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    Solaris
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    114 critiques spectateurs

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    Hal9000
    Hal9000

    2 abonnés 28 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 novembre 2021
    Adaptation bancale du chef d’oeuvre de Stanislas Lem. Quelques scènes sublimes, soulignées par le choral BWV 639 de Bach, illuminent un film trop bavard rendu austère par la laideur assumée des décors soviétiques années 70. On est assez loin du roman, mais il y a quelque chose d'attirant dans ce film, dont l'étrangeté ne réside pas tant dans l'histoire originale que dans la vision qu'en a Tarkovski.
    Florian Malnoe
    Florian Malnoe

    120 abonnés 557 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 28 mars 2020
    Première incursion dans la filmographie d'Andreï Tarkovski.

    Un film aucunement à la hauteur du grand "2001 : l'odyssée de l'espace".

    La mise en scène ne m'a rien évoqué, la lenteur ne sert même pas à installer une atmosphère particulière, il n'y a aucune tension, très peu de suspense...
    Les quelques plans contemplatifs n'apportent rien au récit malgré la photographie très soignée.

    Certes, ce n'est pas un space-opera comme le film de Kubrick, la dimension SF du film n'étant qu'un prétexte et une simple toile de fond pour la romance, le problème étant que la romance de "Solaris" n'a strictement rien d'excitante, aucun piquant, aucune intensité ni puissance émotionnelle... Les acteurs semblants complètement amorphes et les dialogues insipides...

    J'attendais de ce classique au moins un côté cryptique/mystique pour exercer un pouvoir de fascination et réflexif sur le spectateur mais même ça le film ne semble pas l'avoir entreprit, ou du moins pas assez bien mis en valeur.

    "Solaris" n'est même pas difficile d'accès, j'ai le sentiment qu'il n'a juste pas grand chose à proposer ni à dire de pertinent sinon une banale réflexion sur le rapport à l'être aimé. Le fait que Tarkovski trouve "2001" stérile après avoir pondu ça me fait doucement sourire

