Comédie musicale. Nom féminin désignant les films qui traitent de sujet plus ou moins simples, par l’utilisation de chants et de danses pour communiquer leurs idées. Certaines ont désormais acquis le statut de film culte (West Side Story, The Rocky Horror Picture Show), d’autres en revanche portent l’étiquette de véritable téléfilm, pointées du doigt pour leur caractère immonde (High School Musical, Glee Tour). Sur ce marché aussi tonitruant que niais, quelle place occupe Rock Forever, le petit dernier ? Adam Shankman, également réalisateur de Hairspray, fait pencher la balance positivement. Ainsi, à travers une bande-sonore principalement composée de tubes rock des années 80 (Foreigner, The Arrows, Def Leppard), le public retrouve son ambiance d’antan, (re)découvre les tubes icones de toute une génération et vibre malgré lui au gré des sonorités diverses et variées du métrage. Et pourtant, dès le départ, c’est un sentiment amer et bien fade qui se fait ressentir, à travers une chanson des plus clichées, en marge des autres qui se révèleront plus entraînantes. Un peu comme si Madonna faisait l’avant-groupe de Queen ! Passé cette frayeur qui ne durera que quelques minutes, l’effet booster se met en place, on présente partisans, opposants, protagonistes et guitaristes, dans un déluge de sonorités au rythme croissant. Stéréotypant au maximum ses personnages et s’attaquant à tout type de profil (mère au foyer défendant ses valeurs, maire totalement m’en-foutiste, jeune fille complètement pommée, rockeur de base à la limite de l’extrême, agent obnubilé par le cash), c’est vers la splendide Julianne Hough, qui s’est déjà illustrée dans le remake de Footloose, que Shankman se tourne pour sa tête d’affiche. Ainsi, débutant une idylle romantico-fougueuse avec un bel espagnol, idylle au cœur du récit, la belle blonde aux yeux bleus devra toutefois tirer sa révérence devant les scènes déjà mythique d’un Tom Cruise véritablement en forme. Dans le rôle du rockeur Stacee Jaxx, incarnant parfaitement la décadence des musiciens d’autrefois, à la manière de Pink Floyd – The Wall, Cruise revient sur le « devant de la scène » pour interpréter un homme riche en couleur, héritant de la plus belle scène de l’année. En effet, en compagnie de la sulfureuse Malin Akermann et d’un tempo tout simplement magique [I Want To Know What Love Is], chacun admire les courbes de l’autre, tourne autour de son partenaire, joue un rôle dans cette relation de domination mentale et psychologique. De l’art, pour sûr. Ajoutons au film une petite touche d’humour, notamment via sa rétrospective sur l’ère boys band qui sévira plus tard ainsi qu’un générique final haut en couleur, pour obtenir le pop-corn movie que nous étions venu chercher. Yeah, sure, this movie rocks !