Les Tuche : les secrets du tournage

La sortie des Tuches est prévue pour le vendredi 1er juillet 2011. Pourquoi choisir un vendredi et non un mercredi comme toutes les autres sorties ? Pour concorder avec le mariage princier tant attendu du Prince Albert de Monaco bien sûr, qui dira oui à sa belle Charlène ce vendredi 1er juillet justement !

La première version de l'histoire est une idée qui a été rédigée par Philippe Mechelen, avec qui Olivier Baroux avait travaillé sur l'émission "Burger Quiz" sur Canal +. Pathé a acheté le projet et lui a proposé : "Je l'ai reçu le matin, lu à 14 heures et, à seize heures, j'ai appelé le producteur Richard Grandpierre pour lui faire part de mon enthousiasme !"

Il s'agit du troisième projet sur lequel Olivier Baroux et Jean-Paul Rouve collaborent. Après avoir joué ensemble dans Mais qui a tué Pamela Rose ? d'Eric Lartigau, Jean-Paul Rouve a tenu le rôle principal de la première réalisation d'Olivier Baroux, Ce soir, je dors chez toi.

Les Tuche est le quatrième film réalisé par Olivier Baroux, après Ce soir, je dors chez toi, Safari et L' Italien. Comme le scénario était déjà bien abouti, il a pu gagner beaucoup de temps en terme d'écriture, ce qui lui a permis d'écrire en parallèle Mais qui a retué Pamela Rose ? avec son compère Kad Merad. Olivier Baroux raconte d'ailleurs qu'il se sent de plus en plus à l'aise dans la mise en scène : "Je commence à bien connaître le processus de fabrication des films et je sais ce qui est possible ou pas (...). Je suis un peu plus serein mais je flippe quand même, ce qui permet d'apprendre à chaque film ! Malgré ma petite expérience, chaque film est une première fois et c'est génial !"

Le personnage de Jeff, le père de famille interprété par Jean-Paul Rouve, est inspiré d'un des personnages qu'il avait joué à l'époque des Robins des Bois sur Canal + dans le sketch"Radio bière foot". "C'était une sorte de roc, un monolithe qui pensait et parlait d'une seule manière, sans jamais montrer ses émotions", explique Olivier Baroux.

Entre Jean-Paul Rouve et Isabelle Nanty qui campent le couple Tuche, Claire Nadeau qui joue la grand-mère dont personne ne comprend le dialecte slave ou encore Sarah Stern et Theo Fernandez pour le rôle des enfants, Olivier Baroux s'est aussi offert la participation de plusieurs de ses complices : Philippe Lefebvre, Guy Lecluyse, Valérie Benguigui, Omar Sy, Pierre Bellemare et bien entendu Kad Merad, venus pour des clins d'oeils amicaux.

En 2011, l'acteur est bien présent sur les écrans français : après Poupoupidou de Gérald Hustache-Mathieu, on le retrouve dans Légitime défense de Pierre Lacan, puis dans Low Cost de Maurice Barthélémy, l'un de ses compères des Robins des Bois et dans Des vents contraires, réalisation de Jalil Lespert, sans oublier bien évidemment Les Tuche. On le retrouve aussi derrière la caméra pour la seconde fois avec Quand je serai petit, dans lequel il tient aussi le rôle principal.

Olivier Baroux a en effet trouvé une certaine ressemblance entre la famille Tuche et la famille des Simpson, dans la mesure où "on se surprend à s'attacher à cette famille de déjantés", dit-il.

Olivier Baroux raconte que, d'après lui, "l'histoire des Tuche est une fable qui, sans donner de leçon, à travers la comédie, nous ramène à des valeurs simples, vraies, et à une certaine idée de la liberté. L'homme a d'abord commencé par la cueillette et la chasse. C'est après qu'on a inventé des tas de choses comme le taylorisme ou le stakhanovisme, qui ont imposé un modèle et un rythme de travail toujours plus lourd. Dans ce schéma économique, l'homme perd souvent l'essentiel de vue et n'a plus vraiment le temps de profiter de ce que nous offre la vie. Le film parle aussi de cela."

"Lorsque nous nous sommes documentés sur ce que les gagnants du Loto font de leur fortune, nous avons découvert que si une infime partie claque tout en quelques mois, l'immense majorité se montre prudente, investissant dans des placements sûrs, comme la pierre, mais aussi généreuse avec leurs proches, avec des associations. Même s'ils se font plaisir avec des voyages, ils cherchent surtout à faire du bien autour d'eux. C'est plutôt une bonne nouvelle, non ?", s'étonne Olivier Baroux.