    Quel dommage d'avoir une musique aussi belle et de ne pas s'en servir...
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 10 avril 2019
    Un chef-d’œuvre plus accessible grâce aux traductions, le film se vaut d’abord dans le visuel photographique travaillé par la mise en scène du cinéma iconographe russe, dans un premier temps de réflexion contemplative. Suivant ce scénario de nationalité soviétique, intrigué par la grande révélation au nom de la science humanitaire, de cette planète « Solaris », à des années lumières du sytème solaire connu de l’humain. En compétition avec l’astronaute américain -2001, l’odyssée de l’espace- qui consista à se frayer sur le chemin de sa station orbitale du grand vide, d’une machine ordinateur au cerveau électronique relié devenu incontrôlable. Cette puissance terrienne bipolaire rivale lui répond d’une certaine manière, en y installa sa base spatiale dans cette lointaine contrée galactique, la première durée sur Terre vienne les explications métaphysiques troublées. Ils font une découverte inimaginable par ses scientifiques cosmonautes chevronnés, et dépassant l’entendement de la connaissance humaine sur la question du cosmos phénomène. C’est une planète « esprit », une intelligence extraterrestre l’a peuple, et ne ressemble en rien à la représentation populaire du physique, ce ne sont pas des « Aliens » ni des « Greys ». Ceci prenne l’immensité de cet océan protoplasmique, aussi ancien que les vestiges datant de l’antiquité, remontant beaucoup plus haut chronologiquement qu’est la formation solaire immémoriale. Plongée dans son atmosphère nuageuse, est tracé au dessus de sa surface abondante d’eau, des lignes apparentées à l’irréel, des tourbillons volontairement inconsistants, la spirale mystérieuse planétaire. Les experts soviétiques en déduisent qu’un monstre vit sous les mers et pourtant, ce ne serait le cas, « Solaris » est une entité cosmique à part entière, l’âme consciencieuse difficile à saisir pour les rescapés téméraires qui continuent à s’aventurer tant bien que mal, les soucis personnels et intimes les submergent de mélancolie profonde. Mais pas pour « Elle », qui saisit l’essentiel, l’apparition de souvenirs immuables recréer est son pouvoir vertigineux. Ça peut les faire peur, les îles terrestres artificielles pour les mettre à l’aise inquiète, le confort de leur pays natal, la mère patrie de l’enfance pour mieux les contrôler entièrement, ce corps et l’esprit. La solution B extrême pour entrer en contact avec quelque chose s’approchant de l’aspect moral, le déroutant désespéré pour les érudits frustrés. Le docteur passait par là tout comme ses confrères par besoin de savoir, l’instruction d’une vie vient l’amour, ne peut être attraper de plein fouet par ce passée accrocheur, à le vivre inlassablement en une magnificence du drame romantique terriblement émouvant. L’effrayante épouse revenante, le tourmente encore et encore en une résurrection presque philosophique, la régénération cellulaire copie est immortel pour les mortels étrangers, un vent glacial refroidit les lieux sans souffle. « Ces visiteurs » à l’intérieur de la station, captivent les russes en les emprisonnant par le simple psychisme exercé, une abstraction de leur monde existentiel, le surréalisme dans tous ses états. Le lunatique agit sur leurs humeurs, qui n’est pas sans rappeler la terre et son satellite lunaire agissant par son attraction distorsion de l’espace temps, une influence astronomique peignant sur son océan bleu remplit de mysticisme dessinée en vague. L’héritage sur le cinéma américain après l’onirisme du vaisseau spatial de Stanley Kubrick, sur celui de James Cameron et son ambitieuse œuvre pharaonique -abyss 1989. L’E.T intelligent être constitué en eau de ver sous-marin prend forme miroir, à travers le reflet de l’original, on ressent à ce moment d’où vient l’idée entre les deux chef-d’œuvre, venu au commencement d’Europe de l’Est, la littérature de la Pologne le transmettra à la Russie du cinéma, enfin les États-Unis après la « Guerre Froide ». Ainsi soit remis à sa juste valeur le remake de 2002, selon son collègue modifiant quelque peu le scénario au niveau technique, avec la bénédiction du gouvernement d’origine de la plus belle histoire de science fiction littéraire qui me parle. Au même titre que les thèmes du romancier Philip K. Dick, romance contrarié, transformation, fusion, irréversible point du non retour, une planète esprit libre atypique de l’observation expérience, sait retenir par l’obsession en ses mains spirituelles, le paysage envahissant immergée.
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 151 abonnés 5 135 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 août 2018
    Solaris c’est la partie du cerveau de l’homme auquel il accède par la connaissance. Ici ce sera la science.
    L’homme voit apparaître une personne disparue. Et cette venue lui fait réfléchir au bonheur. Est-ce que l’immortalité est le bonheur ?
    Chaque homme réceptif voit apparaître ce qu’il recherche au fond de lui.
    Mais qui en vérité recherche ce qu’il désire vraiment?
    C’est ainsi qu’on explique cette île. Tout le monde vit sur Solaris. Planète liquide, berceau de la vie. Mais qui en comprend la « substantifique moelle »?
    Tarkovski dit ne pas avoir aimé son film une fois terminé. Mais est-ce parce qu’il n’avait pas résolu cette énigme?
    Au départ, ce film franchement philosophique aurait pu s’apparenter à Malick de nos jours, mais au final il faudrait aller du côté de « je t’aime, je t’aime » de Resnais.
    Attigus R. Rosh
    Attigus R. Rosh

