Déstabilisant, choquant, terrifiant, extrême, violent, le film de Mario Bava épouvante le spectateur du début à la fin. Le réalisateur italien choisit une actrice hors du commun et c'est bien le cas de le dire car cette actrice, Daria Nicolodi, épouse de l'autre maître de l'épouvante et ami intime de Mario Bava, Dario Argento, a également rédigé le scénario avec son mari d'un classique de l'épouvante sorti la même année que celui-ci, "Suspiria". Le cinéma est souvent une affaire de famille et il en résulte autant dans la réalité que dans "Shock". Mario Bava dirige ce film avec aisance et installe comme à son habitude une ambiance glaciale et malsaine dans laquelle il se produit de multiples évènements pour en arriver à une conclusion logique dans sa construction très bien échafaudée et tellement glauque que le spectateur demeure figé un bon bout de temps dans un moment de paralysie et de terreur. Le réalisateur italien livre ici sa meilleure prestation, sa meilleure copie, son résultat le plus extraordinaire depuis ses débuts. La psychologie des trois protagonistes est très bien exploitée, le scénario est riche en profondeur, la musique, à la fois mélancolique et sujette à des transformations aussi extrêmes que son actrice principale, conduit à une intrigue singulière qu'il nous est interdit de révéler même au plus petit détail car chaque évènement, chaque rebondissement, chaque dialogue permet de développer l'intrigue et de l'amener là où l'on s'y attend le moins. Bava, très pointilleux, nous plonge ainsi entre réalités et confusions au point que l'on ne sait plus soi-même où donner de la tête. Alors il faut bien le signaler, ce long-métrage est un film très violent à la fois physiquement mais surtout psychologiquement, si vous achetez ce film et que vous avez des enfants, gardez-vous bien de le leur montrer car même un adulte éprouve des frissons, de la nausée, de la sueur froide dès qu'il a terminé de visionner ce film. Au final, Mario Bava réalise un film d'épouvante réussi en tous points, les effets spéciaux, les décors, les situations, les hurlements, tout est rassemblé pour que vous passiez une nuit blanche. Devant une telle perfection de tous les facteurs, on ne peut que saluer le réalisateur qui a pondu en cette année 1977 un chef-d'oeuvre du genre!