Gatsby le Magnifique est surement l'un des films les plus attendus de cette année, puisque, tout d'abord, Baz Luhrmann est l'un des réalisateurs les plus appréciés de notre génération avec son soin du détail dans chacune de ses réalisations, du très bon Roméo + Juliette au festif Moulin Rouge ! où il brillera à chaque fois grâce à sa photographie très travaillée et à son côté décalé qui séduit, étonnamment, le monde entier. Mais, on ne pourra pas nier que le casting de cette version moderne attire inconsciemment le spectateur, notamment avec, dans le rôle de Gatsby, le très prisé Leonardo DiCaprio qui, après des multiples succès qui le rendront à chaque fois un peu plus connu (Titanic et Inception pour ne citer qu'eux), retrouve ici l'homme qui fit sans doute décoller sa carrière en lui confiant, en 1997, le rôle de Roméo dans sa version cinématographie, décalée mais réussie. Et je confirme que les acteurs sont une raison à part entière de courir voir ce métrage, tous plus talentueux les uns que les autres. On n'est nullement déçu par la prestation de DiCaprio qui, je dois le dire, surprend en incarnant le personnage éperdument amoureux de Daisy, et qui n'hésite pas à dévoiler ses sentiments, en faisant parfois un peu trop, tombant souvent dans le kitsch mais toujours dans l'émotion et, parfois, l'humour (la scène de sa première rencontre avec son grand amour dans le salon de Nick est quand même culte). On retrouve à ses côtés Tobey Maguire, qui, je dois l'avouer, n'est pas un de mes acteurs préférés (je ne l'ai jamais vraiment apprécié en tant que Peter Parker/Spiderman) mais je dois avouer qu'ici, il m'a étonnamment séduite bien que le rôle de Nick, bien qu'étant le narrateur de cette histoire, ne sert pratiquement à rien, avec sa dévotion pour le personnage de Gatsby plus que touchante ; et enfin, Carey Mulligan, qui incarne un personnage bien loin de ceux qu'elle a l'habitude de jouer (comme Kathy dans Never let me go ou la petite-amie du "Driver" dans Drive, deux personnages calmes et sans réel tempérament) et j'avais, je dois l'avouer, peur qu'elle ne réussisse à interpréter avec crédibilité Daisy, un personnage à la fois touchant et détestable qui n'hésitera pas une seconde à jouer avec les sentiments de son mari, Tom, et de son amant, Gastby. Mais, avec grande surprise, j'ai beaucoup aimé son interprétation toute en simplicité malgré son personnage exubérant et sa beauté indéniable qui rend hommage aux merveilleuses actrices de cette époque. Quant aux seconds rôles, tous apportant une pierre à l'édifice qui est l'oeuvre de Fitzgerald, ils sont parfaits, avec une mention spéciale pour Isla Fisher dont la légèreté est toujours agréable et Jason Clarke qui impressionne avec sa détresse et sa volonté de venger la mort de sa femme.
L'adaptation de Luhrmann est quant à elle parfaite, en tous point, avec tout d'abord un respect total des dialogues de l'oeuvre de Francis Scott Fitzgerald que j'ai eu la chance de lire il y a peu, comme il l'avait fait pour Romeo + Juliette. Le réalisateur a aussi su retranscrire l'idée présente dans chaque mot utilisé dans l'oeuvre originale, en passant par les nombreuses scènes de fêtes où nous sommes enflammées par les musiques actuelles retravaillées pour donner un côté plus 20's que nous retrouvons à chaque détail, mais aussi des scènes d'amour plus nostalgiques que jamais entre Daisy et Gatsby. La bande originale est l'une des meilleures que j'ai pu entendre, avec des magnifiques voix telles que celles de Lana Del Rey, Florence Welch, ou encore le son entraînant de Fergie.
Car c'est ça, que veulent nous raconter Fitzgerald et Luhrmann, l'histoire d'amour passionnelle et destructrice entre ces deux êtres, une histoire qui n'aura pas pris une ride entre maintenant et il y a un siècle, comme si elle était intemporelle. Et c'est bien vrai puisque même aujourd'hui, nous arrivons à ressentir tous les sentiments que Fitzgerald a placé dans le personnage complexe et à la fois banal de Jay Gatsby envers Daisy. Et avec étonnement, bien que quelques longueurs au milieu du métrage, les deux heures passées à nous conter cette histoire passent à une vitesse fulgurante. De plus, si cette histoire pourra ennuyer quelques personnes, ces dernières seront surement charmées par cette fin explosive, qui fera réfléchir chacun, et qui touchera tout le monde.
Car Gatsby, c'est un peu comme un feu d'artifice de sentiments, de haine, d'amour et de passion...