    195 abonnés 2 511 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 27 juillet 2018
    Bof, je suis passé à côté de ce film.
    Le film est indécemment long et contemplatif. Et en plus, il ne m'a pas fallu beaucoup de temps avant de commencer à m'ennuyer.
    En revanche, il est vrai que les décors sont très beaux et vachement travaillé. De la même manière, (l'absence de) musique colle parfaitement à la vacuité de l'espace, ce silence est particulièrement marquant. Mais à part ça, je n'ai pas trouvé le film très intéressant.
    Le début est déjà très étrange. Cette conception du futur est très froide, en particulier dans l'interaction des personnages entre eux. Le personnage principal est mou et ennuyeux, il ne fait strictement rien du film. Le reste du film est à l'avenant : très bizarre. Difficile de tout saisir du film et de comprendre ce qu'il cherche à nous dire.
    Le rythme est lent. Il faut attendre le tiers du film (soit presque une heure) avant que l'on entre dans cette station.
    Je n'avais pas spécialement adulé la version de Soderbergh, mais forcé d'admettre qu'elle est plus captivante.
    Aaaarrrrrgh
    Aaaarrrrrgh

    22 abonnés 180 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 30 juillet 2018
    Difficile à juger, tant il écrase par sa stature, ce Solaris. L'œuvre est grande, elle nous regarde de haut. Il faut le dire, les acteur, tous à leur façon, torturés, sont formidables. L'intrigue, mêlant découverte scientifique, deuil, folie et vie "extraterrestre/clonage", est, en grande partie, parfaitement maîtrisé et sublimé par une écriture ingénieuse et une mise en scène virtuose, lorsqu'il s'agit de faire planer le mystère et d'instaurer une ambiance hallucinée. Alors, qu'est ce qui coince ? Pour ma part, cela tient d'abord à l'austérité générale du film, qui le rend parfois pénible, et ce d'autant plus qu'il est plutôt long. Ensuite, le film accorde, selon moi, trop d'importance à la relation entre la femme et le psychologue, qui est certes essentielle au déroulement du film, mais qui, au final, ne donne pas autant de réponses que je l'aurai espéré. Frustrant.
    7eme critique
    7eme critique

    533 abonnés 2 778 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 mai 2018
    De la science-fiction qui s'épargne tout superflu visuel ! En effet, Tarkovski préfère se concentrer sur le fond, à savoir sur la psychologie de ses personnages et le mystère scénaristique qui englobe ce récit, que sur une forme aux décors dantesque et aux multiples effets-spéciaux souvent de rigueur dans ce registre. Le fond nous attire, la forme nous angoisse, la musique nous immerge, ce "Solaris" de Tarkovski ne serait pas loin d'être le concurrent idéal au "2001 l'odyssée de l'espace" de Kubrick (même si ce dernier reste inégalable, car bien plus profond dans sa philosophie et son interprétation, et clairement plus abouti dans la forme). "Solaris" est un film intelligent qui mériterait plusieurs visionnages, car très confus au premier abord. Du fait de sa complexité et de son extrême lenteur, "Solaris" ne sera pas le film à conseiller en premier lieu pour tous ceux qui souhaitent s'aventurer dans la filmographie de ce génie russe. Une adaptation qui ne fera pas l'unanimité, mais qui ne pourra certainement pas laisser le spectateur de marbre, pour peu que celui-ci se laisse embarquer par cette expérience.
    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    121 abonnés 2 039 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 février 2018
    septiemeartetdemi.com - Difficile de savoir à quoi s'attendre avec un film soviétique de science-fiction. Il se révèle facilement comparable à 2001: Odyssée de l'espace, antérieur de quatre annéees, quoiqu'il s'agisse là d'une coïncidence. On y trouve une lenteur à la limite de l'insupportable, dont la correspondance aguichante avec l'habituelle contemplation slave n'est même plus une excuse à ce stade. C'est aussi un film naïf, involontairement visionnaire sur les bords mais surtout onirique et insouciant jusqu'à la faute de goût (citons juste cette scène d' "apesanteur" où les personnages flottent, très joliment d'ailleurs, ainsi qu'un bouquin qui traverse l'écran et... aucun autre des objets dans la pièce, alors que cela ne coûtait rien de ne pas les montrer).

