La révolte des prétoriens est un de ces vieux péplums italiens, qui appartient souvent à ce qu’il y a de plus kitsch en matière de cinéma, mais qui fait toujours plaisir à une poignée de cinéphiles. Honnêtement on n’est pas là dans les éléments célestes du genre, mais c’est un petit film sympathique.
Il bénéficie d’abord d’une interprétation efficace de Richard Harrison. Clairement il ne s’impose pas ici comme un grand acteur, mais il correspond bien à son rôle, et lui donne un certain relief, notamment en lui offrant une solide présence. Harrison est un habitué des péplums, et c’est clairement un genre dans lequel il parvient réellement à s’exprimer et à exprimer des personnages corrects. Pour le reste du casting, c’est davantage moyen, mais un acteur surnage réellement, c’est Piero Lulli en Domitien. Il est réellement efficace, lui qui a eu une carrière gigantesque, parsemé de tout et n’importe quoi. A noter la présence très drôle du personnage d’Artamne, qui change de couleurs de cheveux (bleu, rose) un deux minutes.
Le scénario du métrage est un mélange de Zorro et de Spartacus. Ma foi, il n’est pas révolutionnaire, mais il est dynamique (il commence très rapidement d’ailleurs), il y a des rebondissements sympathiques, et même si l’ensemble pourra apparaitre quelque peu naïf aujourd’hui, il tient la route. Mêlant un peu de romantisme à l’aventure, c’est un spectacle léger et divertissant. La fin est un peu rapide et brutale, c’est dommage en revanche.
Visuellement La révolte des prétoriens est typique des productions de l’époque, mais s’avère assez classieux. La mise en scène est un peu plate, elle manque clairement de relief. En même temps c’est un peu compréhensible car il s’agit du premier film du réalisateur, Alfonso Brescia, alors il y a un certain manque d’expérience. La photographie est assez élégante. Elle n’a pas si mal vieilli compte tenu de l’âge du film, et tient la route par rapport aux pointures du genre. Les décors sont typiques des péplums de l’époque, on sent une certaine artificialité, mais ils sont variés, plutôt beaux. Les intérieurs du palais proposent des décors originaux, avec une pointe d’orientalisme égyptien bienvenu. C’est agréable. Coté action, le film propose pas mal de cascades, de combats, à ce niveau là il est assez généreux. Maintenant il est clair que c’est assez pâle, toutefois je salue la générosité du film, qui fait avec pas grand-chose sans doute, ce qu’il peut. Niveau musique la bande son n’a rien de singulier, elle est du même acabit que beaucoup de musiques de péplums de l’époque, et ne cherche pas vraiment à innover. En même temps rien d’étonnant, elle est signée d’un spécialiste des péplums.
Pour conclure sur ce film, c’est un métrage divertissant et sans doute de qualité pour les amateurs du genre. On ne peut pas dire qu’il soit très épique, mais il ne s’en sort pas si mal. Plutôt agréable sur le fond, avec une histoire sympathique, conduite avec conviction par Harrison, il n’est pas déplaisant sur la forme. A voir à l’occasion, même s’il semble très rare à la vue du peu d’informations que j’ai trouvé sur lui sur internet.