Énième tentative de relancer la franchise des "Terminator", "Genisys" arrive donc après l’honnête opus de McG, où trônait fièrement Sam Worthington, alors en odeur de sainteté après le triomphe de "Avatar" et du "Choc des Titans". Des affiches assez gauches aux premières bandes-annonces, jusqu’au casting, rien de vraiment saisissant n’est jamais sorti de la promotion de "Genisys" qui confirme une chose : les segments de "Terminator" se succèdent les uns après les autres avec toujours une décennie de retard... Avec des premiers échos alarmistes, notamment aux USA, l’équipe promo a demandé à James Cameron d’enregistrer un petit message pour donner du cachet au projet. Mais la vérité est là. Malgré la bienveillance du créateur de la série, "Genisys" se contente d’être un reboot de plus dans le paysage hollywoodien, pas inintéressant dans sa trame multi-pistes, mais terriblement mal fagoté visuellement. Avec son budget qu’on imagine à plus de 150/200 millions de dollars, on ressort las d’images de téléfilm sans envergure. Rien d’épique ne ressort des courses- poursuites en bus ou en hélicoptère tellement invraisemblables qu’on se croirait presque parfois dans un ersatz involontaire de San Andreas... Les producteurs veulent afficher la grandeur du spectacle, mais celui-ci est redondant par rapport aux numéros passés et sans étoffe. La faute incombe aussi à un casting : Schwarzy qui joue le rôle du cyborg vieillissant, vieux, mais pas obsolète, est toujours aussi figé et joue de cette crispation dans des scènes d’autodérision convenues, la jeune Emilia Clarke n’a toujours pas la carrure d’une actrice de cinéma et fait trop gamine pour camper la dure à cuire Sarah Connor, quant à Jai Courtney, il n’est ni plus ni moins qu’un gaillard musclé de plus que l’on verrait davantage dans du B-movie à la Van Damme que dans un mastodonte de studio. Nous n’oublierons pas de mentionner le second rôle grotesque de J.K. Simmons mais ici il cabotine. Avec un script qui aime travailler les passerelles spatio-temporelles, redéfinir intelligemment les étiquettes de "gentil" et de "méchant", on évite largement le naufrage, puisqu’au moins le scénario, faute d’être original, a le mérite de redonner de la vigueur à l’intrigue; il sait garder notre attention. Mais diantre, que ce spectacle de morphing contemporain ressemble parfois à un épisode de série télévisée, dans sa texture visuelle, certains de ses décors, ses acteurs... Aussi, un conseil au studio Paramount s’impose pour le prochain numéro, merci d’éviter de conserver Alan Taylor aux commandes, le réalisateur a trop œuvré pour le petit écran ("Game of Thrones" notamment) pour avoir une pure vision de cinéma qui lui serait propre. Au final, c'est vraiment un film de science-fiction vraiment pas terrible, sans saveur, inintéressant. La saga "Terminator" se pare, avec "Genisys", d’un retour indigeste et ennuyeux, laid et assez bête