L'action se déroule pour une part à Bouzolles, ville qui n'existe pas ... L'équipe a donc tourné à Salin-de-Giraud, un village situé près d'Arles. Si une partie de l'histoire est censée se passer à Monaco, les autorités monégasques n'ayant pas donné leur autorisation, le tournage s'est déroulé à Roquebrune-Cap-Martin pour les scènes de l'hôtel, puis sur le reste de la Côte. Mais Olivier Baroux affirme que cela s'est révélé être un avantage, puisqu'il pouvait montrer sa propre vision de Monaco.

La villa des Tuche est en réalité une propriété à Sanary-sur-Mer, qui a appartenu à un ministre de la Mer sous De Gaulle !

Lors du dernier jour du tournage, toute l'équipe a chanté "Comme un ouragan", de Stéphanie de Monaco, l'idole de Cathy Tuche. Olivier Baroux raconte que c'est probablement le meilleur souvenir qu'il gardera de cette aventure, souvenir que les spectateurs pourront partager lors du générique de fin.

Isabelle Nanty, qui a grandi dans un petit village de l'Est de la France, dans la Meuse, dit connaître Cathy Tuche. "Mon accent dans le film, c'est l'accent de là-bas, celui que j'ai lorsque je ne fais pas l'effort de ne pas en avoir. (...) Ce qui fait l'accent, ce sont aussi les sentiments, les nuances intérieures", dit-elle. De son côté, Jean-Paul Rouve raconte avoir côtoyé des gamins qui ressemblaient aux personnages du film lorsqu'il habitait à Dunkerque.

Selon Isabelle Nanty, son personnage lui ressemble plus qu'il n'y paraît : "Quand je suis arrivée à Paris, comme Cathy à Monaco, j'ai eu le complexe de la provinciale. Lorsque Cathy Tuche débarque dans ce monde huppé, elle ne se sent pas tout à fait à sa place et il y a vraiment beaucoup de moi en elle, de mon complexe, de mon sentiment d'usurpation, de ne pas être à ma place, de ne pas être acceptée, de mon souci d'être une bonne mère, de mon inquiétude de ne pas comprendre les choses sur le moment."

"Pour expliquer ce qui fait rêver Cathy chez Stéphanie de Monaco, j'ai imaginé qu'elles avaient vécu un même drame. Stéphanie a perdu sa mère dans un accident et je me suis raconté, secrètement, que Cathy avait vécu la même chose", raconte Isabelle Nanty.

Le goût esthétique des Tuche est en effet très visuellement marqué, d'une extravagance folle. "A mon sens, le goût des Tuche est universel. Ils ont le goût de la chose colorée qui traduit de l'appétit de la vie, c'est la couleur des fleurs, de la nature, des choses quand elles ne sont pas trafiquées, qu'elles ne passent pas par le prisme des codes du "bon goût"..." précise Isabelle Nanty. Jean-Paul Rouve considère qu'il ne faut pas juger les personnages, encore moins lorsqu'on est acteur, puisqu'on"est" le personnage. Il espère d'ailleurs que les gens vont rire avec tendresse, "sans flinguer les autres" et qu'il s'agira d'un "rire positif".

Isabelle Nanty et Jean-Paul Rouve se sont tout de suite mis d'accord sur le fait que le couple Tuche était un couple amoureux. "Il va à Monaco pour lui faire plaisir, il réalise son rêve à elle, et quand ils s'en vont c'est pour retourner là où elle le veut. (...) Le dernier jour de tournage de Jean-Paul, après son dernier plan, devant toute l'équipe, je l'ai remercié d'avoir accepté que je sois sa femme", raconte Isabelle Nanty. Jean-Paul Rouve renchérit en affirmant que le trait qui définit Jeff, c'est son couple : "Ils sont vraiment bien ensemble.(...) Plus heureux que bien d'autres."

Pour l'apparence de Jeff Tuche, interprété par Jean-Paul Rouve, Olivier Baroux a trafiqué une photographie de l'acteur avec Photoshop, en rajoutant une moustache et une coupe de cheveux qui correspondaient tout à fait à sa vision du personnage. "C'était à la fois improbable et complètement cohérent avec le personnage", explique le réalisateur.

Avant que le tournage ne commence, les acteurs se sont retrouvés à Marseille afin de faire les photos de la famille Tuche. "Nous étions tous réunis, en costume, et nous avons tout de suite senti que la famille fonctionnait. C'était une agréable façon de se découvrir tout en s'amusant, sans la pression de la caméra", raconte Jean-Paul Rouve.