Moi et les comédies musicales faisant clairement deux, c’est avec appréhension que je me retrouve à visionner Rock of Ages. Oui, dès les premières intonations de la part de la jeune fille incarnée par la ravissante Julianne Hough, me voilà à m’interroger sur la nécessité de poursuivre, c’est dire. Prenant ma curiosité à deux mains, par amour peut-être pour le Rock, Hard Rock, Metal et dérivé, je visionne l’intégralité du film. Si une bonne partie de celui-ci n’est composé que des fadaises romantiques, si quelques morceaux pas franchement entraînants font leurs apparitions, de-ci de-là, c’était sans compter sur le rock des années 80, le vrai rock de l’époque, décrié par un public d’aujourd’hui étant né trop tard pour l’apprécier ou élevé sans celui-ci.
Oui, si Rock of Ages n’évite pas le mélo, la mièvrerie, propre aux comédies musicales, il possède tout de même deux arguments de taille. D’abord une bande son phénoménale, à quelques exceptions près, mais surtout, il y a Tom Cruise. Tom Cruise, donc, que l’on retrouve ici dans la peau d’une star mondiale du Hard Rock eighties, dégénéré, irrespectueux mais génial musicalement. Un Tom Cruise qui bouffe littéralement l’écran lorsqu’il s’agit de démontrer ses talents de Showman, incontestablement incroyables. L’acteur prouve, si ce n’est pas déjà fait, que malgré la polémique, disons religieuse, qui l’entoure, il peut tout faire, tout jouer, de la star du rock au pilote de la Navy, de l’homme d’action à l’avocat New-Yorkais. L’on discernera donc bien vite l’intérêt de Rock Forever, mais uniquement lorsque pointe le bout de son nez le dénommé Stacy Jaxx.
Malheureusement, en quelque sorte, Adam Shankman, un réalisateur habitué à l’exercice, privilégie en termes de script, la relation amoureuse de deux groupies, Sherry incarnée par Julianne Hough, et Drew par Diego Boneta. Oui, si le jeune couple, pas forcément inintéressant, nous sortira bien vite par les oreilles et l’on pourra se rabattre sur Tom Cruise, bien sûr, mais également sur quelques personnages secondaires sympathique, Paul Giamatti en agent de star, Alec Baldwin, qui joue le jeu à fond, en tant de tenancier d’une salle mythique de concert sur le strip, ou encore de Malin Akerman en journaliste du magazine Rolling Stones ou encore le petit malin de Bryan Cranston, décidément partout, en maire infidèle. Oui, le casting tient la route, à l’exception de Catherine Zeta-Jones, en faisant trop, propulsant alors qu’il n’est pas nécessaire de la faire, le film dans des élans parodiques malvenus.
Bref, Rock of Ages nous propulse sur Sunset Boulevard, Los Angeles dans les années 80, ou le Rock n’Roll, malaimé, vivait son heure de gloire, à l’abri des critiques presse et autres publicités populaires. Le Rock était alors indépendant et le film, n’illustrant toutefois pas complètement le propos, parvient tout de même à retranscrire passablement bien l’atmosphère particulière entourant à l’époque des groupes tels que Twisted Sister, Def Leppard et autres grands nom de la scène. Une sorte d’hommage, si l’on veut, même si pour ma part, ça me colle décidément aux souliers, je n’apprécie que très peu la comédie musicale. 13/20