The Runaways est indubitablement LE groupe de filles qui a changé totalement le milieu de la musique punk/rock en ouvrant la voix aux générations futures. Finis les groupes où seuls les mecs ont le droit de jouer de la guitare électrique et chanter à tort et à travers des chansons machos adressées à d’autres mecs.
Fondé par Joan Jett et Sandy West en 1975, le groupe fût lancé par Kim Fowley, producteur et impresario, qui rapidement les mises en contact avec la future chanteuse du groupe, Cherie Currie, incarnation parfaite de la blonde pimpante, opposé total de Joan, la brune garçon manqué.
Il faut savoir également que le groupe n’a eu que quatre années d’existence, c’est court certes, mais suffisamment long pour marquer l’histoire.
Le groupe continua une dernière année avec Joan au chant mais elles se séparèrent, Joan fonda plus tard les Blackhearts, connus pour leur reprise de I Love Rock’n'Roll de The Arrows, ainsi que Bad Reputation.
Maintenant la petite rétrospective terminée parlons du film en lui-même. Personnellement quand j’ai vu Dakota Fanning et Kristen Stewart au casting j’ai d’abord été dubitatif, les deux étant des rejetons de la saga Twilight, mais bon Dakota a fait La Guerre des Mondes, Kristen quand à elle Adventureland et Into the Wild, des films où elles étaient tout à fait correctes; j’ai donc ravalé mes préjugés et visionné ce film, qui, il faut le dire, réussi plutôt bien sa mission.
Fanning réussi une performance impressionnante, tout à fait crédible et touchante dans son rôle, allant même jusqu’à réinterprété les morceaux phares des Runaways. Kristen est quand à elle, correcte mais sans plus, sa façon de jouer le garçon manqué étant un peu trop caricaturale, dos vouté et épaule en avant, bref pas sa meilleure performance…
Côté technique le film restitue parfaitement l’époque, fringues, décors, tout est au poil. Rajoutons à cela une bande son composée de titres on ne peut mieux choisis, avec du David Bowie, du Suzi Quatro, du Stooges et du Sex Pistols.
On regrettera cependant que le film se base sur le livre de Cherie Currie et mette donc trop en avant cette dernière, Joan Jett étant en demi-teinte, et les autres membres étant relégués au rang de figurants. D’ailleurs le film semble être par moment plus une biopic sur Cherie et les Runaways, consacrant une part importante à elle et sa vie de famille (sa sœur, son père alcoolique mourant, sa mère qui les a abandonné), ce qui a malheureusement le défaut de raccourcir le temps consacré au groupe, donnant l’impression que la vie du groupe a été de six mois plutôt que quatre ans. Les puristes risquent d’être un peu déçus, de même que par le côté quelques fois un peu édulcoré, quand aux autres cela aura plutôt tendance à les motiver à découvrir ce groupe d’exception.
Au final un très bon film, qui plaira aussi bien aux filles qu’aux mecs, de même qu’aux amateurs de punk/rock ou non. A noter la bonne idée de la réalisatrice Floria Sigismondi, qui la joue fine en castant deux actrices, qui même si elles sont controversées, sont un atout majeur qui réussira sans mal à remplir les salles et faire découvrir ce groupe à la masse populaire, ce qui est dans le fond pas plus mal.
Mention spéciale pour Michael Shannon qui est au top, incarnant Kim Fowley à la perfection, complètement allumé, et rappelant par moment Malcolm McDowell dans Orange Mécanique, maquillage aidant.