    Le spectateur a vraiment tout son temps - trop de temps - pour parcourir chaque scène en esprit, et ce seraient des efforts piètrement récompensés si l'ambiance ne sauvait pas tout, cette ambiance qui perce le Rideau de Fer culturel et d'où émergent des acteurs miraculeusement expressifs, à l'éloquence très justement dosée et peuplée juste comme il faut d'allusions à cet Océan exoplanétaire qui est l'objet de leur curiosité et de leur trouble, même si on aurait aimé voir plus de cohérence scientifique au moins pour donner la mesure de l'impuissance des chercheurs ; c'est là le plus gros vide du scénario.
    alouet29
    alouet29

    76 abonnés 1 514 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 2 février 2018
    Le propos est intelligent, la mise en oeuvre bluffante, mais par manque de pêche, on s'ennuie vite. Ce thème a été repris, de manière plus intéressante dans les années 2000 par Steven Soderbergh.
    Nicolas S
    Nicolas S

    43 abonnés 543 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 janvier 2018
    Comme dans 'Stalker', Tarkovski filme un territoire mental dans 'Solaris'. Cela confère au film une certaine aridité théorique, qui va de pair avec un rythme assez lent. 'Solaris' ne mène finalement à aucune réponse évidente mais parvient tout de même à susciter, lors de son mystérieux dénouement, une grande émotion.
    Newstrum
    Newstrum

    46 abonnés 261 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 novembre 2017
    Un astronaute voit revenir dans une station spatiale en orbite autour de la mystérieuse planète Solaris sa femme morte depuis 10 ans. Tarkovski adapte l'excellent roman de science-fiction de Stanislas Lem et livre sous couvert de SF une réflexion plus large sur un monde où la foi a disparu, où l'on ne croit plus aux miracles. On y trouve quelques-uns de ces moments de grâce qui font de Tarkovski l'un des grands poètes du cinéma. Voir ma critique complète sur mon blog : newstrum.wordpress.com
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 29 octobre 2017
    Tarkovski approfondie ici la question métaphysique - obsessionnelle chez l'auteur - du rapport entre l'individu, la conscience et le monde. La SF y est utilisée comme un alibi pour explorer ces questionnements, malheureusement parfois avec un certain dilettantisme. Des éléments de scénario importants sont parfois sabrés pour une raison inconnue. Le film est censé se dérouler dans un futur proche, pourtant il ne parvient à nous immerger totalement dans cet univers rétro-futuriste, faute de cohérence visuelle.

    Après une longue introduction sur terre qui amorce de manière fort brouillonne l'intrigue (est-ce volontaire?), le film peut enfin décoller sur Solaris, cette planète habitée par un océan doté d'une âme. L'ambiance contemplative qui desservait avec tant de brio le propos des autres films plombe Solaris. Tout y est lourd, abscons, traité avec une telle apesanteur, une telle lenteur, que le spectateur se surprend à lutter plus contre l'ennui que d'explorer avec l'auteur les mystères de l'âme humaine.

    Pour une durée de pratiquement 3h, cette œuvre est clairement réservée aux fans hardcores d'expériences filmiques extrêmes.
    Ricco92
    Ricco92

