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Eowyn Cwper
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1,5
Publiée le 4 mars 2019
On pourrait vivre sa vie rien qu’en se regardant dans un miroir ; la VO de cette jolie phrase aura malheureux échappé à mes oreilles italophones mal entraînées. Elles l’ont pourtant captée, certaines que le fond du film se situait en son sein. Un filoguidage insuffisant pour que je susse si je devais comprendre quoi que ce soit en premier lieu.
Je me suis d’abord entiché de la joliesse de l’image, son grain et ses couleurs rappelant une peinture, une nature morte bien vivante et parfaite pour accueillir le drame, bien condensé dans le temps, de quelques jours de vacances. Je n’ai pas mesuré ma déception quand Brusati ne s’est plus soucié que l’éclairage soit cohérent d’une scène à l’autre. Il a continué de capturer la tendresse de chaque geste en osant augmenter le ratio de caméras par plan, sûrement rassuré que les rushs fussent confiés aux ciseaux de Ruggero Mastroianni.
Mais malgré la crédibilité que cette sensibilité lui accorde dans ses études quasi-pornographiques de la sensualité, il y a un sentiment d’empilement ; un mariage, un décès, la joie, la tristesse : c’est tellement binaire, tellement basique et entassé qu’on verse dans le grand-guignolesque (auquel il fait d’ailleurs la part belle sans fard avec un numéro de théâtre aussi baroque qu’amusant). Cela s’accorde bien avec l’arrière-plan champêtre, mais à force d’attendre que chaque allusion soit résolue plus tard, on perd le fil et on ne résout rien.
On appellerait sans doute ça de la « monétisation », aujourd’hui, le fait de transformer en peinture une histoire. Mais derrière ses tableaux, c’est un cadre sans trame qui nous contemple entre quatre z’angles, peinturluré de belles envolées bucoliques mais sans vernissage intellectuel.