Mon compte
    Solaris
    Note moyenne
    3,5
    1229 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur Solaris ?

    114 critiques spectateurs

    5
    33 critiques
    4
    38 critiques
    3
    21 critiques
    2
    13 critiques
    1
    5 critiques
    0
    4 critiques
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    Jonathan C.
    Jonathan C.

    8 abonnés 7 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 13 juillet 2016
    Bavard, prétentieux et d'une longueur insoutenable ... à fuir !!! La version de Steven Soderbergh est bien plus inspirée et fidèle au livre, sans oublier la bande son envoûtante qui l’accompagne qui fait toute la différence.
    christophe117
    christophe117

    8 abonnés 251 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 juin 2016
    Soyons francs, oui ce film a des longueurs, oui il y a certains silences très peu évocateurs et on a le sentiment qu'au moins une demi-heure aurait pu être économisée. Mais ! Mais mais, en même temps, ce silence, cette contemplation des hommes et des lieux instaurent sans nul doute une atmosphère mystérieuse qui parvient presque à nous faire se sentir irradiés également. On divague presque avec notre psychiatre et l'expérience visuelle et artistique n'en est que décuplée. Fascinant.
    MemoryCard64
    MemoryCard64

    42 abonnés 375 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 30 mars 2016
    Sofia Coppola est une cinéaste dont le thème de prédilection est l'ennui. Ses personnages en sont victime et cherchent, d'une manière ou d'une autre, à s'en extirper. Les films qui en résulte sont teintés de mélancolie mais se tourne fermement vers quelque chose de positif, de dynamique. Il me semble que Tarkovski (dont c'est mon premier film) emprunte le chemin inverse. L'ennui ne fait pas partie de l'histoire mais il est placé au cœur de l’expérience cinématographique.

    Évidemment, cette démarche rebutera beaucoup de monde. J'ai personnellement eu beaucoup de mal à me plonger dans l'histoire, la faute à une longue introduction qui s'enlise dans des explications indigestes. Après trois quart d'heure d'exposition, le personnage principal, Kris Kelvin, se rend enfin sur la station de recherche qui gravite autour de la planète Solaris. Le récit démarre alors, non sans quelques heurts (le fait que les scientifiques refusent d'expliquer au héros les événements étranges de la navette est vraiment lourd). Mais l'ensemble reste profondément austère à cause d'une absence quasi-totale d'accompagnement sonore. Bien qu'une musique semblant provenir d'un endroit lointain se fait entendre de temps à autre, ce sont des bruitages métalliques, angoissants et nébuleux qui occupent l'espace sonore le reste du film.

    Heureusement, le scénario aborde des thèmes très intéressants, et les grandes questions qu'ils soulèvent sont condensées dans le personnage de Khari. Elle est en réalité une image envoyée par Solaris dans un but inconnu. Elle prend la forme d'une personne issue du passé de Kris, en l’occurrence sa femme qui s'est suicidée quelques années auparavant. Bien que le film s'attarde chamboulement que subit le personnage principal, il reste concentré sur cette entité étrange et sa recherche d'identité. Piégée dans un statut de copie dont elle prend conscience peu à peu, Khari s'interroge sur ce qui fait un humain. Elle se met à singer la vie de l'ancienne compagne de Kris et essaye de percevoir les émotions des autres personnes à bord de la station. Ne partageant pas la paranoïa ambiante, elle apparaît comme le personnage le plus normal, mais Tarkovski contredit cette impression en la présentant à plusieurs reprises sous un jour monstrueux. De plus, Khari est omniprésente à l'écran grâce à un subtil jeu avec le hors-champ. Le réalisateur la fait apparaître de manière soudaine et incohérente à l'écran et filme, en son absence, le manteau qu'elle laisse derrière elle.

    Pour une raison ou pour une autre, j'avais associé le cinéma de Tarkovski à de très belles images, mais Solaris en comporte bien peu. Globalement, ce sont les plans liés à l'eau qui sont les plus réussis, comme ceux qui se concentrent sur la rivière près de la maison de Kris. Les quelques images de Solaris, planète recouverte par un gigantesque océan, sont également surprenantes par leur irréalité : les mouvements des courants marins s'apparentent à ceux de la lave, plus lents et compacts. Le reste m'a complètement laissé de marbre, les immondes plans violets mis à part.

