C’est fait, j’ai vu « Terminator Genisys » après avoir savouré les deux premiers volets, aimé contre toute attente le troisième et goûter au quatrième. Il me fallait les voir à la suite pour être complètement imprégné et préparé à déguster le cinquième. Et pour déguster, j’ai dégusté ! Déjà ça commence fort : Kyle Reese dit en voix off qu’il est né après la catastrophe, or, plus loin, en 2017, il se voit à 13 ans dans ce fameux monde qu’il n’a(urait) pas connu. 2017 !??? La fin du monde n’avait-elle pas lieu en 1997 comme on le voit dans « Terminator : le soulèvement des machines » ? Entendu : on me sert une nouvelle recette comme c’était le cas dans le troisième épisode où j’apprenais que Sarah, son fils John et le Terminator 800 n’avait pas correctement détruit Skynet dans « Terminator : le jugement dernier ». « Terminator Renaissance » avait pour menu la rencontre de John Connor et Kyle Reese ; tout le monde attendait ça avec impatience. Avec « Terminator Genisys », John Connor (Jason Clarke), envoie officiellement Kyle Reese (Jai Courtney), dans le passé pour sauver sa maman Sarah Connor (Emilia Clarke). Jusque là, ça va. Seulement, au moment de la propulsion dans le passé, s’immisce un personnage que l’on aperçoit à peine, un obscur figurant pourrait-on penser (et en cela ce n’est pas mal joué de la part d’Alan Taylor, le metteur en scène) qui va perturber Kyle Reese puisque celui-ci se voit gamin en 2017. Dans le passé, Taylor s’applique à faire un mix des deux premiers opus : un Terminator 800 sous les traits miraculeux d’un Schwarzenegger jeune arrive en 1984 dans les mêmes conditions que dans « Terminator » avec un Terminator 1000 du « Terminator : le jugement dernier ». Donc voilà deux Terminator(s) pour tuer Sarah Connor. Voilà double mission pour Kyle Reese. Seulement, il n’aura rien à faire. Un, le Terminator 800 est abattu par un Terminator Schwarzy aux traits plus âgés, normal, il vient des années 1970 ! Et deux, le Terminator 1000 est dézingué par une Sarah Connor déjà bien exercée aux manipulations des armes. Que vient faire le Terminator des années 70 et pourquoi Sarah est à ses côtés ? C’est simple : le Terminator des années 70 est venu du futur pour protéger Sarah Connor, orpheline puisqu’elle a été témoin du massacre de ses parents par d’autres Terminator(s) ! Evidemment, la mission de Kyle Reese, sauver Sarah Connor, tombe comme un soufflé. Ce n’est par pour autant qu’il est démuni. Il a dans l’idée de propulser le Terminator Schwarzy et Sarah Connor dans le futur en 2017 pour comprendre pourquoi la fin du monde n’a pas eu lieu comme prévu ou comme on le lui a dit, en 1997. D’autant qu’il s’est vu gamin. En effet, lui qui n’a pas connu ce monde en paix, est super curieux de savoir pourquoi il l’aurait connu ?
Et Taylor n’est pas à un assaisonnement près puisque l’on découvre John Connor contaminé par Skynet…
Je n’en rajouterai pas plus car c’est de plus en plus salé et limite mangeable. Ma fameuse boucle temporelle s’écroule pour faire place à un futur alternatif et à un passé décomposé. Tout ça au nom d’un noeud temporel. N’est-ce pas trop facile de détricoter ainsi les mailles de Cameron et de Mostow ? Quand je disais que « Terminator : le soulèvement des machines » était dans l’esprit de Cameron. Avec « Terminator Genisys », « Le soulèvement des machines » passe pour un film culte au même titre que les deux précédents ! C’est à y perdre ses papilles ! On peut en effet délirer sur le futur, modifier le passé et par voie de conséquence la franchise ! Avec « Terminator Genisys », on revisite le mythe. On repart de zéro, c’est ça ? Un reboot ? On change les données comme Skynet ? Et pourtant, si je suis déçu, je reste prudent. Déçu, car ce cinquième volet est trop gras, trop lourd à digérer ; prudent, deux nouvelles aventures sont annoncées. Une nouvelle trilogie. Le personnage-figurant-obscur (Tim, je crois) est le fameux grain de sable qui enraye le passé et le futur et la franchise. Il doit nécessairement être plus consistant pour les deux suivants. Il n’est pas possible que la série Terminator se termine ainsi. Elle doit apporter son lot de surprises. Ce personnage Tim a évidemment son importance pour la suite. Quant aux acteurs, inutile de s’y attarder, ils font leur job, rien d’exceptionnel, rien de médiocre. Je dois garder le moral devant ce Terminator qui a comme un goût de fin (du monde) de franchise…