Avant d'entrer dans les détails pour ce qu'il en est de mon ressentit de ce Remake signée Matt Reeves, il est évident que l'on ne peut faire l'impasse sur l'original, Morse. Le film de Thomas Alfredson est en tout point parfait, l'un des longs-métrages les plus forts de ces dernières années, en soi, un Chef d'Œuvre. Alors forcément, pourquoi reprendre ce film ? Au fond, je m'en fou de la question que je me pose pour autant moi-même. Let me In n'a évidement pas les arguments et la force de frappe du Film Suédois, il s'y niche en revanche une autre forme de délicatesse et de noirceur, un autre regard que j'ai pris avec ses atermoiements, ses difficultés à sortir de sa copie, mais qui en fin de compte opte pour une franchise tout aussi jolie, dans le grain notamment. Certains vont certainement sauter au plafond, mais en ce qui me concerne, j'ai trouver Let me In très beau ...
Matt Reeves prend la nuit à bras le corps, il s'en expose à toute l'imagerie collective autour de cette dernière et en ressort toute sa substance la plus façonnable à sa caméra. Les usages de cette dernière sont prolifiques et engendres une contorsion dans la narration à première vue grossière mais qui se rattrape de par sa démarche à la bonne hauteur, il ne prend rien avec mépris ni condescendance, il y va à fond et entraine son équipe dans sa sphère. Il suffit de voir toutes les séquences avec Richard Jenkins ( que l'on aperçoit trop peu ! ) pour bien prendre la teneur de ses manigances. Puisque j'en évoque son premier second rôle, je passe à un autre, Elias Koteas. Lui aussi viens s'infiltrer avec le bonne appareillage dans cette histoire dont il ne faillais surtout pas alourdir avec trop d'esbrouffe, cet acteur à bien assez de relief pour ne pas employer les grandes envolées et trouve le ton adéquat, sur un fil, magnifiquement. Chloé Grace Moretz et Kodi Smit-Mcphee sont quand à eux renversants. J'avoue mes réticences en premier lieu tant les deux enfants du premier film avais su prendre toute cette place mais très vite la relecture de cette histoire laisse une nouvelle voie à ses jeunes comédiens prodiges. Je manque de mots, alors j'arrête ici, mais j'insiste une ultime fois sur la grandeur de ses enfants.
Let me In m'a captivé, avec ses failles, ses réussites, dans son obsession de rendre son traité avec humilité mais néanmoins le plus justement possible. Oui, une œuvre à la bonne hauteur.