    Solaris est donc loin de m'avoir captivé autant que le chef-d’œuvre de Kubrick, bien qu'il offre des possibilités d'analyse tout aussi profondes et intéressantes. Je retiendrai du film son ambiance léthargique et ses enjeux scénaristiques, qui sont responsables d'un violent ascenseur émotionnel lors de la scène de fin. Mais dans l'ensemble je ne pense pas que le cinéma Tarkovski soit un cinéma qui me parle beaucoup.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 17 janvier 2016
    Solaris de andrei tarkovsky (1972)
    Bon déjà rien que le titre du film devrait caresser l'oreille de tout bon cinéphile. Ce film a une réputation de chef d'oeuvre (ca reste tarkovsky) et en allant le regarder je m'attendais presque à voir mieux que 2001, mais nous savons tous que cela n'est pas possible ...
    Alors si on essaie d'aller au delà de l'aura de ce long métrage, on trouve une oeuvre à mes yeux un peu bâtardes. Pas que se soit mauvais, loin de là, mais simplement je n'ai pas vraiment ressentis quelquechose pendant la vision du film. C'est super intéressant évidement peu de films ne peuvent se vanter d'approcher ne serait ce qu'une petite partie de la profondeur morale et métaphysique de solaris; mais j'ai eu quelques problèmes pendant la vision. Tout d'abord je n'aime pas du tout l'acteur principal qui n'est vraiment pas génial, voir un peu à coté de la plaque par moments. Et puis au final je n'ai pas trouvé le film particulièrement beau d'un point de vue purement esthétique. C'est le premier Tarkovsky que je vois et vraiment je suis un peu déçu. Parceque au final même si certains cadres sont lourds de sens et de symbolismes, la majorité des plans ont l'air d'être la pour servir l'histoire plus que pour réellement apporter une identité visuelle et artistique au film. J'ai été un peu déçu parceque je ne connaissais pas vraiment Tarkovsky mais on le compare souvent à Bergman mais le réalisateur russe ne nous offre pas (du moins à mes yeux dans solaris) la qualité esthetique du réalisateur du 7eme sceau.
    Donc voilà je ne sais pas vraiment quoi penser de ce film, oui c'est vraiment quelquechose d'interessant et une experience de cinéma assez profonde, mais je reste plutôt déçu (peut être trop d'attentes ?)
    Par contre je ne pouvais pas partir sans parler de la dernière seconde du film ! (spoiler !!) bah en fait j'y vois trois interpretations possibles: premièrement chris a cru rentrer sur terre et finalement n'a fait que tourner en rond pour revenir sur solaris (explication la moins intéressante), est ce qu'il a tout simplement décidé de vivre dans l'ocean avec des "visiteurs" passant donc le reste de sa vie dans une fausse image du monde, ou est ce qu'il n'a tout simplement pas quitté solaris depuis le début du film, dans quel cas le long métrage prends un sens nouveau extremement jouissif ^^.
    BigDino
    BigDino

    8 abonnés 473 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 18 juin 2015
    Peut-être moins abouti que Stalker, Solaris est tout de même très intéressant et sûrement plus facile d'accès, même si l'extrême lenteur peut rebuter. Tout est très travaillé, rien que le plan d'introduction est magnifique. Solaris est un huis clôt nous confrontant avec notre folie. Solaris me semble plus optimiste que Stalker dans sa vision, chaque homme lutte contre son passé, mais peut trouver la force de l'accepter et de vivre avec. Dans notre monde bien fade, chacun est sceptique devant la simple possibilité du merveilleux, mais contrairement à Stalker, dans Solaris la plupart des hommes confrontés à ce merveilleux l'acceptent.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 8 mars 2015
    Un conte profondément philosophique, voir même spirituel. On embarque dans cette station en quête de contact et on y apprend que les relations dont l’Homme a le plus besoin c’est avec lui-même, ou qu’il est impossible de découvrir l’autre quand l’autre est un miroir. Bravo ! Réussir à signifier une telle profondeur de réflexion seulement avec des dialogues flous et des situations ambiguës, réussir à nous faire voyager dans l’espace avec trois éléments de décors, réussir à parler au nom de l’humanité avec une poignée d’acteurs… vraiment ce film surpasse amplement sa réputation et mérite qu’on dépasse la lente introduction pour ensuite se faire piéger dans ce tourbillon cosmique.
    Nico591
    Nico591

