La publicité au cinéma a toujours existé, et elle est même de plus en plus présente, que ce soit par exemple pour les marques de voitures, d'ordinateurs ou de cigarettes. N'en déplaise à certains, "placer le produit" est un moyen facile pour le réalisateur de se faire de l'argent à peu de frais, sous couvert de rendre le film plus réaliste. Mais là, nous franchissons un palier supplémentaire! Qu'est-il passé par la tête des producteurs pour donner comme titre le nom d'une enseigne de supermarchés française bien connue (il ne manque plus que le logo), alors que le film n'en parle pas une seule seconde? La ruse est trop grossière pour ne pas être éventée en quelques minutes, et c'est encore le spectateur qui est pris pour un abruti. Donc le film n'a pas pour sujet, comme on peut le croire de prime abord, la grande distribution, mais (il fallait le deviner quand même) les maisons de jeux de Las Vegas. Martin Scorsese, que les amateurs de série B et Z connaissent bien maintenant, nous livre une sorte de faux biopic aussi insipide que les épinards à la cantine. D'abord, c'est long. Très long. Trop long. La somme versée par Casino a dû être coquette pour que Scorsese ait pu s'acheter autant de pellicule. Personnellement, je pense que lorsque l'on réalise un mauvais film (et là il faut être un homme tronc sourd et aveugle pour ne pas s'en rendre compte), la moindre des choses c'est d'abréger les souffrances du spectateur, en donnant à son film une longueur normale, voire même plus courte que la moyenne. Ici, que nenni! La tartine est recouverte de beurre et de confiture jusqu'à l'écoeurement. L'idée partait peut-être d'un bon sentiment: montrer la vie du célèbre Frank Rosenthal, directeur de plusieurs maisons de jeux de Las Vegas. Je vous l'accorde, il y a plus excitant, mais soit. Cependant, il aurait fallu faire suivre cette idée d'une bonne réalisation et d'une bonne direction d'acteur, or les deux sont inexistantes dans ce film. Et puis, je sais que ce n'est pas un documentaire, mais que le film soit quand même un minimum réaliste que diable! Car c'est un autre des gros points noirs du film : on y croit pas! Pas une seule seconde! Sérieusement, vous pensez vraiment que Las Vegas est dirigée par la mafia? Vous pensez vraiment que les "gangsters" règlent leurs comptes à coup de revolvers et de battes de Baseball? Franchement, la dernière croisade a eu lieu en 1291. Il faut se réveiller, on est au XXIe siècle maintenant. Les juges et les avocats ne sont pas là pour faire joli mais pour régler les conflits et pacifier la société, alors qu'on s'en serve! Cela dit, les amateurs de théorie du complot y trouveront leur compte.
Bref, vous l'aurez compris, le résultat présenté n'est pas terrible (on pourrait s'y attendre de la part d'un panneau publicitaire géant de 3h20). Sans doute encore un film réalisé pour payer ses impôts (et vu le nombre de film que Scorsese a réalisé dans le même genre, il doit avoir de sérieux problèmes avec le fisc). On attend avec impatience les prochains Leclerc, Carrefour ou encore Francprix.
A éviter absolument.