Ah, cette manie qu’ont les américains de faire des remakes. Il paraît qu’ils n’aiment lire les sous-titres, ça leur donne mal à la tête. Et puis quand un acteur est doublé en anglais, ils n’arrivent pas à comprendre ce qu’il dit. Heureusement que chez eux, les réalisateurs ne sont pas tous manchots.
Remake de Morse, Matthew Reeves ne s’en cache même pas vu le déroulement de l’histoire et les scènes carrément décalqués de l’original. L’ambiance par contre est plus sensuelle, il joue le chaud plus que le froid, avec une lumière en clair-obscur, des contrastes de couleurs plus violents, une palette plus chaude. Il y a quelques concessions grand public avec des scènes gores plus classiques et des références, correspondant plus aux modèles du genre. Dans la scène où la fillette montre le masque de l’animalité, j’ai crût voir une citation d’un fameux clip du roi de la pop. La caméra est plus mobile, moins mentale. Le garçon semble moins démuni, et pour cause, les vampires aux USA on connaît, ça lui semble presque naturel de voir une fille qui boit du sang. Et quand il vole de l’argent dans le sac de sa mère, l’image du christ au mur nous fait signe. Les symboles disséminés sont plus accessibles, moins voilés, jusqu’à la mort de cette femme second rôle, mordu par la fillette, mort moins originale que dans la première version, plus dans les clichés du genre. Ce film est sans conteste une réussite car on peu l’apprécier en ayant vu ou pas la version suédoise. Reeves a l’humilité et le talent nécessaire pour le job, faire passer film de vampire ovni poétique suédois dans le contexte américain, et le moins qu’on puisse dire c’est que l’efficacité il connait. De plus il n’arrive pas à épuiser les ressources de l’histoire qui reste complètement prenante du début à la fin. C’est comme une variation sur le même thème, ce qui est tout à l’honneur du thème, ça doit être un bon thème. Si on vous demande de choisir, répondez que ce n’est que du cinéma et prenez les deux.