    46 abonnés 800 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 23 février 2015
    Le penchant russe de "2001" à ceci près que c'est un faux film de SF, Tarkovsky a volontairement éludé tout ce qui a trait à la science fiction pour accoucher d'une œuvre contemplative et minimaliste qui parle de deuil qui n'a pas grand chose d'attractif.
    Film russe oblige tout y est austère, acteurs compris, et rien n'est fait pour attirer le spectateur, il y a des films comme cela où l'on accroche pas du tout au style du réalisateur malgré toutes les qualités intrinsèques que possèdent le film.
    Mephiless s.
    Mephiless s.

    62 abonnés 697 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 février 2015
    Solaris est une oeuvre réellement à part, car elle reste assez étrange. Mais elle a le mérite d'aborder un thème assez compliquée, la condition humaine. Les dialogues sont vraiment intéressants, très bien écrits, et suscitent la réflexion du spectateur. Le film aborde énormément de thèmes, sans se disperser, et ils restent tous très intéressants. La performance des acteurs est irréprochable, c'est ce qui m'a frappé à plusieurs scènes, ils font tous un excellent boulot. Mais ce qui m'a déplu c'est la longueur de l'oeuvre. Le film est lent, à certains moments assez ennuyeux, ce qui m'a empêché de le voir en une seule fois.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 29 janvier 2015
    Considéré comme la réponse soviétique à 2001 : "L'odyssée de l'espace" de Kubrick, "Solaris" est, lui aussi, un grand film de science-fiction. D'abord, la lenteur du film marque, elle fascine au début, mais devient pesante. Ces long travelings et plans fixes font que le film a une bonne réalisation. Mais le film est largement trop long, couper certains plans et faire des coupes scénaristiques aurait pu être judicieux. D'ailleurs, le scénario est bien construit et pose de bonnes questions sur la condition humaine, l'amour et le deuil. Bref, Tarkovski a fait un bon film mais sa lenteur peut en effrayer certains.
    vinetodelveccio
    vinetodelveccio

    68 abonnés 802 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 13 novembre 2014
    Un film exigeant, cérébral et d'une intelligence froide pas à la portée de tous. Tarkovski, dans son film sans doute le plus connu, nous livre une histoire assez fascinante et mystérieuse. A la fois mélancolique, profond et complexe le scénario se dévoile peu à peu autour des pouvoirs incroyables de la planète Solaris qui offre à tout visiteur l'occasion de revoir une reproduction des êtres aimés que l'on a perdu. Cadeau empoisonné aux implications philosophiques puissantes qui donne une histoire d'amour déchirante. Mais Tarkovski reste Tarkovski : point de facilité avec le cinéaste soviétique, une austérité maladive accompagnée d'une mise en scène difficile d'accès. La narration est neurasthénique, le jeu est pour le moins dans la retenue et le tout revêt un pouvoir soporifique presque immédiat chez moi. Le mystère et la fascination autour du film m'ont fait persévéré mais il faut l'avouer, on reste souvent perplexe devant cet objet austère qui se prend trop au sérieux.
    Shékiinä .
    Shékiinä .

    52 abonnés 678 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 6 octobre 2014
    Si on aime les films lents et contemplatifs on y trouve forcément son compte. Je suis pourtant une des plus grandes amatrices de films et courts métrages d'auteurs, mais s'il y a bien une chose que je ne supporte pas dans un film, c'est justement ce que j'appelle le «remplissage gavant» : vous savez, ces scènes et dialogues interminables, qui n'en finissent pas, et qui n'apportent franchement rien de productif quant au bon déroulement d'une mise en scène et de son rythme. Solaris fait justement parti de ces films d'une lourdeur insoutenable. Alors, certes, les images sont méditatives, mais est-ce un argument suffisant ?
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 4 septembre 2014
    C'est l'un, si ce n'est le, meilleur film de science fiction !Pour une fois il n'y a pas d'alien grotesque (je ne parle pas de la saga Alien ça c'est autre chose ;)) ni d'attaque robotique humanoïdes (Ok pour Terminator et Blade runner mais après ça fait trop cliché) ni de scénario catastrophe d'erreur technique à bord d'un vaisseau.Bref ce film est original (très) et pose des questions existentielles au spectateur.Ce n'est pas un film trop lourd ni trop "flou", un équilibre parfais en somme. L'ambiance et la forme du film avec ses nuances de couleur sont bien réalisé ce qui donne un film atemporel qui ne vieilli pas.Mais à réserves toute fois à un public friand de nouveautés qui n'a pas peur du "manque d'action". A mon avis Solaris est comparable en bien des points avec son rival américain: 2001 Odyssée de l'espace.
    hpjvswzm5
    hpjvswzm5

