J’ai trouvé cette œuvre magnifique. J’ai découvert l’histoire de Gatsby à travers ce film. N’ayant pas lu le livre ni vu la précédente version, je n’ai aucun élément de comparaison mais quoi qu’il en soit ce film ne laisse pas indifférent. Il m’a vraiment marquée, j’y ai repensé durant des jours, ce qui pour moi est le signe d’un film réussi.
Certaines scènes sont d’une rare beauté comme notamment la scène des chemises, qui émerveille avec « young and beautiful de Lana del Rey en fond musical qui apporte une incroyable sensualité à cette scène qui m’a beaucoup émue.
Je trouve le film très complexe malgré ce qu’il peut paraître au premier abord. Parce qu’on est vite aveuglé voire abasourdie par tant de paillettes, de richesses de couleurs, tant de poudre au yeux pour pas grand chose finalement parce que le scénario en lui-même n’a rien de très original. Si on s’arrête là on peu vite voir la réalisation de Baz comme une belle arnaque visuelle, une simple parade de séduction pour les spectateurs peu averti qui se laisse prendre. Je me le suis longtemps demandé. Mais je crois que c’est bien plus profond que ça.
Je pense notamment à la scène où Daisy parle de sa fille, le regard perdu dans le lointain et dit qu’elle espère que sa fille sera idiote « C’est ce on peut souhaiter de mieux à une fille dans ce monde : d’être une belle petite idiote, tout ce qui brille, tout ce qui est précieux ternis si vite pour ne plus jamais revenir. » J’ai des frissons à chaque fois à ce moment là.
Et je me dis que tout le sens du film se trouve peut être dans cette phrase-là : tant de dorures, tant de richesses, tant de paillettes… tout ça ne dure pas, ce n’est qu’une façade derrière laquelle les Hommes pensent pouvoir se cacher pour toujours.
Mais un jour où l’autre la vérité les rattrape comme notre Gatsby qui finira oublié de tous. De tous excepté du seul ami qu’il ai vraiment eu, le seul qui ne fut pas éblouit pas les fêtes qu’il donnait mais par l’homme qu’il était. Le seul qui réussi à le percer à jour, à gratter l’épaisse couche de vernis pour voir l’homme fragile et plein de rêve qu’était Gatsby.
Cruelle vision du rêve américain sûrement : à quoi bon toutes ces richesses, elles ne feront pas s’arrêter le temps qui passe, elle ne peuvent que dissimuler ce que nous sommes durant un instant.
Ce film nous montre peut-être l’incroyable fragilité des Hommes face à l’amour, au temps qui passe, face à la vie.
Di Caprio crève l’écran par son incroyable présence, il a un charisme fou, et retranscrit magnifiquement la complexité de son personnage, il nous fait rire parfois, nous touche, nous effraie, il étale sur l’écran l’incroyable sensibilité de cet être singulier.
Malgré tout le film reste très cruel pour moi. Il montre un monde corrompu, où la beauté ne peut fleurir sans être broyée. Un monde d’artifice et d’égoïsme
à l’image de Daisy qui ne se retourne même pas pour regarder une dernière fois l’homme qui lui a tout donné.
C'est une bien piètre image des femmes qui nous ai livrée, seuls deux Hommes semblent vouloir espérer, mais ils en paieront le prix, comme punis par la vie.
Alors non je ne crois pas que le film soit superficiel comme certain peuvent le penser, avec toutes ces paillettes lancée aux yeux pour nous émerveillées, il me semble que c’est bien plus fort que ça. Je crois que la réalisation est à elle seule un langage et qu’elle nous dit ici quel danger c’est de vouloir émerveiller quand dans le fond rien ne brille à part une simple lumière verte au bord d’une jetée.
C’est ce que la réalisation semble vouloir nous chuchoter mais dire que ce film condamne le rêve et l’espoir serai un contresens c’est certain parce qu’il reste pour moi une grande ambiguïté dans cette œuvre entre un sincère désenchantement et le profond besoin de l’homme d’espérer et de rêver.
Parce que Gatsby à beau avoir subi une fin tragique est injuste, il a beau s’être trompé sur Daisy, nous sommes tous d’accord je crois pour dire qu’il était magnifique.