Nathalie et Jean-Pierre s'aiment. C'est leur anniversaire de mariage et, pour fêter l'événement, il est de tradition que chacun achète à l'autre un cadeau. Elle lui offre un stylo. Classique ! Il lui offre... un bulldog anglais. Impulsif et risqué... Ce sera Trésor. Seulement voilà, "Trésor", avant la boule de poils, c'était lui pour elle. Or, du jour où le chien met une patte dans l'appartement, il devient l'objet de toutes les attentions de Nathalie qui craque littéralement pour cette petite bouille, adorable à 3 mois, franchement moins après... Trésor se gave bruyamment, Trésor fait de l'aérophagie, Trésor mange les chaussures, bref, Trésor vit sa vie et prend ses aises, jusque dans l'intimité de la chambre, captant si bien toute l'attention de sa maîtresse que le mari délaissé va vite nourrir un ressentiment tenace à l'égard de la bestiole et essayer de la refourguer à l'animalerie. Plongée dans une relation totalement fusionnelle avec son chien, Nathalie se fait tranchante, ne cède sur rien, et menace à coup d'ultimatums le pauvre mari, victime d'une concurrence déloyale et pas vraiment glamour. Dernière réalisation de Claude Berri, qui décédait 4 jours après le début du tournage, le film fut achevé par François Dupeyron ("Drôle d'endroit pour une rencontre", "La chambre des officiers"). Toutes les situations apparaissent évidemment outrancières, on est dans le pur divertissement. Inutile, dès lors, de chercher de la subtilité là où il n'y en a pas. A travers cette comédie au ton parfois un peu cul-cul, Berri s'attaquait à un phénomène de société venu d'outre-Atlantique et qui, aiguillonné par des opportunistes au nez creux, commence à bien s'implanter chez nous : la dérive mercantile sans limite de certains maîtres pour leurs animaux de compagnie, complètement chosifiés ou déifiés, c'est selon. Ca va des tenues hyper-hype (bob, lunettes de soleil, tee-shirt ou imper... coordonnés, c'est un must !), aux séances psy ("Ca fait 100 €" - excellente Fanny Ardant), en passant par un toilettage luxe. On connaît aussi les parfums pour chiens, les contrats d'assurance mirobolants et les colliers sertis de diamants et de petits saphirs griffés Vivien Westwood (ça existe !). Mathilde Seigner est parfaitement exaspérante et de mauvaise foi. Alain Chabat piégé par son propre cadeau passe, c'est un comble, pour le méchant de l'histoire. Le duo fait mouche, servi par des dialogues souvent cocasses. Mais alors la fin, bâclée, nulle !