    43 abonnés 459 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 juillet 2014
    S'il y a bien un film de sf à voir dans l'histoire du cinéma d'après les dires, en plus de 2001, c'est bien Solaris. Et comme j'essaye tant bien que mal de rentrer petit à petit (mais vraiment petit) dans le CCCI (Cercle de la Communauté Cinéphile Internationale), il fallait que je le vois. C'est désormais chose faite, et le moins que je puisse dire c'est que j'ai beaucoup aimé.

    Bien que la première partie soit un peu à part du reste du film, elle n'en pas moins passionnante. Le film commence calmement, un peu comme le tout début de 2001 (avant l'explosion), sans dialogues, se qui laisse parfaitement le temps au spectateur de se calmer et de s'habituer au rythme méditatif du film (j'espère que ce mot existe...). Mais dans la première partie, c'est surtout l'enregistrement vidéo d'un réunion entre scientifiques et astronautes qui a retenu mon attention. Cette scène est franchement un bijou tant dans le mystère et la fascination des hommes pour la planète que dans les propos délirants et presque incohérents du type rentrant de mission et visiblement très troublé de son expérience. Prémonitoire au vu des événements à venir ? Forcément.

    Parce qu'à partir du moment où le personnage débarque sur la station spatiale, le film est une hallucination troublante, parfois sublime et rarement ennuyeuse. Si le film est bien ancré dans un contexte de science-fiction, il est très minimaliste, on est loin de 2001 et de ses vaisseaux flottant dans l'espace, et finalement c'est plus une méditation sur l'être humain qu'autre chose.

    Dans les faits, je l'ai reçu comme une expérience fascinante, assez longue oui mais je pense que certains films ont besoin de la longueur pour se construire. Et puis le film n'est vraiment pas chiant, en tout cas il ne m'a pas ennuyé, au contraire, toutes ces scènes où le personnage est avec sa femme, ou ce qui lui ressemble sont magnifiques, voir ce personnage devenir peu à peu humaine, ressentir des émotions et s'attacher à son mari est à la fois beau et bien mis en scène. Je trouve ça bien plus réussi et moins creux que dans Under The skin récemment (et moins chiant), qui avait (un peu) la même thématique dans ce côté extraterrestre qui fréquente des humains et se met à ressentir quelque chose.

    Ce film, c'est un assemblage d'images parfois scotchantes, dont on ne peut décrocher, et là ou ça aurait pu être un maniérisme gênant, ça passe parce qu'il y a un propos, une idée forte.

    Un film à voir de toute façon, au même titre que 2001 dans le genre (même s'ils sont finalement assez différents).
    Benjamin A
    Benjamin A

    712 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 26 octobre 2014
    Souvent considéré comme l'une des plus importantes œuvres de science-fiction avec "2001 : l'odyssée de l'espace" de Kubrick (bien que les deux films soient différents), cette adaptation du livre de Stanislas Lem, "Solaris"par Andreï Tarkovski nous fait suivre un savant envoyé sur une énigmatique planète "Solaris" dont les expéditions passés ont mal tournées.

    Divisé en deux parties et commençant sur terre, démarre plutôt lentement, mais c'est d'ailleurs ce rythme lent (sans longueur inutile) qui permet de créer une fascination qui s'intensifie plus le récit avance. Peu à peu Tarkovski instaure un climat mystérieux, de plus en plus obsédant et troublant, notamment et surtout dans la deuxième partie où il joue avec les images, les rêves et la frontière du vrai et du faux.

