Qu'on se le dise : après l'onirique et sublime "Valse avec Bachir", on en attendait beaucoup du nouveau Ari Folman, et si "Le Congrès" change de registre, ce qui n'est pas pour nous déplaire, il garde une partie animation de toute beauté et un talent, tant scénaristique que visuel, qui est enchanteur à tout instant. Le film commence avec des prises de vues réelles et est centré sur Robin Wright. Elle s'interroge sur sa carrière, ses doutes, ses peurs, pas aidée par son agent (Harvey Keitel), qui la pousse à se faire "scanner". Dans un star-system où le jeunisme est de mise pour rester sur le devant de la scène, Folman critique, mais toujours avec subtilité, Hollywood et tous ses préceptes (je pense particulièrement à la magnifique scène où
Keitel suscite chez Wright les émotions dont Miramount a besoin pour la scanner en lui racontant la vérité sur les vingt dernières années
), grâce entre autres à ces deux fabuleux acteurs. Puis vient la seconde partie, à la fois animée et réelle, tantôt onirique tantôt désabusée, si complexe qu'en résumer les évènements serait une insulte à l'effort de création qui nous est proposé, tant celle-ci laisse la liberté au spectateur de faire plusieurs interprétations différentes de la vie en général. Presque parfait en tout point (encore une fois), "Le Congrès" est une expérience unique, indispensable, magique, rêveuse, hallucinée qu'il faut voir à plusieurs reprises pour tout comprendre. Et si, comme le proposait Dylan, vivre à jamais dans l'hallucination était LA solution ?