelle que son seul message politique libertaire, asséné sans beaucoup de finesse, ne saurait lui conférer – et qui permet de le revoir encore aujourd’hui avec plaisir.
Zabriskie Point reprend les thèmes favoris du réalisateur italien, l'incommunicabilité, la pesanteur existentielle tout en ouvrant vers la critique de la société de consommation, avec cette omniprésence d'images et de messages publicitaires, noyant la société sous des messages consuméristes. Ce voyage vers Zabriskie Point, dans le désert, et une quête identitaire, dans un décor quasi-lunaire. Hiératique et mystique.
Parcourant l'Ouest américain, Antonioni y dépeint une jeunesse révolutionnaire intolérante et bornée sous les traits d'un jeune homme croisant provisoirement la route d'une jeune femme plus ouverte. Le scénario s'envole et plane dans les hautes sphères avant de s'essoufler un peu pendant la dernière demi heure.
J'ai vu un film... ou du moins un OVNI qui en plus voyage dans le temps avec les grands thèmes de seventies... On découvre l' "American way of Life" qui commence à craquer, avec un modèle qu'on sent se fragiliser et qui hésite entre naïveté de la jeunesse et brutalité policière, voire de la société dans son ensemble...Ce film recèle de qq moments assez magiques, mais au final, je l'ai trouvé assez long et lourd... La narration s'impose au spectateur sans lui donner la possibilité de rentrer dans l'histoire... Les invraisemblances s'accumulent et ça ne paraît déranger personne. J'ai par contre beaucoup aimé les aspects picturaux de la ville de Los Angeles (??) avec les affiches, vues aériennes et mouvements de caméra qui accentue la violence de la société par rapport aux longues images apaisées, voire fougueuse d'une énergie forte du "Zabriskie Point"..
Inclassable ! A la fois ancré dans son époque et très avant-gardiste, Zabriskie Point est un road-movie psychédélique très sous-estimé et injustement boudé par le public.
Zabriskie Point est le troisième long métrage de Michelangelo Antonioni que je découvre rétrospectivement deux ans après Le Cri et un an après Blow Up. Un film du cinéaste par an , toujours en avril, une tradition qui s'impose d'un ordre pratique et très peu désinvolte ... Enfin peu importe les motivations, c'est évidemment le choc saisissant de son cinéma qui me pousse à l'ouvrage. Antonioni me fascine de part la justesse de ses émotions, de sa maîtrise totale de la technique mais aussi dans la distance qu'il s'impose ... Il place ses protagonistes au centre de tout, il déblaye autour et permet a ceux-ci de se livrer à travers toutes formes de sentiments. Zabriskie Point est à l'image du précédent film d'Antonioni, parfois très froid, austère même ... Mais à contrario il oscille vers les liens, les attaches sont fugaces mais magnifiques. Il est qui plus est un cinéaste qui se plonge dans l'histoire, il l'a décrit avec profondeur et avec un sens innée du contre point. Zabriskie Point est une création qui marque indéniablement le septième art.
Avec un scénario famélique, proche du néant diront certains, Antonioni a réalisé un magnifique film à la beauté formelle époustouflante. Ces déambulations, ce quasi mysticisme, cette lenteur chargée de symboles et que dire de la photographie... Merci l'artiste. Chef d'oeuvre. 5/5
Sur fond de révolution culturelle, Michelangelo Antonioni, nous offre avant tout une histoire d'amour toute en retenue. Tellement retenue, qu'on a du mal à s'en imprégner. Trop souvent confus, trop rarement percutant, Zabriskie Point ne peut pas nous satisfaire totalement. Il nous manque ce petit frisson, cette émotion qui nous donnerait la chair de poule.
En revanche, les décors sont absolument splendides. On appréciera plus le film pour ces espaces magnifiques que pour son contenu trop convenu.
On est encore loin du chef-d’œuvre, mais on se laisse tout de même bercer par le vent de la Vallée de la Mort.
Une ambiance quelque peu psychédélique, mettant en scène un couple perdu dans la société actuelle.. Un petit air de "more", bien que le sujet soit totalement différent. Je lis les critiques qui loue ce film. moi il ne m'a pas captivé.
Loin d'être le meilleur Antonioni, cela reste toujours intéressant sur le fond et la forme, avec le nihilisme qui caractérise chacun de ses films. Un sujet bien traité, peut être le film le plus engagé d'Antonioni. A voir
Fuir la prolifération des enseignes, la brutalité policière et la contestation désorganisée estudiantine mène à une extrémité naturelle ou se trouve en vrac un soleil éclatant pierre angulaire d’un paysage de pierre.
Dans un tel climat deux jeunes esprits presque calcinés par les perspectives désatreuses de leurs temps n’offrant que l’espérance d’un petit jardin payable en vingt ans claquent la porte, déroule un ruban menant vers nulle part en restaurant amour, jeux et roulades poussiéreuses dans un contexte naturel n’ayant pas progressé depuis des millénaires.