    Il braque sa caméra sur le personnage de Kris Kelvin, à l'image du film très bien écrit, explorant ses doutes, sa mémoire ou encore son subconscient, montrant son évolution morale et psychologique. Il le rend attachant et à travers lui donne une dimension mélancolique avec un passé qui ne le quitte jamais, qui l'obsède et qui inconsciemment influe sur ses décisions et ses pensées. Il cherchera notamment à retrouver et réapprendre l'amour qui l'avait quitter et de la même manière, réapprendre la souffrance.

    Si le film est aussi fascinant et de plus en plus captivant, c'est aussi grâce à la superbe mise en scène, les décors et reconstitution assez froid ou encore cette musique obsédante, d'ailleurs, la maitrise de tous ses élément de la part de Tarkovski permet de nous offrir de magnifiques scènes.

    Donatas Banionis nous livre une intense composition, rajoutant une dimension émotionnelle à son personnage et le rendant attachant, notamment dans les scènes avec sa femme, interprété avec brio par Natalya Bondarchuk.

    Tarkovski nous livre une superbe œuvre de science-fiction qui, tout en nous donnant à réfléchir à l'image de cette ultime séquence sur différent thèmes aussi varié que la psychologie humaine, l'amour, la nature ou encore l'humanité, s'avère aussi fascinante que captivante.
    Kloden
    Kloden

    125 abonnés 997 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 avril 2014
    Moon (3.5/5), 2001 : L'odyssée de l'espace, Gravity, Sunshine (4/5) ; autant d'exemples jetés pêle-mêle sans que je prétende ici les comparer en aucune façon, mais qui prouvent en tout cas que le film spatial est un sous-genre de la S-F qui me plaît particulièrement, tant pour ses prouesses techniques que pour ses uniques incursions métaphysiques, qui profitent souvent à fond de l'inconnu, de l'opacité, de l'apparente transcendance que peut représenter l'immensité spatiale. Ici, Andreï Tarkovski délaisse la recherche du spectaculaire (j'en viendrai à la mise en scène plus tard) pour verser à fond dans le film auteuriste à la 2001, à qui il représente en quelque sorte une réponse soviétique, bien qu'au fond, il me paraît déplacé de voir en Solaris un métrage russophile tant il se veut universel dans sa recherche philosophique. Pour en dresser une rapide esquisse, Solaris est une planète nappée d'un océan quasiment pourvu d'une conscience, et même capable de la faire partager... voilà qui est prétexte à une recherche sur la perte amoureuse, sublimée et étayée par plusieurs réflexions ontologiques accessoires. Quoi qu'il en soit, le propos est d'une opacité rarement vue - le film est peut-être l'un des moins accessibles que j'ai vus à ce jour - et on peut sans mal s'agacer de sa tendance à l'étirement, qui m'évoque pourtant quand même quelque part très bien l'impression de distorsion temporelle que l'imaginaire collectif se plait parfois à imaginer dans un voyage spatial. Le film est également sauvé par son hypnotisme, assez déstabilisant et en tout cas totalement accaparant. Les plans sont longs, la caméra peu mobile fait souvent sortir les comédiens du champ, conférant une force apathique paralysante à l'ensemble ainsi qu'une certaine impression de mystère. Dans un genre très différent de 2001, c'est peut-être aussi virtuose. L'ambiance d'étrangeté est renforcée par une grande sélectivité sonore qui génère un monde de sons surprenant, tant ceux-ci sont rares et appuyés quand ils parviennent l'oreille. De plus, la parcimonie dans l'utilisation de la bande-son fait d'autant mieux ressortir les notes du grand J.S. Bach quand elles sont jouées, rendant par exemple la scène d'apesanteur encore plus marquante. Enfin donc dans la forme, Solaris est si fin et si peu commun qu'il se dérobe sans mal au décryptage, et comme dans son scénario, possède une richesse pas loin d'être impénétrable mais parfaitement palpable. Initialement, je pensais noter 2.5/5. Après un jour de réflexion, j'en suis maintenant à me demander si un 4 ne serait pas préférable, tant Solaris est certes exigeant, harassant même, mais tellement riche et unique qu'il en devient sans doute un must. Bref, s'il n'est pas à mettre entre toutes les mains, je suis quand même bien content que Solaris soit tombé entre les miennes.
    Les meilleurs films de tous les temps
    • Meilleurs films
    • Meilleurs films selon la presse
    Back to Top