    225 abonnés 2 150 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 10 octobre 2017
    Souvent considéré comme une espèce de 2001, l’Odyssée de l’espace soviétique, Solaris d’Andreï Tarkovski est pourtant très différent du film de Stanley Kubrick en dehors de sa lenteur et du fait qu’il se veut un film intellectuel. En effet, alors que le cinéaste américain essaie d’être le plus réaliste possible d’un point de vue technologique, le réalisateur russe n’en a que faire de la science-fiction et ne se préoccupe en aucun cas de rendre son univers crédible (les décors sont complètement irréalistes pour se situer dans une station spatiale, aucun plan ne montre réellement le vaisseau ni la planète Solaris autrement qu’en plans tellement rapprochés qu’ils auraient pu être filmés n’importe où), chose peut-être due en partie à une réduction de budget de 50% peu avant le tournage. Tarkovski cherche avant tout à faire de son film une réflexion métaphysique en éliminant tout spectacle. Il en résulte un film ayant un petit côté envoutant mais étant tellement lent et bavard qu’il emmène facilement à penser à autre chose (au point de ne pas toujours comprendre le passage en noir et blanc de certaines séquences) et à créer l’ennui. À voir au moins une fois vu sa réputation auprès de l’intelligentsia cinéphile pour se faire un avis mais en sachant qu’il y a de fortes chances d’y trouver le sommeil.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 1 février 2017
    Une oeuvre de Science-Fiction qui porte la marque des grands, tant son scénario est profond, nébuleux, et enrobé par une réalisation qui accuse certes son age (1972), mais qui ose aussi transgresser les habitudes visuelles avec de nombreuses scènes étranges, étirées en longueur ou incompréhensibles au premier abord mais qui distillent un vague sentiment d’étrangeté et de poésie, et des effets franchement osés. Sur le fond, il y a encore plus à dire sur ce séjour dans une station spatiale qui, par des manifestations surnaturelles, repousse les limites de la science, et qui offre un terrain de jeu parfait pour Andrei Tarkovski, entre mystère et dialogues philosophiques bien sentis. L’ensemble monte en puissance au fur et à mesure que les minutes passent, et se révèle particulièrement fascinant !
     Kurosawa
    Kurosawa

    583 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 25 janvier 2017
    Alors que Steven Soderbergh propose une lecture très mélodramatique de cette histoire d'un psychologue qui voir revenir sa femme Hari, pourtant décédée, au contact de la planète Solaris, Andreï Tarkovski n'esquive pas l'histoire d'amour mais finit par la dépasser dans un final sublime, porté par un discours métaphysique extrêmement complexe. On met d'abord un certain temps avant d'arriver sur la station orbitale, avec une longue introduction terrestre qui explique, sans trop entrer dans les détails, ce qui se passe sur Solaris, des informations déterminantes qui concordent avec une dernière scène renversante. Une fois le docteur Kris Kelvin arrivé à la station, il découvre non seulement que le physicien Gibarian s'est suicidé et que les deux autres scientifiques - Snaut et Sartorius - sont dans un état de grande tension mais qu'ils ne sont pas seuls à bord. Solaris matérialise les personnes disparues qui nous sont chers et les créatures de notre inconscient, et ce rapport que les scientifiques entretiennent avec leurs "visiteurs" nourrit deux grandes oppositions : d'une part, la recherche acharnée d'une vérité contre l'acceptation d'être dépassé par une force dominante; d'autre part, vouloir éradiquer ce que l'on prétend être une illusion parce qu'on en a honte ou, au contraire, considérer une apparente projection mentale comme humaine et donc réelle. Comme dans "Stalker", Tarkovski méprise les positions scientifiques qui tendent à rationaliser l'inexplicable et prend le parti du personnage le plus faible, le plus désorienté; Kelvin devient la voix du cinéaste dans la mesure où il est le seul à se confronter vraiment au phénomène Solaris, à ne pas voir le retour de sa femme comme une punition mais comme une possibilité de rédemption, comme un moyen de faire la paix avec ses démons intérieurs. Mais la résolution de ce conflit ne donne aucune réponse à la grande question posée par le film : qui sommes-nous ? Sommes-nous immortels ou bien juste une illusion ? La Terre n'est-elle qu'un îlot construit par Solaris ou bien l'est-elle seulement pour ceux qui sont absorbés par la mystérieuse planète ? Le réel et l'illusion, le dessus et le dessous, ces pôles ne sont plus distincts mais se sont mêlés sans même que nous nous en rendions compte : "Solaris" opère un glissement vertigineux car non-identifiable, nécessaire pour questionner dans cette réponse au "2001" de Kubrick la place de l'homme - et sa finitude - dans le cosmos.
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