L’œuvre offre quelques sublimes plans larges dénudés, des potions magiques indispensables destinées à de jeunes yeux pouvant enfin contempler un vide sans contraintes.
Le droit de consommer sans retenue les délires imposés par les dysfonctionnements d’un jeune âge lutte éternellement contre une répression toujours souveraine.
Une certaine jeunesse provocatrice américaine des années soixante dix ne rêve que de chambouler les institutions que ce soit sur les campus, dans les classes ou dans les airs.
Michelangelo Antonioni dans l'air du temps fixe sur la pellicule un road movie apparenté par instants à « Easy Rider » sans pour autant tomber dans le piège de la drogue.
Son travail est pathétique, une jeunesse désemparée ne veut en aucun cas déployer une existence programmée par ses pairs. Elle ne désire qu'une seule chose, jouir de ses propres besoins dans de sublimes morceaux de vies brefs et spontanés déconnectés de toutes responsabilités.
La terrible conclusion de cette œuvre magnifique montre dans des riffs et des ralentis lancinants la seule possibilité d’en finir avec une vie toute tracée que l’on ne désire pas connaître.
Un champignon presque atomique révélateur d’une génération traumatisée par la bombe et la privation des libertés individuelles.
Antonioni part rejoindre les sirènes baba-cool au-delà de l’Atlantique, quand Mai 68 a gagné l’Amérique et construit sa lutte contre le rigide Nixon. Sur les traces d’Easy rider, son Zabriskie point reprend là où il l’a laissé son éloge de toutes les libertés. Liberté de l’amour charnel, liberté d’emprunter, de hurler, de manifester, liberté de narguer la police, liberté des drogues douces, liberté de s’enfuir n’importe où. Grands espaces, longues jambes nues, doux psychédélisme et jeunesse perdue. Après l’entrée en matière, un peu foutraque, où le spectateur tarde à savoir qui suivre, une love-story se dessine entre Daria Halprin, danseuse en semaine et actrice le dimanche, et l’artiste maudit Mark Frechette, qu’on ne reverra plus que dans l’excellent Les hommes contre, avant qu’il ne parte s’inscrire au tristement connu club des 27. Mais en 1970, c’est encore l’insouciance, c’est l’heure des orgies dans les rocs, des survols du désert immense, de Pink Floyd et ses clips brutalement insérés. On repère immédiatement le film culte, l’œuvre d’une génération, comme l’était avant lui son ainé en Harley – mais de même, le montage maladroit, la relative vacuité du récit, en font un nouvel objet d’adoration lui aussi un peu vain. Peut-être après tout est-ce une règle du genre.
Ce film réalisé par Michelangelo Antonioni et sorti en 1970 n'est pas mal mais je m'attendais à mieux. Comme d'habitude, face à une œuvre de ce réalisateur, je me demande toujours à la fin si j'ai adoré ou détesté et j'y ai cette fois trouvé un juste milieu car je ne le trouve finalement pas si mal mais sans plus. Un garçon contestataire et rebelle face à la société raciste et capitaliste qui l'entoure est accusé d'un crime qu'il n'a pas commis, pour fuir la police, il vole un avion et se rend dans le désert où il y rencontre une jeune fille. Bon, le film ne traite pas uniquement d'une vulgaire histoire d'amour, comme le synopsis pourrait le laisser penser et ce serais d'ailleurs très étonnant de la part du réalisateur italien qui aime bien piquer ses spectateurs mais plus d'une époque, d'une société et d'une manière de penser. Cette force de se révolter contre la société, contre une idéologie assez ancrée dans les mœurs, surtout en ce qui concerne le racisme à cette époque et surtout, les années 70, c'est la libération sexuelle, les manifestations étudiants et une liberté de penser encore et toujours plus libre et le film nous fait en très gros un condensé de tout cela. Dès le début, nous sommes confronté à un débat étudiant houleux puis plus tard à l'horreur du racisme et puis jusqu'au moment où le film contraste totalement avec le début, deux jeunes personnes dans un désert vide en train de s'amuser, tout simplement. Ce contraste est intéressant mais je trouve qu'il manque malgré tout un petit quelque chose qui rendrait le film bien mieux, peut-être que le sujet n'est pas assez poussé ou alors mieux amené car jusqu'à environ quarante minutes, on se demande où le film veut nous emmener et on n'arrive donc pas vraiment à rentrer dedans, ce qui est très dommage. Pour ce qui est de la réalisation, elle est très bonne et les derniers plans du film sont tout simplement magnifiques et sortent complètement de la réalité. Du côté des acteurs, nous avons Daria Halprin qui joue bien et Mark Frechette au destin tragique qui, lui aussi, joue bien. "Zabriskie Point" est donc un film auquel il manque pour moi quelque chose mais qui ne reste malgré tout pas mal.