13 semestres dans la vie d'un étudiant paumé ne sachant que faire de sa vie et perpétuant les expériences professionelles et moins professionelles, voilà ce que nous propose de suivre le long-métrage de Frieder Wittich. Si le tout ressemble au final plus à un téléfilm, la consistence du script relevant plus de l'aspect télévisuel, "13 semestres" reste moyen.
Quoi que ayant plus de mérite que l'ensemble des "teenages films", pots pourris de blagues scatophiles et sexuelles, le début fait certes rire avant de perdre de son ambiance.
La première moitiée est réussie par la fidélité de la restranscription de la vie étudiante sans sombrer foncièrement dans le cliché, du moins pour l'instant...
Arrive ensuite la "fille" nécessaire à toute histoire du genre auquel le personnage principal tombera amoureux et fera tout pour conquérir son coeur. Là, la catastrophe prend naissance dans les bribes d'une histoire d'amour aussi inintéressante que possible. Ce changement de direction, de la comédie vers un ersatz des "Feux de l'amour" (à savoir les éternels "je t'aime, moi non plus") reste une grossière erreur. Le rythme du début, énergique, s'enlise dans de longues minutes durant lesquelles le héros doute de sa personne, déprimme, se saoule la gueule comme un trou, pleure, ne sait plus quoi faire, se rend compte que si il avait travaillé comme papa et maman l'avaient préconisé se retrouverai "riche" comme ses camarades "travailleurs" et ne serai pas là, à jouer la loque à longueur de journée. Le contraste entre bonheur de la vie étudiante, l'émancipation du cocon familial et la joie de l'indépendance et des fêtes avec le retour soudain à la dure réalité aurait pu acquérir plus de subtilité et éviter de tomber dans une platitude bon pour les siestes de pépé et de mémé. C'est inédiablement décevant car "13 semestres", malgré son aspect téléfilm, est composé de plusieurs bonnes idées, à savoir ce portrait réaliste et sans langue de bois de la faculté où chaque élève se retrouve plus ou moins largué. L'hisoire d'amour vient entacher le tout durant de bonnes minutes de même que la partie dépression que tend plus au rire qu'à l'appitoiement envers le personnage principal sans oublier les paupières du spectateur qui deviennent lourdes à ce moment.
Forcément, après avoir en avoir bavé des mille et des cent, le happy end détruit toute crédibilité du récit.
En désirant porter un regard réaliste sur l'univers de la fac, Wittich se perds dans des sujets qui auraient mérité moins de précision pour en rajouter sur d'autres, d'où ce résultat qui penche du côté du "ni bon, ni mauvais".