Cinquième film de la saga (oui, oui, cinquième...), ce remake se compose en deux parties : 1h20 où il ne se passe rien (infernal), et une dernière demi-heure est la fête au sang (puérile). Alors oui, on sauve Bill Skarsgärd (toujours classe sous un maquillage clownesque) qui se débat péniblement avec son rôle qui ne lui offre pas grand-chose à jouer dans la première heure à part "parler, et s'asseoir, et parfois les deux." (Wow). Et avec les mêmes scènes du début qui reviennent en boucle, donnant l'impression que les scénaristes sont payés au flashback. On a tous cru qu'il allait enfin se passer quelque chose quand la
musique se lance à 1h de film, avec le héros à l'air décidé qui marche d'un pas ferme...pour aller chez son pote, la musique se coupe, et "viens t'asseoir, on va parler.", ce qui a fait retentir un "Oh p... !!!" exaspéré derrière nous,
et sortir de la salle plusieurs spectateurs à bout de patience. On a jeté un œil à notre montre pour la centième fois, et soupiré lourdement. Quelle ambiance de folie. A l'inverse, à partir d'1h20, là où le film commence enfin (quand Samir Bouajila a finit de balancer Bill Skarsgärd dans les flaques d'eau, et que ce dernier se fait un maquillage plus proche du raton-laveur malade que de Kiss), on a droit à Dark Sasuke qui
dégomme tout le monde au katana
, à grands renforts d'effets spéciaux baveux (que c'est mal fait, ce numérique... Une petite prothèse, la prochaine fois, ça serait plus intelligent), sans aucune réflexion de mise en scène. On s'attendait à ce que le lieu et le timing joue un rôle visuel dans
le massacre, que les chorégraphies des danseurs répondent, suivent, celle du tueur en coulisse, mais non, ici on n'en fait rien, le carnage aurait pu se passer à la supérette du coin, le résultat aurait été le même
(quel gâchis de potentiel, il y avait de quoi être fun et classe). On ne sera pas plus impressionné par le final expédié en deux minutes, le temps que
le méchant susurre deux mots à l'oreille de Dark Sasuke, qu'il doute l'espace d'une micro-seconde (juste pour qu'on se retape une énième fois les mêmes scènes du début...), puis on bascule vite dans le monde de l'entre-deux, il se fait aspirer dans la flaque d'eau, et fin.
Tout ça pour ça. Ce remake de The Crow n'apporte absolument rien à la saga, se contente de faire du remplissage avec des dialogues et des flashbacks dans la première heure ("Allez viens, on s'assoit et on parle.") et part dans tous les sens dans son final brouillon. Devant pareil gâchis, on a fini comme Bill Skarsgärd : avec des larmes de sang noir.