On ne peut évoquer ce film sans penser à la théorie du complot qui plane sur l’attentat du 11 septembre. Certains livres et documentaires donnent une version très argumentée des possibles manipulations de la réalité de l’attentat du 11 septembre qui fut suivi d’une guerre en Afghanistan et d’une politique sécuritaire, qui inventa une menace chimique en Irak, pour l’envahir, « la délivrer de son régime dictatorial », et qui conduisit à une deuxième guerre, et même à une guerre perpétuelle contre un ennemi inidentifiable sinon par le terme de nébuleuse, « Al Quaïda ». C’est que les Etats-Unis sont si puissants que leur complot, si il y a complot, semble résonner sur toute la planète. En fait il est mentionné dans le film l’attentat contre de de Gaulle, au petit Clamart. Ici en France, à notre échelle, on aurait sans doute pensé, si l’attentat n’avait pas été déjoué, que c’est une clique de barbouzes, mené par des généraux dont le point de vue sur l’Algérie différait de celui de de Gaulle : pas de complot militaro industriel maffieux. Dès qu’il semble que cela concerne l’Amérique les enjeux deviennent immenses, on est dans la démesure, et le film devient un vibrant appel façon NRA, à ce que tout citoyen, dans une démocratie égalitaire parfaite, ait les moyens de se défendre face à un péril : le fascisme. Le film de Stone est passionnant parce qu’il manie de grandes idées, avec plein de citations de Shakespeare, et d’autres auteurs, il est théâtral, la dernière heure où Jim Garrisson fait une diatribe visant à démonter le complot, pointant des paradoxes, pour fondre dans le bronze, faire retentir, palpiter le cœur des américains le mot vérité, sans vérité pas de liberté. Il y a un passage avec Donald Sutherland qui concerne les opérations secrètes menées dans le monde entier, dont la répression des grèves en France en 1949, comme quoi les services américains sont partout, et suite à l’assassinat de JFK, il y a celui de son frère, puis de Martin Luther King, tout est pourri au royaume du Danemark.